Review 354 : Exitium Sui – Ad Personam

La noirceur d’Exitium Sui avance à nouveau.

Après deux excellents EPs en 2020, E.S. (tous instruments/chant, Humanitas Error Est, I Am All Wounds, Lebenssucht, Veils of Fog, ex-Deadspace, ex-Cancer) nous propose Ad Personam, son premier album, qui sort chez Naturmacht Production.

Superbement illustré par S Caedes (I Am All Wounds, Lebenssucht, Throne ov Shiva, Humanitas Error Est), la musique d’Exitium Sui se situe au point central entre Black, Doom et Death Metal. On prend conscience de cette noirceur intense dès Eviscerate My Withered Soul et son introduction pesante. Des percussions accompagnent ce riff dissonant, puis c’est ce mélange prenant qui frappe. La langueur du Doom rencontre des hurlements caverneux et des leads incisifs. Cette mélodie mélancolique nous emmène sur The Long Return To Nothing, un morceau majestueux et effrayant. Les orchestrations ajoutées à cette rythmique qui, déjà imposante à la base, ne cesse de se renforcer, piochant dans le DSBM par moments, puis le final fait redescendre la pression. Into The Conflagration, le morceau suivant, nous écrase dès le début. Les harmoniques et autres orchestrations donnent à cette oppressante composition une saveur particulière, tout en restant dans ces ténèbres impénétrables.
Tragedy In D Minor débute avec des claviers, puis un piano doux et mélancolique. Si on sent que la part mélancolique et ténébreuse demeure, puis toute la puissance de la rythmique s’abat sur nous. Les influences Funeral Doom sont clairement perceptibles, notamment avec ces hurlements impressionnants, mais d’autres touches s’ajoutent à la longue composition, comme du chant clair en fond de la part de Portia Gebauer, une dissonance très Black, et surtout cette impression de fin du monde avant un final entêtant. Nothing Left To Give, une courte interlude au piano, nous autorise un moment de douceur, avec ce son planant. La noirceur revient pour Which Fate Is Ours To Come, le dernier morceau. Si la première partie du titre se pare d’une certaine quiétude malfaisante, le titre gagne en intensité, avant de nous laisser sur un duo vocal au contraste incroyable. Puis la flamme ardente s’éteint, et le néant s’offre à nous.

Exitium Sui s’est toujours exprimé entre intensité et mélancolie. Mais Ad Personam est plus qu’un mélange entre Black, Death et Doom. Il est l’essence du désespoir, l’incarnation de l’oppression et la personnification du malheur.

95/100

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