Review 054 : Cattle Decapitation – A Monolith Of Inhumanity

Lorsqu’on parle de violence, il est impossible à l’heure actuelle de ne pas mentionner Cattle Decapitation. Formés en 1996 à San Diego en Californie, le groupe est actuellement composé de Travis Ryan au chant (également chanteur d’Anal Trump et Murder Construct), du guitariste Josh Elmore, David McGraw derrière la batterie et Derek Engemann à la basse. Pour leurs concerts, Belisario Dimuzio est le second guitariste.

Le groupe est fermement engagé pour les droits des animaux et étaient tous végétariens à la base, mais seuls Travis Ryan et Josh Elmore le sont à présent, puisque les membres fondateurs sont partis. Cattle Decapitation, c’est un total de sept albums, un split (avec Caninus, en 2005) et un EP. C’est en 2012, lors de la sortie de A Monolith of Inhumanity que j’ai découvert l’ouragan américain, et c’est sur cette merveille que nous allons nous pencher. Que le génocide commence !

C’est sur le sample atmosphérique puis le riff dévastateur de The Carbon Stampede que l’album commence. Travis Ryan ne tarde pas à donner de la voix sur une rythmique au son imposant. Dead Set On Suicide confirmera que les américains maîtrisent parfaitement le genre, et sont revenus pour briser des nuques. Travis Ryan expérimentera dès lors plusieurs techniques vocales toutes aussi efficaces les unes que les autres.
A Living Breathing Piece of Defecating Meat s’imposera à mon sens comme le titre phare de l’album, tant par sa puissance que par sa profondeur. Le refrain avec la deuxième voix de Travis Ryan est démentiel. Il semblait alors difficile de continuer avec la même intensité, mais Forced Gender Reassignment va relever avec brio ce défi. Nouveau mur de son créé par l’affluence de double pédale et l’une des rythmiques les plus solides jamais créée.

Un peu plus progressive, Gristle Licker continue dans la même lignée que les compositions précédentes, avec un son à la fois violent, rapide et lourd, alors que Projectile Ovulation se concentrera sur la technicité des riffs sous une avalanche de blast beats. Pas de temps mort, c’est la divine Lifestalker qui viendra prendre la relève sur cet excellent album. Une fois encore, des riffs travaillés et poussés à l’extrême, que ce soit dans la violence ou la technicité.
Do Not Resuscitate débutera avec une impression de lenteur, mais il n’en sera finalement rien. Si Cattle Decapitation pouvait réellement faire tomber des têtes à chaque note, le pays n’aurait plus beaucoup de temps devant lui. Your Disposal est le titre le plus mélodique de l’album, et une fois encore Travis Ryan utilisera avec brio ses deux voix pour un rendu d’une puissance rare. Le clip, particulièrement dérangeant, relate une partie de l’histoire d’Adam et Eve.

Si les introductions à base de samplers vous manquaient, voici The Monolith, qui commencera avec quelques percussions tribales et un feu qui crépite, une voix lointaine qui murmure, puis laissera la place à Kingdom of Tyrants. Dernier morceau, celui-ci mise sur la recette bien connue du groupe pour faire mouche, et c’est tout ce qu’il nous fallait. Un peu plus atmosphérique par moments, ce morceau n’en reste pas moins d’une violence perceptible, et pas seulement au niveau des paroles.

Si Cattle Decapitation a marqué les esprits avec son orientation vegan, c’est à présent avec sa violence et son professionnalisme qu’il se distingue. Très attendus au Hellfest 2016, le groupe a su réunir une foule colossale malgré l’horaire qui les desservait. La tournée qui a suivi à travers l’Europe fut également un succès et j’attends de pouvoir les revoir en salle avec une setlist plus longue.

95/100

 

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