Review 571 : Ætheria Conscientia – Corrupted Pillars of Vanity

Soyez prêts pour le voyage d’Ætheria Conscientia.

Créé en 2016 à Nantes, en France, le groupe se compose actuellement de Tristan Brachi (guitare/chant, ex-Cosmic Storm), P.A. Cantat (guitare/chant, ex-Cosmic Storm), Paul Breheret (batterie, Ediakara, ex-Cosmic Storm) et Alexis Pascal (basse, Edikara) après le départ de Simon Chatteleyn (chant/saxophone/percussions, Nullentropy, Paupiettes, Enigmatical), qui participe tout de même à l’album. Corrupted Pillars of Vanity, leur deuxième album, sort en 2021.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le groupe infuse son Black Metal Atmosphérique avec des tonalités expérimentales, piochées dans le Prog, le Jazz, le Blues, mais également dans des univers sonores futuristes, ce qui colle parfaitement à l’histoire qu’ils inventent. Ce récit a commencé avec leur premier album, et continue sur le second, à commencer par Asporhos’ Altering Odyssey, le premier morceau. Une douce introduction aérienne démarre, suivie de la rythmique qui s’installe progressivement, puis d’un saxophone, rapidement occulté par une saturation agressive et des hurlements massifs. Le titre est très long, permettant au groupe de développer son univers complexe et d’inviter Andrii Pechatkin (White Ward) au chant, apportant également des passages orientés Post-Black à l’infernale composition. Le morceau change d’atmosphère, de tempo, d’influences, et termine avec quelques percussions puis laisse place à la lourde The Corrupted Sacrament. Si la base est étouffante, les influences éthérées et aériennes du groupe s’intègrent parfaitement à cet épais rouleau de noirceur, permettant parfois de diversifier le son pour un rendu plus tranchant, plus chaotique ou plus enjoué selon les moments.
Liturgy for the Ekzunreh est de loin le titre le plus mystique et le plus sombre. On retrouve des éléments ritualistiques oppressants, du chant de gorge et des choeurs envoûtants, mais également cette progression folle et ces percussions ethniques, avant de tomber sur des hurlements bruts. Les éléments Black Metal purs mettront plus de temps à nous parvenir, mais ils seront toujours empreints de cette folie caractéristique, avant Absurd Crusade Part I: Elevation in Arrogance. Une introduction magique, des éléments entêtants puis la rage ressurgit, pleine de ténèbres. La rythmique nous offre une folle danse avec un pattern enjoué, puis Dima Dudko (White Ward) vient accompagner le groupe avec son Saxophone Alto. La valse noire continue, impliquant toujours plus de sonorités dans un chaos contrôlé qui finira par ralentir peu à peu avant Absurd Crusade Part II: Collapse in Penance. Vous trouviez le titre précédent fou ? Le groupe reprend les mêmes éléments et accélère la cadence, en plaçant seulement un break dissonant pour changer brutalement d’atmosphère pour une partie instrumentale, puis un long final saccadé et accrocheur.

Que vous ayez connu ou non la première partie de l’histoire, Ætheria Conscientia va vous entraîner dans sa folle danse. Corrupted Pillars of Vanity est un album très diversifié et très riche, qui propose une suite à ce fantastique récit créé de toutes pièces par un groupe en pleine ascension.

90/100

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