Review 113 : Mors Subita – Into The Pitch Black

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Certains pays possèdent un son reconnaissable entre tous. C’est le cas du Death Metal Mélodique finlandais, et entre autres, celui de Mors Subita.

Fondé en 1999 par Mika Lammassaari (guitare, également dans Eternal Tears of Sorrow et Wolfheart) et son frère Aki (guitare), ils s’entourent d’un premier line-up. L’année suivante, Aki laisse Mika seul maître à bord, mais il faut attendre 2003 pour que la première démo ne voie le jour, puis 2005 pour le premier EP. C’est seulement en 2011 que les finlandais sortent enfin leur premier album. Le line-up s’est solidifié avec Mika Lammassaari aux guitares, mais aussi Mika Junttila (bassiste depuis 2005), Ville Miinala (batteur depuis 2012, également dans Vortech) et Eemeli Bodde (chant depuis 2014). Ensemble, le groupe compose son deuxième album qui sort en 2015 puis Into The Pitch Black, le troisième qui sort cette année. L’hiver n’a jamais été aussi violent.

Mors Subita - Into the Pitch Black

On débute avec Path To The Abyss, un sample accompagné de quelques guitares au son acoustique et une voix féminine qui, après un larsen, nous lance en plein milieu d’une véritable tornade nommée As Humanity Weeps. Le hurlement d’Eemeli nous guide lentement à travers ce torrent de notes qui s’abat sans relâche, alors que l’homme semble être parfaitement à l’aise. En un éclair, la tempête est passée, pour nous amener à Dead Sun. Plus lent, mais également beaucoup plus lourd sans jamais mettre de côté les harmoniques lacérantes, sous les hurlements toujours aussi puissant de leur chanteur. Le son plus moderne de Defeat ne dérangera absolument pas, et la rythmique saccadée fera son effet pour vous donner envie de headbanguer alors qu’une basse au son gras et exacerbé soutient le tout. Le solo prouve la virtuosité des finlandais.
Into The Pitch Black, le titre éponyme, revient sur un son plus aérien et mélodique avec une introduction sublime. Les hurlements lointains laissent les harmoniques planer et la rythmique crier en même temps qu’Eemeli. Les riffs utilisés par le groupe offrent un contraste entre violence et atmosphère calme qui ne me laisse pas indifférent, tandis qu’Alas se concentre sur la rapidité d’exécution avec une double pédale survoltée. Rien ne semble calmer la fougue du groupe sur ce titre, et leurs racines Thrash ressurgissent, tout comme sur I, God. Ne vous laissez pas avoir par la modernité de l’introduction, car c’est bien un excellent mélange de Death et de Thrash Mélodique que les finlandais nous envoient en pleine face, et je vous promet de longues séances de headbang sur ce titre. Le blast puissant ne laissait pas prévoir la partie extrêmement lourde qui survient en plein milieu, mais cette surprise colle parfaitement à l’atmosphère voulue.
On continue avec un Vultures boosté aux harmoniques et dont la progression du refrain est à noter parmis les plus belles surprises de l’album, mais c’est sur Fear Is Just The Beginning que la claque survient. Cette introduction dévastatrice, et qui revient après le refrain, m’a surpris. Je ne pensais pas que le groupe était capable de déployer une telle puissance tout en restant aussi mélodique. Un sample aux claviers sublimera le lancement du solo, puis le titre s’arrêtera un peu avant de repartir de plus belle. Encore un sample moderne, mais qui s’inscrit très bien sur la continuité de l’album en guise d’introduction pour Shadows, une composition plus lente mais tout aussi emplie de rage. L’atmosphère calme n’est troublée que par les cris du chanteur, mais la quiétude demeure jusqu’à la fin. Le dernier titre, The Void, est également le plus long. Sans renier ni les influences du groupe, ni le climat instauré depuis le début, il leur permet de développer un univers propre à cette composition, ponctué de riffs explosifs et de rythmiques tranchantes. Le morceau se terminera sur une mélodie acoustique du plus bel effet.

Mors Subita a mis un moment à démarrer, mais le groupe semble avoir trouvé son équilibre. L’alchimie qui opère entre les membres leur permet de composer des titres dont les mélodies s’ancrent instantanément dans notre esprit. Si la comparaison avec Wolfheart est inévitable au premier abord, du fait que Mika Lammassaari joue dedans, les deux groupes sont clairement différents et ça se ressent.

85/100

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