Review 258 : Theotoxin – Fragment : Erhabenheit

Un nouveau voile de ténèbres s’apprête à envelopper le monde grâce à Theotoxin.

Intitulé Fragment : Erhabenheit, ce troisième album est le premier avec Ragnar (Bifröst, Schattenfall, guitariste live pour Anomalie) au chant, pour accompagner la sombre instrumentale que Joachim Tischler (basse, Zombie Inc.), Flo Musil (batterie, Molokh, The Negative Bias, Zombie Inc., ex-Seeds of Sorrow), Fabian Rauter (guitare, Anomalie en live) et Martin Frick (guitare, ex-Dismal Lumentis, ex-Avathar) développent depuis la création du groupe en 2016.

Sans plus attendre, Golden Tomb nous fait rentrer dans le vif du sujet avec cette rythmique malsaine et oppressante. Un chant viscéral se greffe à ces riffs torturés, et le groupe nous happe immédiatement dans son univers à la fois noir et magistral. On trouve une certaine beauté dans ce paysage composé de douleur, de blasphème et de violence musicale, tout comme sur la féroce Obscure Divinations. Mais bien que la première partie du titre soit très rapide, la rythmique tend à ralentir afin de permettre au groupe de placer quelques harmoniques dissonantes, donnant plus de puissance à l’aspect mystique. Cette sensation d’occulte est également présente sur Prayer, un titre dont les légères orchestrations ne font que renforcer la beauté de la composition sans en atténuer sa puissance. Et l’alternance de types de chant ne fait qu’appuyer cette intensité.
Le son brut de Through Hundreds of Years frappe ensuite. Froide, tranchante et lancinante, la composition progresse en pénétrant notre âme. Le court break ne fera que donner un aspect plus majestueux à la composition, que ce soit au niveau de l’instrumentale ou du chant. Philosopher, le titre le plus court, est également le plus mystérieux. L’introduction est lente et effrayante, puis la fureur revient habiter les musiciens. La rythmique est loin d’être linéaire, à l’inverse de l’assommante Two Ancient Spirits, un morceau torturé qui joue avec de sublimes touches planantes. Le titre est très lent, terrifiant et donne une nouvelle approche de l’agressivité du groupe avant le dernier morceau. C’est donc avec Sanatory Silence, une composition à la fois massive et plaintive qui allie à nouveau deux aspects de cet univers à la fois violent mais mélodique, que le groupe referme cet album.

Avec Fragment : Erhabenheit, Theotoxin prouve à nouveau qu’ils reviennent tout droit des Enfers. Ces sept compositions qui mélangent un Black Metal sombre malsain avec des influences planantes, mélancoliques et viscérales forment la parfaite bande son pour un moment de communion avec soi-même.

90/100

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