Review 078 : Kiryu – Shuka Ensen

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Vous pensiez que j’avais abandonné les univers décalés et énigmatiques du Japon ? Faux. Formé en 2007, Kiryu est un groupe de Visual Kei à l’imagerie assez originale et violente.

Une musique plutôt joyeuse, parfois teintée d’influences Folk ou Metalcore, un chant malsain et maîtrisé, c’est comme ça que l’on pourrait décrire le projet de Kurosaki Mahiro (chant), Sakai Mitsuki, Kujo Takemaso (guitares), Isshiki Hiyori (basse) et Tokai Junji (batterie). Avec un EP et quatre albums (ainsi que nombre de singles), ce groupe très populaire dans son pays natal a également un “groupe alter-ego” : MyDragon, qui joue de la pop japonaise. On va plutôt se concentrer sur Shuka Ensen, sorti en 2012. Cet album est à mon sens celui qui offre la plus grande diversité musicale. Ne vous attendez pas à des compositions banales, vous êtes prévenus.

L’album débutera avec Gokumon, qui mélange un son d’instrument traditionnel à vent avec des riffs massifs pour nous amener au chant parfois implorant de Mahiro. Quelques hurlements trancheront avec l’aspect calme et mélancolique du titre, alors que Kisai jouera sur une rythmique à la fois saturée et saccadée pour nous propulser dans l’univers particulier du groupe. Toujours pas convaincu ? Alors Kassai et ses riffs joyeux qui contrastent avec les cris bestiaux va vous surprendre ! A noter également la technicité de la guitare lead.
Benitsubaki et ses percussions presque ethniques annoncent un titre axé sur l’univers folklorique japonais, et c’est précisément ce que va nous offrir le combo. Très peu de riffs saturés sur ce titre, c’est une pause douceur qui nous permettra de nous remettre de nos émotions avant Yougo. Parce qu’en effet, Yougo va vraiment vous surprendre. Des ambiances, un chant clair calme au possible et une basse qui tire clairement sur le Rock Progressif. Mais où est passée l’intensité du début ? Sur la fin du titre. Et sur Shuka Ensen, si vous prenez le temps d’attendre la fin de l’introduction. Et pensez à jeter un œil au clip pour comprendre ce que je disais par “imagerie violente”.
Mahiro fera vibrer sa voix comme jamais sur Fukai pendant que ses compères nous offrent une musique angoissante, alors que Bakeneko sera beaucoup plus directe. Un titre rapide et intriguant, entrecoupé de passages acoustiques qui lui donnent une énergie particulière. Yoiduki fera intervenir des samples électroniques pour convaincre, et la guitare lead énigmatique du début nous force à rester en alerte jusqu’à la dernière note alors qu’Utsusemi qui viendra à nouveau adoucir le tout avec des riffs presque pop. Quelques effets de voix le rendront toutefois très intéressant.
Vous pensiez que les rythmiques propres au Metal japonais avaient disparu ? Eh bien Kyousei va vous affirmer le contraire avec une guitare lead enchanteresse pendant que le chant devient de plus en plus profond, alors que Namida Uta ne prendra pas la peine de prévenir avant de lancer le blast beat. Même si les riffs sont noyés sous les claviers, la violence est belle et bien présente. Tenge, joue encore une fois avec l’intensité incomparable que peut atteindre le groupe avec cette ballade finale. Si le riff principal est composé uniquement du combo basse/batterie/voix/claviers, l’ajout de la guitare fera exploser la splendeur du titre.

Vous pensiez réellement que j’allais vous exposer un album de pop ? Même s’il est difficile à apprécier, je le conçois, cet album est réellement intéressant. Pas seulement par son contraste, mais également par l’émotion que les musiciens peuvent créer en chacun de nous. Qu’elles soient positives ou négatives, les réactions suscitées par la musique de Kiryu sont bien réelles et palpables. Encore un art que les habitants du pays du soleil levant maîtrisent à la perfection…

75/100

 

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