Review 040 : Girugämesh – 13’s Reborn

Girugamesh

S’il y a bien un pays qui ne respecte pas les règles en matière de musique, c’est le Japon. Considéré comme l’un des fers de lance de la musique nippone en Europe, Girugämesh a commencé en 2003 mais n’a sorti son premier album, 13’s Reborn qu’en 2006. Alors composé de Satoshi au chant, ShuU à la basse, Nii à la guitare et son frère Ryo à la batterie, le line-up ne changera pas. Après 13 ans d’existence, le groupe se sépare.

Ce n’est pas sur chimera, le dernier né des japonais, mais bien sur leur premier album que nous allons nous attarder aujourd’hui. Pourquoi ? Eh bien parce que c’est l’un des premiers albums de Metal japonais que j’ai écouté il y a de cela huit ans. Le style du groupe a quelque peu changé au cours du temps, mais à leurs débuts il était révolutionnaire. Ancré dans le Neo Metal, il apporte également un peu de fraîcheur grâce aux tonalités Metalcore et Visual Kei. Veuillez ne pas cesser le headbang avant l’arrêt total de la musique.

13 c’est une introduction avec un son de caméra, et du sample de musique bruitiste. On comprend alors l’univers torturé du groupe par cette simple introduction qui nous enverra tout droit vers Jarring Fly. Satoshi veut très vite nous faire comprendre qu’il maîtrise le chant guttural, alors que la majorité du temps il chantera en voix claire. Une rythmique puissante et saccadée, un chant alterné très bien utilisé, un refrain calme et un break monumental. Après un passage calme, la rythmique reprend ou elle était partie sous de nouveaux hurlements.
Shadan surprendra par son introduction quasi-électro, mais récupèrera une rythmique qui met clairement la basse en avant. Un chant murmuré, qui ne dure que peu avant un refrain purement Visual Kei et à nouveau un break puissant. Mouja no Koushin commence par une voix samplée, et une introduction simulant des bruits de pas. Une fois encore la rythmique est maîtrisée, sur les couplets le chant est calme et accompagné de clavier, mais ce n’est que pour contraster encore plus avec un refrain violent. Aimai no Mikaku suit la même recette, mais avec une rythmique plus calme. Une fois encore, c’est la basse qui est mise en avant.
Robust Conviction fera reprendre un peu de vitesse au groupe, mais en restant sur du chant clair, pour un refrain très entraînant. Le dernier refrain sera précédé d’une partie chantée par Satoshi seul. Ame to Fukousha fera à nouveau intervenir la part de calme qui réside en Girugämesh. Nul besoin de hurler, la chanson est poignante à sa manière. Passant presque pour une power ballade, c’est avec un texte émotionnel plaçant la pluie au centre de l’attention que les japonais décident de nous tenir en haleine, jusqu’à la fin de chanson en acoustique.
Furubita Shashin renouera avec les sonorités Visual Kei sur un chant clair accompagné de chœurs, parfait pour une ambiance presque joyeuse. Pour Decieved Mad Pain, je vous conseille un petit échauffement de la nuque. Ce titre est tellement accrocheur que je ne peux pas m’empêcher de headbanger en permanence. Mélangeant à nouveau les deux types de chant de Satoshi, la rythmique est presque entièrement gérée à la basse sur les couplets, le break viendra fendre quelques vertèbres. L’un des meilleurs titres du groupe.
Fukai No Yami profitera de quelques sonorités acoustiques pour contraster avec un refrain lourd à souhait. Après un passage saturé également, un petit solo se lance, pour parfaire une ambiance déjà presque aérienne, avant de repartir sur une voix magnifique, puis de finir dans un cri de douleur qui semble venir d’ailleurs… Enchaînement direct avec Owari to Mirai, autre composition entraînante faite pour marquer les esprits et les nuques. Le passage calme sur le milieu du titre permettra de contraster avec le refrain plus énergique.
Déjà le dernier titre, Kaisen Sengen restera sur une rythmique très rapide et une alternance de voix qui n’aura aucun temps mort pour finir en beauté.
Bien que récemment séparés, Girugämesh restera un groupe spécial pour moi. Ils marquent mon entrée dans le monde du Metal japonais, et une des étapes vers la découverte de sa richesse. Sur les derniers albums, un coté électro prédomine, et ils laissent un peu de côté la violence qui les animait au début.

85/100

 

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