Interview – Empyreal Sorrow

Avant la sortie de PRÆY, leur premier album, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Martin Szeike, chanteur du groupe Empyreal Sorrow

Chronique de PRÆY

English version?

Bonjour et tout d’abord, merci de prendre de ton temps ! Pourrais tu nous présenter Empyreal Sorrow s’il te plaît ? En tant que jeune groupe, comment avez-vous été amenés à créer le groupe et à jouer ensemble ?
Martin Szeike (chant) :  Nous sommes un groupe de Death Metal Mélodique d’Allemagne, principalement situé dans la zone de Munich, en Bavière. Les racines d’Empyreal Sorrow remontent à 2014 quand notre guitariste Martin Hofbauer a enregistré le premier titre avec notre bassiste Sebastian Moser. Mais les deux étaient déjà engagés sur d’autres projets à ce moment là, donc il n’y avait pas de vrai plan de faire plus que ça, juste jouer quelques riffs cools. Après que le projet de groupe de Martin se soit terminé et qu’il avait toujours une massive pile de bonnes idées, les deux se sont réunis dans le Grotesque Studios de Sebastian, pour enregistrer les guitares et mettre en forme les arrangements. A ce moment là, Sebastian faisait également pas mal d’enregistrements studio avec notre batteur Julian, et Julian est un batteur de Metal extrêmement talentueux, c’était assez logique de lui demander de faire la batterie sur ces titres qui étaient déjà mis en forme. Donc sur la première moitié de 2019 nous avions la moitié des instrumentales prêtes. Celui qui nous a rejoints à ce moment en tant que second guitariste, c’est Markus Winter, qui avait déjà joué avec Julian dans un autre groupe. Donc on l’a recruté et le reste de l’année a servi à enregistrer les instruments pour le reste des sons que nous avions préparés. Avec 2020 qui commençait, nous avons commencé à donner à nos morceaux un “visage” – Sebastian faisait les arrangements vocaux, nous avons décidé d’avoir une approche plus rafraîchissante sur nos morceaux, on a intégré plus qu’un seul vocaliste pour rendre le tout plus dynamique et servir la diversité des morceaux. C’est là où notre chanteur Martin Szeike est arrivé. Alors que Sebastian propose un type de chant plus axé sur le Black Metal, Martin nous bombarde avec ses hurlements lourds axés Death Metal.

Le groupe est sur le point de sortir PRAEY, votre premier album. Comment vous vous sentez à ce sujet ?
Martin : Nous sommes très confiants à propos de cet album. Chacun de nous fait de la musique depuis un moment via différentes autres groupes, nous avons acquis de l’expérience à propos de ce business et avons augmenté nos compétences de création de titres accrocheurs pour l’auditeur et pour nous. Donc le point principal en créant cet album a toujours été le facteur headbang et de bons refrains. Voyons maintenant comment notre public potentiel réagira à l’album. Comme on est restés silencieux et qu’on a rien montré même à nos plus proches amis, c’était un début très froid. Mais j’aime faire ainsi, c’est une bonne expérience.

Comment s’est passé le processus de composition ?
Martin : Le processus de composition au début était complètement mené par la guitare, vu que Martin avait composé un gros stock de titres à travers les années qui attendaient juste d’être polis et enregistrés. Quand nous travaillons un morceau, nous avons toujours en tête ce que le chanteur peut poser sur ces parties. Mais les paroles viennent toujours en dernier – car la plupart du temps le titre te donne une certaine vibration ou t’emmène sur un territoire spécifique concernant les paroles. Ou le morceau prend un nom de travail totalement débile puis on le reprend. En mettant un titre en boucle, je construis mes arrangements vocaux sur une longue période de temps, jusqu’à en être pleinement satisfait.

Le maître mot du groupe est “Join the cult of sorrow” (“rejoins le culte de la tristesse”), pourrais-tu nous expliquer ce qu’il signifie ?
Martin : La plupart des gens croient en l’amour comme la plus forte des émotions et qui nous lient à quelqu’un. Mais nous pensons que la tristesse et la douleur nous unit bien plus et peut vous pousser à aller plus loin que vos propres limites. Nous pensons que ça vient de nos propres expériences personnelles. La tristesse est plus honnête que l’amour traître, plus fort que ce fragile courage et plus divin que le pardon hypocrite. Mais avec cette acception de la douleur en tant que l’une des plus importantes parties de la vie, tu peux vraiment voir se refléter ton toi intérieur, et voir à travers les actions des gens. La tristesse est la meneuse de notre vie et notre groupe est profondément inspiré de cette émotion.

Dans le communiqué de presse, il est mentionné votre dégoût de l’humanité et la façon dont les gens vivent ou agissent chaque jour. Ca sonne très misanthropique, mais vous avez fait en sorte de traduire ces sentiments en chansons. Qu’est ce qui vous inspire pour créer votre musique ?
Martin  C’est principalement la dévastation et la destruction, la chute de l’humanité. Il n’y a rien qui te donne plus d’inspiration que regarder l’actuel déclin de l’humanité. Il y a une constante frustration qui gonfle en nous en voyant à quel point l’humanité est irrationnelle et égoïste, à quel point ils nourrissent leur propre essence. Ce n’est pas le point de vue ou le sujet le plus optimiste, mais notre musique est notre propre exutoire pour la colère et l’incompréhension que nous ressentons, quand nous en venons à penser à cette planète et l’essaim d’humains idiots qui l’inondent.

Si je devais mettre des étiquettes sur votre musique, j’aurais dit “Black/Death Mélodique”, quels groupes sont votre principale source d’inspiration et pourquoi ?
Martin : Notre vision lorsque nous avons écrit les premiers morceaux pour Empyreal Sorrow a toujours été purement composée de Death Mélodique avec une touche raisonnable de cette bonne vieille ambiance des années 90. Vu que nous sommes tous amateurs de groupes comme  At The Gates, Edge Of Sanity, Paradise Lost, In Flames, Dark Tranquillity ou même des groupes plus récents comme Heaven Shall Burn, ça nous est venu assez naturellement en faisant les arrangements et les enregistrements des titres. Pour les amateurs de ces groupes, notre musique devrait être une expérience plaisante.

Est-ce que vous avez d’autres sources d’inspiration, musique mise à part ?
Martin  Il y a définitivement un intérêt non-musical et une source d’inspiration au sein du groupe que nous partageons tous, c’est le fait d’apprécier la nature. Nous venons tous de la campagne, quand tu es près des bois ou des montagnes, et s’il y a bien quelque chose qui te permet de relâcher de la pression dans ton esprit, c’est aller dans la montagne ou prendre un vélo et respirer l’air frais.

Il y a dix titres et une introduction sur PRAEY, lequel est ton préféré ? Il peut y en avoir un pour les paroles et un concernant le jeu.
Martin : Il y a définitivement deux titres que nous considérons comme nos préférés au sein du groupe : Quiet Depression et The Error Code. Et c’est car les deux titres ont une sorte de “spécialité”. Quiet Depression a un refrain en Allemand, The Error Code a une mélodie très forte lors du refrain avec ce chant clair que nous aimons tous.
Les deux se sont mis en place plus ou moins sur le moment. Notre guitariste avait déjà une ligne de paroles en allemand pour Quiet Depression, et avec un petit ajustement je me suis dit pourquoi ne pas faire quelque chose d’inattendu et en faire la partie centrale du morceau. C’est un peu la même chose avec le chant clair pour le refrain de The Error Code, ce n’était pas vraiment prévu, ça s’est passé pendant l’enregistrement et on l’a bien senti.

Je sais que le Covid-19 a foutu en l’air pas mal de choses cette année, mais avez-vous des plans pour la sortie de l’album dont vous pourriez nous parler ? Peut-être même pour le futur ?
Martin : La situation actuelle du Corona n’est pas une tâche facile, tout particulièrement pour l’industrie du divertissement. Il y a certaines opportunités de jouer des concerts, mais il nous faut voir si ça en vaut la peine à ce moment. Donc pour le moment nous nous concentrons sur le fait d’atteindre notre public par d’autres moyens, particulièrement via les réseaux sociaux. Pour cette raison, nous devons essayer d’être aussi créatifs que possible, penser à des vidéos et d’autres choses qui pourraient divertir les gens. Par exemple, pendant qu’on enregistrait notre premier album on avait déjà préparé un set de titres pour un prochain EP qui aurait pour but d’étendre notre propre horizon musical. Sur cet EP nous allons expérimenter de nouvelles influences et laisser d’autres musiciens faire partie de notre Cult of Sorrow.

Avez-vous déjà joué sur scène avant ? Que peut-on attendre de futurs concerts d’Empyreal Sorrow ?
Martin : Le groupe a débuté en tant qu’une sorte de projet puis il s’est transformé en troupe de bons amis puis en groupe, mais nous n’avons encore jamais joué en live avec Empyreal Sorrow à ce jour. Mais, nous prévoyons également notre futur plan de scène en ce moment. La partie la plus importante dans le fait de jouer en live est de donner à ton public une expérience divertissante. Avec ça en tête nous essayons de passer outre le cliché de présence scénique de tellement de groupes de Metal – se tenir là, mosher et ennuyer la foule. Chacun de nous a une grande expérience de scène en tant que musicien live et nous savons que motiver la foule compte beaucoup plus au final que jouer chaque note correctement.

Te souviens tu de la première fois où tu as pris un instrument ? Quand et comment c’était ?
Martin : J’ai débuté avec le clavier quand j’avais huit ans, j’apprenais la théorie musicale et quand j’ai commencé à écouter du Metal ce n’était plus du tout cool. Puis j’ai commencé la basse, j’ai pris des leçons et j’ai commencé à jouer avec d’autres musiciens, ce qui a amélioré mon niveau de jeu et particulièrement mes capacités d’écriture. Mes parents m’ont toujours soutenu dans tout ce que je voulais jouer ou apprendre. Aujourd’hui je n’ai plus vraiment le temps de jouer, mais comme je suis constamment impliqué dans la musique, je m’améliore toujours – du moins je l’espère.

Quel est ton meilleur et ton pire souvenir concernant la musique ?
Martin : Le meilleur souvenir est définitivement un concert avec l’un de mes précédents groupes au festival allemand Summer Breeze devant au moins 1000 personnes qui étaient totalement déchaînées et qui avait une faim insatiable de Death Metal. Rien ne peut battre cette sensation. Le pire souvenir est un cauchemar récurrent : éditer du blast beat en studio.

A part la musique, quels sont tes hobbies dans la vie ?
Martin : Je pourrais dire des trucs comme des sports, mais ce serait un mensonge. Au final, c’est toujours la musique qui consume le plus de temps dans ma vie.

Si je te demandais de comparer la musique d’Empyreal Sorrow avec un plat allemand ? Lequel choisirais tu et pourquoi ?
Martin : Notre batteur dirait “un schnitzel vegan avec des frites”… mais pour moi Empyreal Sorrow est comme une barre énergétique croustillante d’insectes enveloppés dans du miel. Dégoûtant et pourtant si doux.

Dernière question, je te propose de créer une tournée avec trois groupes en plus d’Empyreal Sorrow, qui serait le groupe d’ouverture.
Martin : C’est une question simple ! Je choisirais définitivement Dew-Scented, vu que notre guitariste Martin adore ce groupe. Le suivant serait Dark Tranquillity, j’admire ce groupe pour leur super combinaison de mélodies et d’agression. Pareil pour la tête d’affiche, les légendaires Paradise Lost ! Nick Holmes est une grande source d’inspiration pour moi dans la façon dont il arrange ses paroles. Et le groupe entier pour leur superbes mélodies touchantes.

C’était la dernière, merci encore d’avoir pris de ton temps. Je te laisse les derniers mots !
Martin : Nous vous invitons à rejoindre notre Cult of Sorrow et vous recevrez le salut à travers le son. Restez à l’affût de nos apparitions en ligne pour recevoir les dernières informations à propos de la sortie de PRÆY, notre prochain album. Et restez Metal pour toujours !

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