Review 568 : Abstrakt – Uncreation

Abstrakt prend la direction des étoiles.

Créé en 2008 en Finlande, le groupe enregistre trois démos, puis s’attaque à un album en 2013. Huit années après, Azul Corax (guitare/claviers), Nightderanger (chant), Apostate (guitare) et Insomniac (basse) finalisent Uncreation, leur deuxième album.

Ex Vanitas, la majestueuse introduction, donne le ton : le groupe est prêt pour nous livrer sa meilleure production à ce jour, entre Black Metal et musique Symphonique. Les hostilités s’ouvrent avec From Chaos To Creation, un morceau qui pousse les tonalités majestueuses à leur paroxysme dès le début. Un Black/Death massif et sombre nous tombe dessus, agrémenté de ces hurlements théâtraux et de ces orchestrations malsaines, puis la rythmique entêtante d’Etherstorm prend la suite. Le morceau est incroyablement accrocheur, usant de mélodies prenantes pour accompagner les hurlements massifs et les chœurs fantomatiques. Les leads prennent une part très importante dans cette composition alors que The Great Chasm of Humanity joue sur cette ambiance pesante et horrifique. Mais le groupe crée un contraste tranchant en injectant des leads perçants et enjoués à ce mélange, puis la mystique Prophet of Fire prend la suite. Si le titre est très solide, les orchestrations lui offrent une dimension impériale. Les sonorités épiques et la mélancolie de la rythmique en font l’un des titres les plus accrocheurs de l’album.
The Ascendant prend la suite avec des sonorités lointaines, aériennes mais pourtant très étranges et angoissantes, comme cette sirène et ces murmures, puis les passages orchestraux reviennent avant de laisser place au silence et à Inferno. Bien que le morceau soit entouré de cette aura mystique, il reste oppressant et massif. La noirceur manque de déborder à chaque riff, tout comme cette mélancolie aérienne qui se transforme peu à peu en chaos organisé. Radiant Darkness retourne aux bases du Black Metal Symphonique en offrant une rythmique plus brute et perçante, permettant aux orchestrations de rehausser ces passages agressifs, ou de sublimer les leads dissonants. Screaming For Vengeance allie lourdeur et harmoniques tranchantes pour un moment très ambiant, offrant des parties infernales et malsaines, couplées à des riffs plus majestueux avant le dernier morceau. Uncreation nous offre un condensé sombre de ce que le groupe nous a montré sur cet album. A une rythmique solide, le groupe ajoute des orchestrations guerrières, des passages mystiques et surtout une rage viscérale qui enflamme le tout.

Abstrakt a évolué. Si leur premier album était très bon, Uncreation pousse leur créativité au niveau supérieur, mêlant un Black Metal malsain avec des orchestrations Symphoniques majestueuses et un savoir-faire impie.

90/100

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