Review 050 : My Dying Bride – A Line Of Deathless Kings

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S’il y a bien un seul des pionniers du Doom Death dont le son n’a pas changé au fil du temps, c’est bien My Dying Bride. Formés en 1990 en Angleterre aux côtés d’Anathema et Paradise Lost, les seuls membres d’origine sont les guitaristes Calvin Robertshaw (parti en 1999 mais revenu en 2014) et Andrew Craighan, ainsi que le chanteur Aaron Stainthorpe. Lena Abé (basse) les a rejoints en 2007 après le départ d’Adrian “Ade” Jackson, et Shaun Macgowan (clavier et violon) en 2009 pour remplacer Katie Stone. Ils n’ont pas de batteur permanent, mais c’est Dan “Storm” Mullins qui assure le live.

A Line Of Deathless Kings (enregistré avec Hamish Hamilton Glenncross à la guitare) est sorti en 2006 et contient à mon sens toute l’âme de My Dying Bride. Une âme torturée et qui rampe sur le sol à la recherche d’un salut imaginaire. Laissez à présent toute pensée heureuse de côté et concentrez vous sur la part sombre de l’humanité si vous voulez vraiment ressentir l’album.

My Dying Bride - A Line Of Deathless Kings

Le premier riff de To Remain Tombless posera l’ambiance dès le début. Lugubre, effrayant, mais surtout animé d’une volonté destructrice. C’est ainsi que l’on peut résumer ce premier titre, que la voix d’Aaron Stainthrope sublimera par son côté sombre et détaché. Les petits breaks ne parviendra pas à nous défaire de l’ambiance instaurée, jusqu’à L’Amour Détruit. Utilisant beaucoup plus les ambiances au clavier que la composition précédente, c’est la lourdeur qui caractérisera ce titre, qui est à mon sens un monument du Metal Gothique à lui seul. Glacial, mais pénétrant.

I Cannot Be Loved contient un clavier dont les tonalités rappellent aisément un clavecin, mais c’est le refrain que je trouve brillant. Le fait de couper autant une même phrase avec autant de désespoir dans la voix affiche une puissance à mon avis sous-estimée. C’est avec And I Walk With Them que notre voyage continue. Plus rapide mais aussi un peu moins sombre que les autres, les tonalités Doom Metal sont omniprésentes sur ce titre qui se révèle finalement tout aussi lourde. L’écho sur la voix lors du refrain est sublime, et le passage acoustique démarque la volonté de détachement du groupe.

C’est avec Thy Raven Wings que continue l’album. Je ne pourrais jamais apporter un regard neutre sur cette chanson, elle m’a séduit dès les premières notes de clavier, que l’on entend distinctement s’abattre. Plusieurs passages se succèdent, mais toujours avec la même impression de lenteur et de mort, et c’est avec déception que l’on savoure les dernières notes. Trop court (à peine cinq minutes vingt et une), mais rapidement remplacé par Love’s Intolerable Pain. Avançant encore d’un cran dans les sonorités lourdes, ce titre est également magnifique. La voix distante du début nous aide à rester prisonniers de l’univers glauque instauré.

One of Beauty’s Daughter reprend les codes qui ont fait la réussite des précédentes compositions, mais avec un break qui arrive trop rapidement, et qui sonne trop électro pour moi, avant de reprendre, ce qui me coupe un peu dans l’écoute. Un titre à mon avis anecdotique. Deeper Down mélangera une batterie rapide et des riffs lourds et insistants, qui nous assomment à coup sûr avant de prendre le temps de nous réveiller sur The Blood, The Wine, The Roses. Une voix claire surprenante au début, mais qui rejoindra très vite des riffs hypnotiques, et un chant beaucoup plus rapide qu’auparavant, pour un mélange étonnant mais très réussi.

Même s’il dure plus d’une heure, cet album semble trop vite passé. Ces neuf titres sont dévorés d’une seule traite, le groupe a parfaitement réussi à nous captiver à nouveau. Même si Feel The Misery est sorti l’an passé, les dix ans d’A Line Of Deathless Kings ne se ressentent pas du tout. Un petit bijou à posséder impérativement.

90/100

 

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