Review 118 : Asphyx – Deathhammer

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Il n’est pas rare de trouver des amateurs de Death Metal Old School de nos jours, mais il est plus rare de trouver des groupes qui conservent ce son si caractéristique depuis des années comme Asphyx.

Formé en 1987 aux Pays-Bas, le groupe a une histoire un peu décousue. Le groupe débute sous l’impulsion de Bob Bagchus (batterie), Tony Brookhuis (guitare) et Christian Colli (basse/chant), mais le line-up subira de nombreux changements. Si Bob est celui qui est resté dans le groupe le plus longtemps (malgré un changement de nom en 1996 pour Soulburn, puis une séparation en 2000 jusqu’en 2007), il ne joue plus avec Asphyx depuis 2014, laissant le poste de leader à Martin Van Drunen (chant de 1990 à 1992 puis depuis 2007, Grand Supreme Blood Court, ex-Pestilence, ex-Hail Of Bullets). Il est aujourd’hui accompagné par Paul Baayens (guitare, Thanatos, ex-Hail Of Bullets), Alwin Zuur (basse, Grand Supreme Blood Court) et Stefan Hüskens (batterie, Metalucifer, Desaster, Sodom). Au total, le groupe aura sorti neuf albums, dont cinq avec Martin au chant, mais c’est sur le huitième, Deathhammer, que nous allons nous pencher aujourd’hui. La leçon commence.

Le groupe entame sa démonstration de force avec Into The Timewastes, un morceau aussi rapide que représentatif de la capacité du groupe à  enchaîner des riffs assassins. Autant sur le son vieilli que sur la rythmique carrée, le combo ne perd pas une seconde pour nous en mettre plein la vue. Un blast quasi-constant assomme l’auditeur alors qu’il est lacéré par les autres instruments tandis que Martin le secoue grâce aux hurlements dont lui seul a le secret. Asphyx enchaîne sur Deathhammer, le titre éponyme et sa rythmique Punk. A peine plus de deux minutes, mais une rage intacte du début à la fin. Les riffs sont plutôt simples, mais l’énergie et la volonté est présente. Beaucoup plus lente, mais également bien plus longue, Mindfield peut compter sur une rythmique lancinante et lourde ainsi que la voix criarde de son chanteur pour trancher avec son solo psychédélique. Ce titre méconnu révèle un autre aspect de la musique du groupe.
On revient avec une rythmique plus énergique sur Of Days When Blades Turned Blunt, mêlant blast martial, voix éraillée et riffs accrocheurs qui seront redynamisés un peu avant la fin, juste avant de laisser place à la lente Der Landser. Cette composition restera lancinante malgré son accélération, provoquant chez l’auditeur une sorte de contemplation des riffs, presque comme une transe lorsque Martin évoque l’histoire peu enviable de ce soldat. Ce très long titre est suivi du malsain Reign of The Brute. Pourquoi malsain ? Il y a quelque chose dans la rythmique de ce titre très old School qui me paraît étrange, mais qui fait également tout le charme de la composition. Le titre suivant, The Flood, nous abreuve d’un torrent déchaîné de notes qui donnent une envie quasi irrépressible de headbanguer. Vous avez déjà entendu ce titre en live ? C’est presque surnaturel.
Nouveau ralentissement en prévision pour We Doom You To Death qui, ironiquement, s’axe sur un Doom Death lourd et gras qui appelle des tonalités lancinantes et mélancoliques. Les parties lead ne sont pas en retrait alors que la rythmique nous piétine lentement, sous les cris de Martin. Vespa Crabro reprend le rythme de croisière du groupe, mais conserve cet aspect lourd et sanglant provoqué par les harmoniques de la guitare. Le roulement de pédales lui donne le son caractéristique d’Asphyx, mais c’est As The Magma Mammoth Rises qui terminera cet album. Près de huit minutes d’une composition pachydermique qui ne place pas la vitesse au centre de l’attention, mais plutôt les tonalités assourdissantes et des riffs écrasants. Lorsque la machine est lancée, il est impossible de l’arrêter.

Asphyx a toujours bénéficié d’une certaine notoriété dans la scène Death Metal grâce à la qualité de ses compositions, mais aussi par leur régularité. En effet, vous pouvez prendre n’importe quel album du combo et être certain de tomber sur un excellent album avec quelques titres qui sortiront du lot. Le groupe se fait rare sur les routes, c’est généralement en festival que vous pourrez découvrir les néerlandais, et ça tombe bien parce qu’ils aiment ça.

90/100

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