L’un de mes derniers coups de coeur en live a également été une énorme baffe en plein visage. Lorsque les américains de Condemned sont venus nous cracher leur Brutal Death, je n’étais absolument pas préparé.
Pourtant, le groupe fondé par Steve Crow (guitare) en 2004 est d’une puissance inimaginable. Steve est le seul rescapé du line-up d’origine, mais aujourd’hui le groupe compte dans ses rangs le chanteur Sam Townsley, le bassiste Ryan Tyler, ainsi que le batteur Tyson Jupin et le dernier arrivé n’est autre que Sam Richardson (guitare). Ce dernier n’a malheureusement pas participé à l’enregistrement du troisième et dernier album, His Divine Shadow, sorti en mars 2017. Êtes-vous prêts à faire face à un démon déchaîné et assoiffé de violence sous sa forme la plus pure ?
On démarre calmement avec Penumbræ, une introduction angoissante, dérangeante et surtout oppressante. En fermant les yeux, on l’imagine arriver vers nous, pas à pas, juste avant de nous étreindre sur Dawn. Le contraste est tellement saisissant, tel un souffle qui balaye tout sur son passage au rythme du blast beat. Le chant de Sam leur permet de flirter avec le Slam Death, tout en restant sur une composition aux sonorités malsaines. Le groupe continuera de nous assommer avec Omniscient Perturbations et sa rythmique plus lente mais toujours aussi lourde.
Legion franchit un cran supplémentaire dans la puissance brute et se nourrit d’harmoniques dérangeantes pour révéler des influences axées sur du Black Death, mais c’est Ascending The Spectral Throne qui exploitera à fond les relants Black Metal de la composition. Alternant entre des breaks aussi lourds que motivants et des riffs rapides et torturés, les américains savent de quoi ils parlent. Pour l’introduction de Nefarious Sanguine Decree, un sampler glauque nous introduira à nouveau dans l’univers du groupe, pour nous lâcher sur une rythmique planante à souhaits. La puissance des riffs, agrémentés de notes atmosphériques, ne chutera pas avec His Divine Shadow, le titre éponyme. Le blast sera toujours omniprésent sous une rythmique imposante, et il ne laissera personne indifférent.
C’est avec Pestilential Reign que le combo enchaîne, poussant toujours la violence dans ses retranchements avec une rythmique saccadée comme il en existe peu. Après cette courte page, on retrouve The Hive Ablaze, qui mettra la barre encore plus haut avec une rythmique démentielle. Que ce soit au niveau des breaks qui descendent plus bas que terre, des quelques notes aériennes ou de la voix, ce titre est mon préféré. L’album se termine en beauté avec World-Reaving Terror, un titre plus lent et qui compte beaucoup plus sur une guitare lead pour accomplir son oeuvre, alors que la rythmique couplée aux blasts dévastateurs ne fait qu’accélérer les choses.
Condemned a réussi ici un tour de maître. Alors que le genre commence à saturer, ils imposent leur musique violente et technique en y ajoutant une petite touche malsaine qui manque à beaucoup de groupes qui ne s’axent que sur la technique. Sur scène, les artistes sont exceptionnels, mais une fois descendus ils sont parmis les plus gentils qu’il m’ait été donné de rencontrer.
90/100