Live report : Mayhem + Dragged Into Sunlight + Khaos Dei – L’Empreinte – Savigny Le Temple (77) – 03-04-2017

Mayhem

Si Mayhem est capable de faire vibrer des foules entières en plein festival, ils sont aussi capables de jouer dans de petites salles comme à L’Empreinte de Savigny le Temple !

Pour cette date française de la seconde tournée où l’album De Mysteriis Dom Sathanas sera joué en intégralité, ils sont accompagnés des anglais de Dragged Into Sunlight et des français de Khaos Dei !
Arrivant quelques heures avant l’ouverture des portes (l’horaire n’étant pas clair, entre le site web, l’évènement Facebook et l’événement Bandsintown), je constate qu’il y a vraiment très peu de monde sur place. On apprend que même le bus de Mayhem n’est pas encore arrivé, ce qui commence à donner des sueurs froides à l’orga ! Les norvégiens finissent par arriver, et les portes ouvrent en retard, ce qui me donne le temps de me rendre compte que la liste des pass presse n’a pas été communiquée malgré le mail de confirmation que j’ai reçu. Je finis par acheter l’une des dernières places en vente au guichet, et attends l’ouverture de la salle, alors que les dernières balances s’effectuent en même temps.

 

Khaos Dei - 2 Khaos Dei - 1
Khaos Dei - 3 Khaos Dei - 5
Khaos Dei - 6 Khaos Dei - 4

Lorsque la salle ouvre, c’est un décor assez minimaliste que l’on découvre, avec la batterie d’Hellhammer qui occupe une place monumentale. La batterie des autre groupes coupe littéralement la scène en deux parties, et le premier rang est pris d’assaut. Le groupe d’ouverture, Khaos Dei, ne tarde pas à investir la scène pour nous distiller un Black Metal occulte et sombre comme on en fait rarement. Cependant, la musique des français peine visiblement à séduire un public plutôt calme et assez peu réceptif aux premières notes. Les musiciens en rangers sont plutôt contraints au statisme et il faudra attendre trois chansons pour que la sauce prenne vraiment, déclenchant au passage quelques headbangs et mouvements dans la fosse, encore assez éparse. Côté musique, les compositions alternent entre riffs Black acérés accompagnés de blasts et passages plus atmosphériques renforçant les hurlements du chanteur. Le son est plutôt bon et permet de distinguer tous les instruments de manière distincte, ce qui est réellement appréciable. Le groupe est encore jeune, mais avec ses deux albums, il ne serait pas étonnant de les revoir plus souvent et très rapidement. Les musiciens quittent alors la scène après un set assez court sous de timides applaudissements.

 

Dragged Into Sunlight - 1 Dragged Into Sunlight - 5
Dragged Into Sunlight - 2 Dragged Into Sunlight - 4
Dragged Into Sunlight - 3

Quelques changements de cymbales, une installation de crânes d’animaux sur les amplis, ainsi que d’une sorte de totem au milieu de la scène, et les anglais entrent en scène. Tous dos à nous (à part le batteur), Dragged Into Sunlight est un groupe qui joue sur une froideur affirmée. De grands jets de lumière et des jets de fumée inondent la scène, et les musiciens commencent alors à jouer un Black crasseux aux accents parfois Doom, parfois Crust/Grind… Un curieux mélange, mais auquel le public semble adhérer par phases : il peut se passer cinq minutes sans aucun mouvement, puis voir trois personnes se mettre à headbanguer frénétiquement sans que le son ne change réellement de tonalité. Étrange, aveuglant et unique, le concert tend parfois à s’éterniser un peu, mais les musiciens sont réellement doués. Le gros du public attend la tête d’affiche, et Dragged Into Sunlight quittera la scène avec les mêmes applaudissements timides que le groupe précédent.

 

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La batterie qui divisait la scène part enfin, alors que le draps noir du fond nous révèle la batterie d’Hellhammer, toujours aussi imposante. Quelques mannequins voilés sont disposés sur les côtés ainsi qu’un autel juste devant la batterie, et les lumières s’éteignent rapidement, avec à nouveau quelques petits jets de fumée. Hellhammer se place derrière ses fûts, puis les autres musiciens entrent alors en scène avec une toge et une capuche noire, Necrobutcher (basse) et Ghul (guitare), puis Teloch (guitare) et enfin Attila Csihar (chant) arrive en rugissant.

 

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Les titres sont joués dans l’ordre exact, avec une communication minimaliste avec le public. Funeral Fog, Freezing Moon, Attila ôtera à Necrobutcher son capuchon sur Cursed Into Eternity, puis Pagan Fears et Life Eternal retentiront. Ce dernier morceau motivera quelques spectateurs pour une tentative de mosh pit, qui sera rapidement calmée par les autres spectateurs qui souhaitent profiter religieusement du concert. Le show continuera avec From The Dark Past et Buried By Time And Dust, puis Attila s’installera à l’autel et commencera quelques incantations avant de revêtir un autre costume et jouera avec un crâne sur De Mysteriis Dom Sathanas. Les musiciens donnent tout ce qu’ils ont sur cette exceptionnelle pièce de l’histoire du Black Metal, et lorsque les dernières notes se perdront dans le néant, tous quittent la scène en lâchant un médiator sous les applaudissements de la salle au grand complet.

 

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Mayhem - 10

Le rituel est terminé, et la plupart des spectateurs se ruent au stand de merch puis à la gare de RER pour tenter d’attraper le dernier, mais le peu qui sont restés ont pu avoir la chance de discuter une bonne demi heure avec Attila qui sortait fumer, mais aussi un passage éclair d’Hellhammer et de Teloch. Un concert réellement démentiel, un son au top et des musiciens en pleine forme malgré un voyage visiblement épuisant, c’est ce qu’on retiendra de cette soirée à l’ambiance très intimiste.

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