Lorsque l’on évoque le Black Metal, la Scandinavie et la Suède arrivent automatiquement en tête des pays les plus prolifiques à ce niveau. Les Etats-Unis sont clairement sous-estimés dans ce domaine, mais The Noctambulant est là pour vous faire changer d’avis.
Fondé en 2013 par E.Helvete (guitare/chant, jouant également avec Tengger Cavalry) et D.Franseth (batterie/choeurs), le groupe recrute alors Lars G. (basse/choeurs) et John Hoarfrost (guitare) pour travailler sur un Black Metal aux accents mélodiques et aux ambiances prononcées. Ils sortiront alors trois EP pour finalement composer leur album, Advocatus Diaboli, avec l’aide du guitariste B.C., qui avait remplacé John Hoarfrost. La vague Black Metal américaine arrive, et elle va tout balayer sur son passage.
On ne perd pas une seule seconde et on attaque sur Legion, une composition au son de basse exceptionnellement audible pour du Black Metal. Alors que les guitares apportent toutes les ambiances, la basse et la batterie se chargent d’imposer la rythmique sous le chant hurlé de E.Helvete. Les choeurs rendent certains passages presque ésotériques, alors que les cloches de Dreams Of Rotten Silence apportent un aspect plus solennel. Le reste du titre sera également plus axé sur un son strict et massif. Le rire samplé sur le début de Take What I Want permet d’introduire un son violent et explosif, avec un blast maîtrisé et toujours des choeurs qui permettent de donner une certaine puissance à des passages clés.
Retour aux ambiances sur Creeping Dead avec un tempo plus lent et des harmoniques plus présentes, et malgré un chant effrayant, ce titre est plutôt reposant. Le vrombissement caractéristique de la basse reviendra avec Death’s Lullaby et sa rythmique hypnotique, que les guitares subliment à merveille, mais c’est Evil Calling qui créera la surprise. Alors que la batterie entame son ballet introductif, des claviers s’ajoutent à l’édifice, pour amener en douceur ce mur de son malsain. Plus le titre avance, et plus l’envie de headbanguer est forte. Difficile de résister à cette pulsion pendant les huit minutes de cette petite merveille.
Avec sa vidéo plutôt violente, Goddess ne vous est peut-être pas inconnue. L’invocation débute avec une rythmique chiadée et sombre qui se voit rapidement renforcée par un chant démoniaque, alors que Blood For Life sera à nouveau plus calme. Une fois encore aidé par les choeurs sur le refrain, le rituel succède à des couplets plus bruts. Accept Or Burn, débute par un clavier mélancolique, dont le ton sera gardé pour les riffs suivants. Mais lors de l’accélération du tempo, on sent que l’énergie leur revient. Sur le dernier titre, Winter’s Hell Dominion, il est également question d’un son acoustique, qui donnera plus de conviction à la lente mélancolie abritée par la musique du combo depuis le début.
Si les influences du Black Metal Suédois est clairement tangible, les quatre musiciens de The Noctambulant ont su forger un son pur et reconnaissable. La violence se mêle à des ambiances sombres pour un cocktail à la fois explosif et pénétrant. Leur deuxième album est en préparation, et j’espère qu’une petite visite du vieux continent sera au programme.
85/100