Amis de la chrétienté, arrière ! Nous entrons ici dans le royaume de Glenn Benton : Deicide. Formé en 1987 par Glenn Benton (basse et chant), Steve Asheim (batterie) ainsi que les frères Eric et Brian Hoffman (guitares), ils ont réalisé deux démos sous le nom d’Amon, ils changent de nom en 1989 pour Deicide et relatent les horreurs religieuses et blasphèment à tout va.
A ce jour, le douzième album est en cours de réalisation (avec quelques changements de line-up), mais c’est à mon avis le quatrième, Serpents Of The Light, qui est le plus intéressant : en 1997, l’âge d’or du Death Metal, comment un groupe américain parmi tant d’autres a su se démarquer ? C’est tout simplement parce qu’ils étaient présents dès le début, et que leur son est resté le même, tout au long des albums. Les frasques de Glenn Benton (dont sa croix inversée sur le front) y sont pour quelque chose dans la légende, mais c’est avant tout la qualité des riffs qui marquent nos esprits. L’enfer nous ouvre ses portes.
Dès les premières notes de Serpent Of The Light, le titre nous apparaît rapide et violent. Un son saturé au possible, un blast impeccable, et une voix hurlée démentielle. Il en est de même pour Bastards Of Christ, un des titres les plus courts de l’album. La voix de Glenn Benton est mixée entre son growl caverneux et un scream aigu pour un effet prenant.
Besoin d’une pause ? Non, Blame It On God ne ralentira pas le tempo une seule seconde, les riffs criards pleuvent et Glenn Benton semble possédé. Même recette pour There Is Hell We’re In, avec cette fois un refrain un peu plus mélodique que le reste des riffs, alors que sur I Am No One, on perçoit presque des racines Thrash, et le son de la basse ne fera qu’augmenter ce ressenti.
L’introduction de Slave To The Cross peut se vanter d’avoir quelques tons mélodiques, chose rare à cette époque pour du Death Metal aussi pur, tandis que Creatures Of Habit misera sur l’aspect brut des riffs pour convaincre. C’est Believe The Lie qui signera à mon avis le deuxième refrain qui reste le plus en tête, après Serpents Of The Light : sur un riff presque progressif, la voix toujours aussi dingue de Benton rend parfaitement.
The Truth Above permet d’explorer un phrasé moins rapide et donc une profondeur supplémentaire de la voix de Glen Benton, alors que les instruments se déchaînent pour donner un rythme d’une vitesse incroyable. Le dernier morceau, Father’s Baker mettra la basse plus en avant que les autres morceaux, et les harmoniques pleuvent autant que les coups de hache sur une bûche en plein hiver.
Vos cheveux sont encore lisses et soyeux après cette leçon de Death Metal ? Alors on prend les mêmes et on recommence ! Les performances scéniques de Deicide sont trop rares à mon goût, mais l’édition 2016 du Hellfest m’a permi d’avoir un avant-goût de l’enfer. Une perfection rare.
90/100