Review 129 : Fukpig – Bastards

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Lorsque l’on fait rimer “violence” avec “Angleterre”, vous pouvez être presque certains qu’il s’agit de Grindcore. Mais aujourd’hui, ce n’est pas n’importe quel groupe de Grindcore dont je vais vous parler, mais bel et bien du grand retour de Fukpig.

Créé en 2001 et malgré une pause de 2004 à 2008, le groupe, qui joue un mélange de Grindcore, Black Metal et Crust Punk a baptisé son propre son “Necropunk”. Et Bastards, leur cinquième album, ne fait pas exception à ce mélange sale au possible. A la tête de ce nouveau méfait, on retrouve encore et toujours Drunk (AKA Duncan Wilkins, chant et également dans Hordes, War Of The Second Dragon et bassiste live d’Anaal Nathrakh, ex-Mistress) et Misery (AKA Paul Kenney (guitare/basse, également dans Kroh et ex-Mistress). Côté invités, on compte Paul Catton (chant), Paul Harrington (AKA Ventor, guitare, Absolute Power, Danmaku et Kroh) et Emilie Thalassa (chant), tandis que sur scène le duo est accompagné de Dave Cunt (AKA Dave Hunt d’Anaal Nathrakh et Benediction), St Evil (AKA Steve Powell d’Anaal Nathrakh) et Ventor. Attention, avalanche de saleté.

Fukpig - Bastards

L’album commence avec Dogshit Hair, un titre aussi subtil que la rythmique est grasse. Le chant de Drunk n’a pas bougé, et le Necropunk fait son office. Les riffs sales et malaisants se bardent d’harmoniques dissonantes et de blast rageur. Les borborygmes du chanteur nous emmènent sur Lets Make British Hate Again. La particularité de ce titre repose sur le duo basse/batterie qui est soudain renforcé par une guitare criarde sur une rythmique Punk, et toujours ce chant mi hurlé mi vomi qui fait headbanguer en un rien de temps. Les harmoniques saignantes apportent également une touche violente à la composition, mais Force Fed Fucking Bullshit et son discours politiquement engagé sont plus classiques. Une deuxième voix apparaît alors sur le refrain, et le mélange ravage tout sur son passage. Encore un engagement politique pour le titre Antisocial Media, et des hurlements suraigus de plus en plus perçants sur une rythmique sale et brute. La guitare lead apporte cette touche chaotique à des riffs déjà très malsains et discordants, mais le résultat s’ancre parfaitement dans la continuité de l’album.
Toute la haine du monde entier se ressent dans les hurlements introductifs de Bastards, le titre éponyme. Si le groupe n’a jamais été connu pour faire dans la dentelle, cette composition en est l’illustration parfaite : des riffs violents et directs, des harmoniques incisives et un chanteur plus motivé que jamais. La rythmique se calme sur la fin, mais c’est seulement pour mieux repartir avec The Altar Of Austerity. Encore une introduction très délicate, et la machine repart avec des guitares crasseuses qui ne perdent jamais en vélocité, tout en ajoutant quelques touches plus atmosphériques à ce mélange rampant. Doctrines Of The Obsolete joue sur des riffs basiques, mais saccadés et furieux pour séduire un audimat déjà conquis, alors que Meathead me semble plus construite, allant même jusqu’à caser un solo dans sa composition. Mais ne vous en faites pas, ni Misery ni Ventor ne jouera le guitar hero.
Petit changement d’ambiance avec un Déteste très Punk, mais la voix criarde d’Emilie Thalassa, en français s’il vous plaît, correspond parfaitement à cet aspect Grind/Noise instauré depuis les premières notes. La vitesse prendra le dessus sur Ruled By Cunts, avec des riffs toujours aussi efficaces, et un chant omniprésent qui déverse sur l’ensemble de la composition une colère explosive. Le blast reprendra rapidement pour The Bleakest Toll, mais avec lui des harmoniques dérangeantes et incisives. Impossible de ne pas avoir envie de tout détruire après ça, surtout quand on sait que c’est Last Brexit To Nowhere, un titre dans la plus pure tradition du Grindcore sale, qui suit. Moins d’une minute de pure violence.

Alors que nous n’avions plus aucune nouvelle d’eux, Fukpig sont sortis du silence pour violer les oreilles chastes et distribuer des mandales. Avec Bastards, le teasing a été rapide mais efficace, et l’album s’annonce déjà comme un incontournable de la discographie du groupe, mais également de la scène entière. Le groupe a déjà annoncé son retour sur scène, et j’espère qu’une massacre français sera programmé.

85/100

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