Review 076 : Bloodbath – Nightmare Made Flesh

Si vous traînez dans le milieu du Death Metal, vous connaissez probablement Bloodbath.

Formé en 1998 par le bassiste Jonas Renkse (Katatonia, Wisdom Of Crowds) et le guitariste Anders « Blakkheim » Nyström (Katatonia), le supergroupe accueille au chant Mikael Akerfeldt de 1998 à 2003 puis de 2008 à 2012 (Opeth) ainsi que Peter Tägtgren de 2003 à 2005 (Pain, Hypocrisy). Derrière les fûts, on retrouve Dan Swanö de 1998 à 2004 (Nightingale, Witherscape, Odyssey), mais également Martin Axenrot depuis 2004, alors que la deuxième guitare est occupée par Per « Sodomizer » Eriksson (ex-Katatonia) depuis 2008 et le micro est tenu par Nick Holmes (Paradise Lost) depuis 2014.
Beaucoup de noms connus n’est-ce pas ? Bloodbath sortira seulement quatre albums et deux EP en dix-neuf ans de carrière, mais le plus célèbre est probablement Nightmare Made Flesh en 2004. Alors menés par Peter Tägtgren, le combo suédois marquera le monde du Brutal Death par un son impeccable et travaillé. Sur scène, c’est un maquillage ensanglanté que le groupe nous apparaît, et leur musique correspond parfaitement à l’image voulue. Ça commence maintenant.

C’est Cancer Of The Soul qui ouvrira le bal, avec un riff violent et oppressant dès les premières secondes. La technicité est de mise chez les suédois, et il est aisé de le ressentir dans leur rythmique saccadée. Le chant de Peter Tägtgren colle parfaitement à l’univers occulte du groupe, et ce n’est pas Brave New Hell qui me fera mentir. Un refrain tout aussi dévastateur qu’accrocheur, faisant se succéder riffs sanglants et hurlements. Vous pensiez avoir tout entendu du Death Metal dix ans auparavant ? Eh bien Soul Evisceration vous prouvera le contraire. Des paroles gore à souhait accompagnent des musiciens qui se déchaînent sur leurs instruments pour donner un titre dont on se souvient encore de nos jours.

On accélère le tempo sur Outnumbering The Day, pour nous amener à une guitare lead particulièrement épique au niveau du refrain. Le mix d’Henrik Johnson (Candlemass, Grave, Samael, Unleashed) est soigné à la perfection, pour nous permettre de profiter de chaque note. Inutile de décélérer sur Feeding The Undead, puisque les blasts seront légions. Chaque frappe est millimétrée pour permettre aux autres musiciens de s’exprimer et de se libérer de tout sentiment de violence et de haine qui les inspire.

Eaten. Tout simplement le titre le plus connu de Bloodbath. Une rythmique lente, mais lourde à souhait, une voix caverneuse et une guitare lead lancinante. La perfection incarnée, ni plus ni moins. Bastard Sons Of God accélèrera à nouveau pour convaincre les plus réticents à se joindre aux mouvements de tête incontrôlés, alors que Year Of The Cadaver Race fera rivaliser de technicité les deux guitaristes. Quelques samplers lancent le début de The Ascension, un titre lent et prenant comme le groupe sait parfois en composer. Une autre merveille sous-estimée.

Draped In Disease est le titre parfait pour combiner rythmique lourde et harmoniques, tout en ajoutant une guitare lead par moments, alors que Stillborn Saviour s’axera sur les hurlements de Peter. La voix du génie, tantôt profonde, tantôt criarde, est clairement mise en avant jusqu’à la fin du titre. Blood Vortex tirera sa force d’une guitare lead hypnotique, alors que le riff principal offrira au Brutal Death ses lettres de noblesse.

Je vous avais dis que vous connaissiez au moins un de ces hymnes. Si Bloodbath n’est pas très actif, c’est que la plupart de ses membres sont occupés avec leurs autres projets. Leurs rares shows sont à prendre comme paroles d’évangile, et les fans répondent à chaque fois présents. Même si Nick Holmes n’est ni Mikael Akerfeldt, ni Peter Tägtgren, il est parfaitement capable de faire bouger une fosse comme ses prédécesseurs. En attendant de nouveaux titres, je vous laisse headbanguer sur ces monuments…

95/100

 

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