Review 272 : Igorrr – Spirituality and Distortion

Il était une fois Igorrr.

Projet fou du multi-instrumentiste français Gautier Serre (guitare/chant/orchestrations, Whourkr, Corpo-Mente), qui commence en 2005 et mélangeant des influences très diverses. L’homme travaille à partir de 2008 en collaboration avec Laure Le Prunenec (chant), Laurent Lunoir (chant) et Sylvain Bouvier (batterie), et c’est à partir de 2017, date de sortie du troisième album du projet, que la popularité du groupe explose. Sorti il y a quelques mois, Spirituality and Distortion est le quatrième album d’Igorrr

Le quatuor compte également sur l’aide de musiciens renommés pour cet album, comme les bassistes Mike Leon (Soulfly, ex-Havok) et Erlend Caspersen (Abhorrent, ex-Deeds of Flesh, ex-Spawn of Possession), le guitariste Martyn Clément (HardcoreAnalHydrogen) ainsi que des violonistes, pianistes, joueurs de cithare…
Lorsque l’album débute, vous devez être prêts à une petite heure de pure folie musicale, doublés d’une créativité sans aucune limite. Et j’insiste sur “sans aucune limite”. Car il n’est certes pas rare d’entendre des formations innover dans leur domaine, mais il est vraiment inhabituel d’entendre un chant soprano précéder une rythmique sombre comme sur Downgrade Desert, George Fisher (Cannibal Corpse, Serpentine Dominion, Voodoo Gods, ex-Spawn of Possession) hurler sur un beat Electro schizophrénique pour Parpaing, puis finalement du blast beat sur un titre de bal musette pour Musette Maximum. Pourtant, c’est ce qui va arriver. Ca, ainsi que des riffs Black Metal qui se mêlent à des ambiances tibétaines sur Himalaya Massive Ritual, de la violence pure qui rejoint la beauté d’un chant féminin et d’une cithare pour Overweight Poesy, un Electro/Noise massif qui se retrouve violenté par une rythmique groovy et des hurlements viscéraux pour Paranoid Bulldozer Italiano… Et de tous les titres aux noms étranges, c’est Kung-Fu Chèvre qui a été choisi pour clore l’album, avec ce mélange entraînant et angoissant aux changements de rythme inattendus.

Je ne l’ai jamais caché, j’ai toujours eu du mal avec la musique d’Igorrr. Pourtant, Spirituality and Distortion est un mélange mesuré de folie, de puissance, de noirceur, de créativité, de passages alambiqués, de changements de rythmes insensés et de talent. Car oui, son créateur est un génie machiavélique, et sa musique en est un parfait reflet qu’il faut écouter.

80/100

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