Review 065 : Ego Fall – Inner M

Si pour vous le Metal asiatique se résume au Visual Kei, ça signifie plusieurs choses : premièrement, vous n’avez pas suivi ma page depuis un moment, deuxièmement vous passez à côté d’une scène énorme. Si Eluveitie et Ensiferum sont considérés comme nos représentants européens en matière de Death/Folk, Ego Fall est celui de la Chine ! Formés en Mongolie-Intérieure en 2000, ils ne sortent leur premier album qu’en 2008. S’en suivront deux autres albums en 2010 et 2013 avant un EP et un split avec Tengger Cavalery et Nine Treasures, deux autres valeurs montantes de la scène Metal mongolienne. C’est sur Inner M, le deuxième album que nous allons nous pencher.

Même si le line-up est assez chaotique (en partie dû aux changements de postes et aux musiciens quasi-inconnus de cette région), il a réussi à se stabiliser autour de Chao Luomeng (instruments traditionnels, chant guttural mongol et basse), Sun Bori (guitare), Yu Chao (chant) et A Heicha (claviers, samples). Depuis 2014, le batteur Zhan Wenbo et le guitariste Li Zhaoliang les accompagnent également. Prêts pour une leçon d’histoire dépaysante ? Enfourchez votre cheval et suivez nous à travers les steppes !

Ego Fall - Inner M

Premier extrait de cet album, Legend permet de prendre contact avec la culture d’Ego Fall. Un gong, des carillons, un chant guttural traditionnel, tous les éléments sont réunis pour nous faire voyager à grands coups de riffs sanglants. Le chant plus « classique » de Yu Chao intervient assez rapidement pour nous confirmer que le groupe verse bien dans le Metal. The Horns Starts commencera avec uniquement la basse et la batterie pour introduire par la suite les éléments folkloriques. Si c’est une chevauchée rapide que vous préférez, Be Fearless sera votre meilleur allié ! Les samples modernes contrasteront avec les autres éléments, mais s’intègreront particulièrement bien au mélange.

Under The Cliff est la composition dépaysante par excellence. Pendant les trente premières secondes, uniquement des éléments folkloriques seront utilisés, puis suiveront les murmures et les riffs axés Metal. L’alternance des voix est grisant. Return Home fera à nouveau intervenir des sons modernes et des éléments folkloriques tout au long de la chanson pour en faire une des plus intrigantes, alors que The Proud Of Herdsman sera une véritable leçon de Death Mélodique dans sa forme la plus pure. Un contraste évident avec le reste de l’album, mais parfaitement maîtrisé par l’ensemble du groupe.

Forever – Moment jouera la surprise avec une composition entièrement acoustique. Même si les claviers sont présents, un chant clair reposant sur un riff de guitare nous permettra d’attendre sagement Eternal Fire. Encore une fois introduite par un son de sample et un chant guttural traditionnel, cette composition revient très vite au Death agressif qui caractérise le groupe. Les amateurs de la voix claire de Yu Chao pourront se réjouir car le titre en est truffé. La dernière composition, Borderless, est un titre instrumental qui permet de se laisser une fois de plus aller au voyage que propose le groupe. Une ballade folklorique à écouter absolument.

L’effet vacances s’est dissipé, n’est-ce pas ? C’est également la sensation que j’ai après avoir terminé cette chronique. Si leur récent et premier passage en Europe (en compagnie de Therion) leur a permis de se faire connaître sur la scène internationale, le groupe reste principalement cantonné à la Chine. Il ne nous reste qu’à espérer que les foules du monde entier puissent vibrer à nouveau au son de cette puissance venue de l’Empire du Milieu !

85/100

 

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