Review 635 : Vokonis – Odyssey

L’univers de Vokonis s’enrichit.

Créé en tant que Creedsmen Arise en Suède, le groupe change de nom en 2015. En 2019, Peter Ottoson (batterie, Let Them Hang) rejoint Simon Ohlsson (chant/guitare) et Jonte Johansson (basse/chant) qui font face au départ du batteur original de la formation. Odyssey, leur quatrième album, naît d’une collaboration avec Per Wiberg (claviers, Spiritual Beggars, ex-Opeth, ex-Candlemass en live).

Les suédois ont fait appel à Magnus Lindberg (Cult of Luna) pour le mastering de cet album si particulier. Leurs bases ancrées dans le Stoner/Doom se retrouvent agrémentées d’une touche de Metal Progressif prenant qui donne une saveur supplémentaire à leur groove épais, comme on le constate sur Rebellion, un titre entraînant. L’intensité croît au fur et à mesure de ces riffs influencés par les pionniers du style, parfois agrémentés de hurlements, puis Odyssey, le titre éponyme, nous envoûte. Des claviers aériens, une rythmique entêtante, et au dessus de tout, le chant qui nous fait voyager à travers les riffs. Le titre est long, et permet au groupe de développer quelques parties plus techniques, puis Blackened Wings vient nous offrir une rage sombre. Le titre est plus vif, plus énergique, mais reste tout de même en lien avec la base prenante du groupe. Les leads s’envolent facilement, tout en laissant à la rythmique une technicité intéressante.
Azure continue de nous faire avancer dans cette noirceur saisissante contrastée par un son plus doux et aérien. Les deux parties de la personnalité du groupe s’expriment, passant d’une fureur lourde et grasse à un refrain doux et planant, tout en restant entêtant. Le titre nous lâche sur la prenante Hollow Waters, un titre accessible et pourtant très intense. Les harmoniques se mêlent facilement à la rythmique, offrant des influences plus planantes et perçantes, qui piochent parfois dans un Post-Metal ou un Shoegaze avant Through The Depths, la dernière composition. Beaucoup plus longue que tous les autres titres, elle offre au groupe la possibilité de laisser chaque instrument s’exprimer autour d’une base rythmique très Prog. Le titre est assez lumineux au début, puis il s’assombrira avec quelques cris, puis il laisse place à une longue partie instrumentale sur laquelle les musiciens nous laissent entrevoir leur talent avant le final.

Vokonis étoffe son univers sans s’en éloigner. Leur collaboration avec Per Wiberg permet de faire d’Odyssey un album unique tout en restant dans la logique du groupe. J’ai très envie de voir ça sur scène dès que possible.

85/100

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