Review 173: Benighted – Obscene Repressed

Benighted revient frapper un grand coup dans la scène Death/Grind avec Obscene Repressed, son neuvième album.

Créé en 1998, le groupe s’oriente vers du Black Metal avant de changer de style pour celui qu’on lui connaît actuellement. Côté line-up, Julien Truchan (chant) est le seul membre fondateur encore présent, mais il peut compter sur Pierre Arnoux (basse, Aabsinthe, ex-Winds of Torment), Emmanuel Dalle (guitare, Horgoth), Kévin Paradis (batterie, Agressor, Mithridatic, ex-Svart Crown) et Fabien « Fack » Desgardins (guitare, Freitot, Infected Society, ex-Yrkoon) pour assurer la partie instrumentale. Et quelque chose me dit que le groupe ne sera pas seul sur ce concept-album (au sujet sombre développé dans l’interview avec le groupe), dont la pochette à été réalisée par Grindesign

On commence avec Obscene Repressed, le titre éponyme. Des bruits de mastication en guise d’introduction, et c’est rapidement la fureur qui reprend le dessus après un cri viscéral. Les riffs sont rapides, frappent fort et le chant alterne entre du growl caverneux, du pig squeal et du scream avec choeurs hurlés. Cette première claque passée, Nails prend la suite. A nouveau la rythmique infernale frappe fort avec des accents groovy, lourds et surtout très violents. Le tempo accélère jusqu’à une moshpart assez intense de Grindcore pure et dure, et le son nous écrase petit à petit. Ne vous laissez pas avoir par l’introduction douce de Brutus, car ce titre chanté en français est l’un des plus gore et malsains que le groupe ait pu composer… Sur cette rythmique furieuse surmontée de choeurs, le chanteur étale une histoire à faire pâlir les maîtres de l’horreur. Première collaboration de cet album, c’est Sebastian “Grimo” Grihm (Cytotoxin) qui vient prêter ses hurlements à un titre qui s’oriente vers du Brutal Death/Slam avec des passages entraînants et remuants appelé The Starring Beast. Pas de temps mort, Smoke Through The Skull prend la suite avec une énergie et une vivacité impressionnante, sans oublier les passages lourds et un blast ravageur. Si pour vous le Brutal/Grind est un genre à part, écoutez donc les accents Hardcore que le groupe développe en compagnie de Jamey Jasta (Hatebreed) sur Implore the Negative, et vous serez agréablement surpris, même si vous êtes comme moi imperméables au style ! Une boule d’énergie pure sur des riffs surpuissants ! Retour dans un style purement Grind avec la courte Muzzle, un morceau parfait pour lancer une fosse en live. Et le break va encore une fois vous surprendre avant de vous frapper à nouveau !
Petite pause bien méritée avec l’introduction de Casual Piece of Meat, puis on lâche la rythmique. C’est malsain, c’est lourd, le son est tout aussi tranchant que gras… Même constat pour Scarecrow, qui combine à la fois les riffs effrénés du Grindcore et la lourdeur d’un Brutal Death déchaîné, sans oublier de nous inclure quelques parties groove dansantes, puis de repartir sur de la violence pure. L’aspect Old School est exploité avec Mom, I Love You The Wrong Way, un titre de toute évidence très malsain, qui a été enregistré avec Karsten « Jagger » Jäger (Disbelief, Morgoth). Le mélange des deux aspects du Death Metal donne un rendu à la fois sale et violent, ce qui colle à merveille au groupe. Retour sur un Brutal Death écrasant avec Undivided Dismemberment, un morceau encore une fois très court, mais qui n’hésite pas à déployer toute la puissance dès le début pour matraquer son auditeur. Le groove est de retour avec Bound To Facial Plague, un titre au son de basse massif qui assure également un petit côté Old School avant de lancer un break écrasant. Deux titres bonus figurent sur l’édition limitée : The Rope, un morceau lourd et tranchant qui utilise les éléments les plus violents que le groupe est capable de mettre en place, ainsi que Get This, une reprise de Slipknot. Mais évidemment, le Nu Metal des américains est bien loin, et on retrouve la patte furieuse de Benighted sur cette avalanche de puissance !

S’il y a bien un groupe français qui incarne la violence pure et dure, c’est Benighted, et le combo nous le rappelle avec Obscene Repressed. Si le groupe nous a habitués à du très bon ces dernières années, il va sans dire que cet album élève encore un peu plus le niveau. Côté live, j’en ai fait l’expérience plusieurs fois et je ne peux que vous conseiller d’y aller les yeux fermés !

95/100


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