Review 070 : HIM – And Love Said No

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Bien loin des codes plutôt fermés du Metal en Finlande, Ville Valo (chant) et Mikko “Linde” Lindström (guitare) créent HIM. Leur style musical mélange plusieurs influences : Rock Gothique, Heavy Metal, Metal Alternatif et Pop, sous le nom de Love Metal (officiellement créé quelques années plus tard avec l’album qui porte ce nom). Ils sont rapidement rejoints par Mikko “Mige Amour”Paananen (basse), puis 1999 par Gas Lipstick (batterie) et en 2001 par Janne “Burton” Purttinen (claviers). Si Gas Lipstick a été remplacé par Jukka “Kosmo” Kröger en 2015 après son départ, c’est ce line-up qui reste aux yeux de beaucoup de monde intemporel.

Au cours de sa carrière d’un quart de siècle, HIM a sorti huit albums, dont certains plus emblématiques que d’autres (Love Metal, Razorblade Romance et Dark Light notamment), un EP, un DVD live ainsi que sept compilations. Le 5 mars 2017, ils annoncent leur séparation pour la fin de l’année. Lorsque j’ai découvert le groupe il y a huit ans, sa musique originale et brisant bon nombre de codes m’a séduit, pour ne finalement jamais me relâcher. Je n’ai pu me résoudre à isoler un album du lot, j’ai donc choisi pour la première fois de vous présenter une compilation : And Love Said No, sortie en 2004.

HIM - And Love Said No

On commence avec le titre éponyme, And Love Said No, qui est une exclusivité. Après une intro rapide, on découvre alors un titre entraînant mais aussi empreint d’une mélancolie profonde. Cette impression suivra avec Join Me In Death, qui est un titre beaucoup plus vieux, mais également le premier que j’ai découvert du groupe. C’est l’alternance de la voix claire de Ville Valo et des chœurs graves qui m’avait séduit à l’époque, et cette chanson ne vieillit décidément pas. Titre emblématique du groupe, mais également plus énervé, Buried Alive By Love mettra à l’épreuve la divine voix de Ville Valo avec un cri en plus du refrain énergique.

Retour sur les accents Pop du groupe avec Heartache Every Moment, qui conserve quand même l’aspect lourd grâce à une rythmique directement tirée du Metal Gothique. Deuxième exclusivité, Solitary Man est une cover de Neil Diamond réinventée à la sauce HIM. La voix grave de Ville Valo en fera un titre également très entraînant, tout comme Right Here In My Arms qui profite de l’univers particulier du groupe grâce aux vocalises de son chanteur. The Funeral Of Hearts pourrait facilement passer pour une Power Ballade simpliste, mais elle est pour moi bien plus que cela. Toute la tristesse du monde passe par ses riffs.

In Joy And Sorrow restera plutôt calme, grâce à ses nombreuses parties uniquement gérées à l’acoustique et l’apparition du son saturé sur les refrains ne changera pas cette impression. Nouvel incontournable du groupe, Your Sweet 666. Pour l’occasion, cette chanson presque effrayante a été réenregistrée pour bénéficier de toute l’intensité du mix que les autres titres d’HIM. Gone With The Sin restera sur un son acoustique et la voix chaude de Ville Valo suffit quasiment à elle seule à faire passer toute l’émotion nécessaire. Le final est réellement prenant.
Si tout le monde connaît Wicked Game de Chris Isaak, les amateurs de la version d’HIM sont moins nombreux ! Et pourtant, elle fait partie des titres qui les ont lancé, puisque cette cover est leur tout premier single. Après une introduction au piano, c’est The Sacrament, un titre que je ne connaissais finalement pas. Tout l’univers du groupe se retrouve dans ce titre mais il ne restera pas gravé à tout jamais dans ma mémoire. Close To The Flame permettra aux amateurs de titres acoustiques d’apprécier toute la beauté et la simplicité du groupe.
Arrive alors le titre que j’attendais, et qui me fait vibrer depuis tant d’années : It Is All Tears (Drown In Your Love). Un contraste exceptionnel entre une voix grave au possible et une voix aiguë que Ville Valo n’hésite pas à malmener. Ce titre pourrait à lui seul résumer ce que j’aime dans l’univers du groupe. Autre classique du groupe, Poison Girl nous ramènera au deuxième album du groupe, et installera une ambiance à la fois intimiste et à nouveau mélancolique. Pretending augmentera le tempo avec ses riffs enjoués alors que c’est à nouveau une rythmique lourde et lente que l’on retrouvera avec When Love And Death Embrace, le dernier extrait de ce best-of.

Une voix exceptionnelle, un monument du Gothique, un univers unique et intemporel. C’est en effet comme cela que je résumerais le groupe qui m’a fait prendre conscience que le Metal n’était pas qu’une musique violente et rapide, que l’on pouvait également faire des albums entier au nom de l’amour. J’ai été réellement abattu lorsque j’ai appris que le groupe se séparait et qu’aucune date en France n’était annoncée, mais je ferais tout pour pouvoir assister à un de leurs rituels au moins une fois. Le Luxembourg n’est pas si loin après tout…

80/100

 

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