C’est en 1993 que l’enfer donna naissance à Dark Funeral, par le biais des guitaristes Lord Ahriman et Blackmoon (RIP 2013). Très vite entourés par d’autres musiciens, ils sortirent tour à tour EP et albums, jusqu’à Angelus Exuro Pro Eternus (latin pour « que les anges brûlent pour l’éternité »), le cinquième album, en 2009.
A l’époque composé de Lord Ahriman et Chaq Mol aux guitares, B-Force à la basse, Dominator à la batterie et Emperor Magus Caligula au chant, cet album faisant intervenir Peter Tägtgren (production) et Carlos Aguilar (photo) est considéré comme l’un des plus « sentimentaux » du groupe. En effet, les thèmes abordés changent légèrement de l’habitude que l’on avait prise avec les textes du groupe.
The End Of Human Race commencera de manière fulgurante, nous laissant à peine hésiter avant de nous propulser dans cette tornade infernale. The Birth Of The Vampiir augmentera encore d’un cran la violence de la composition, avec un Emperor Magus Caligula décidemment très en forme avec une voix magnifique. Lord Ahriman, le principal compositeur, s’est surpassé pour cet opus.
Stigmata, c’est l’occasion de repartir sur des sonorités plus lentes, mais également très inquiétantes que le groupe manie à la perfection. L’ajout de chœurs rend le tout très solennel. My Funeral, pour laquelle une vidéo a été tournée, nous donnera l’occasion d’explorer un coté plus terre à terre du groupe. En effet, il est question ici de démons et de mort, mais sur quelque chose de tangible, les funérailles de l’homme. Poignant.
Angelus Exuro Pro Eternus repartira sur le modèle des deux premières compositions, de la rapidité et de la puissance brute, tandis que Demons Of Five nous rappellera les anciennes compositions du groupe. Declaration Of Hate sera l’occasion d’entendre un peu plus la basse sur l’intro, mais également d’emprisonner notre esprit pour la suite de l’album en partant sur un contenu axé sur des riffs atmosphériques.
In My Dreams, à mon avis le meilleur morceau du groupe à l’heure actuelle, est la composition sentimentale de l’album. C’est un chagrin d’amour qui est évoqué ici, bien loin donc de l’anti-christianisme, mais tout en restant avec la plume caractéristique du groupe. Les riffs sont clairement plus aériens et atmosphériques, mais collent parfaitement à l’ambiance voulue sur ce titre. Le chant d’Emperor Magus Caligula fait froid dans le dos de par l’émotion qu’il dégage.
My Latex Queen clôturera cet album avec un retour à la recette connue sur les précédents albums, avec cependant un passage un peu plus lent.
Dark Funeral a donc bien changé, même si leur son reste bien distinctif, mais Emperor Magus Caligula et B-Force ont été remplacés respectivement par Heljamrmadr et Natt. Dans à peine un mois sortira Where Shadows Forever Reign, leur nouvel album, et le concert qu’ils donneront au Hellfest est l’un de ceux que j’attends le plus.
90/100