Review 066 : AHAB – The Giant

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Lorsqu’en 2004 Chris Hector (guitare) et Daniel Droste (chant, guitare et claviers), alors tous deux guitaristes de Midnattsol se rendent compte de leur passion pour l’océan, ils décident de fonder Ahab, en hommage au capitaine du Prequod dans le roman Moby Dick d’Herman Melville. Rapidement rejoints par Cornelius Althammer (batterie, aussi dans Dead Eyed Sleeper) et Stephan Adolph (basse, chant), ils enregistrent un démo et un album avant que Stephan Adolph ne laisse la place à Stephan Wandernoth (basse, aussi dans Dead Eyed Sleeper).

De leur travail acharné nait The Giant en 2012, leur troisième album. Si tout le monde encense littéralement The Boats Of The Glen Carrig, sorti en 2015, The Giant est celui qui fera exploser leur popularité dans ce style si particulier. Pour tous les amoureux de la mer et de la littérature, ce groupe est un joyau des temps modernes ! A noter les participations d’Herbrand Larsen (chant, ex-Audrey Horne, ex-Enslaved), de Peter « LJ » Eifflaender (guitare, Dead Eyed Sleeper) et de Christian Hoffart (paroles). Faites hisser la grand voile, nous partons.

Ahab - The Giant

Notre voyage commencera avec les riffs tranquilles de Further South. Un son clair calme et reposant qui appellera une batterie lente et un chant mélodique auquel s’ajoute quelques chœurs avant de littéralement exploser lors de la deuxième partie du titre. Les guitares gagnent en distorsion, et le chant se fait saturé et profond. La tempête continuera sur Aeons Elapse, qui malgré son introduction acoustique, ne perdra pas de temps pour saturer à nouveaux des riffs tranchants mais toujours aussi lents et mélancoliques. Le chant est lointain mais effrayant.

Deliverance (Shouting At The Dead) se veut inquiétante dès le début, accompagné notamment d’une sorte de complainte de Daniel Droste. Hypnotisante, cette composition finit par s’éteindre dans l’écume d’Antarctica The Polymorphess. La voix d’Herbrand Larsen se joint à celle de Daniel Droste après une introduction profonde et progressive pour nous offrir le plus beau refrain de l’album, entouré de growls caverneux. Sur Fathoms Deep Below, c’est au tour de Peter « LJ » Eifflaender d’accompagner les riffs lents mais épiques du groupe, chantant les paroles de Christian Hoffart.

Retour d’Herbrand Larsen sur The Giant. Une nouvelle fois hypnotisante, c’est un refrain plaintif qui viendra séduire l’auditeur pour finalement s’échouer avec fracas sur le dernier titre de l’album. Time’s Like Molten Lead prendra tout son temps pour démarrer avec deux guitares lead qui laisseront la place à un clavier et une basse avant de revenir au groupe entier dans sa composition la plus inquiétante. Une voix lointaine alimentera l’ambiance étouffante jusqu’à ce que les riffs tranchants apparaissent, secondés parfois de double pédale.

Lent, pachydermique, mais surtout atypique et exceptionnel, le son d’Ahab résonne dans nos esprits longtemps après l’écoute. En 2015, ils ont fait vibrer la Valley du Hellfest, et sont revenus quelques mois après pour une tournée européenne grandiose. Généralement assez discrets sur scène, ce sont des musiciens géniaux et humbles que vous pourrez croiser après un show d’Ahab qui vous laissera pantois.

95/100

 

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