Review 128 : Cosmic Church – Täyttymys

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Les groupes Facebook dédiés au partage musical ont l’énorme avantage de nous faire découvrir d’excellents groupes qui étaient passés à travers les mailles de notre filet, comme les incroyables Cosmic Church.

Malheureusement, je les découvre tard, puisque le groupe vient d’annoncer sa dissolution avec cet ultime album, nommé Täyttymys. Créé en Finlande en 2004 par Luxixul Sumering Auter (tous instruments et chant, également dans Asymmetry, Frozen Graves et Aura Saturnal) comme un projet solo, l’homme nous offrira 4 démos, 4 EP, 4 splits et un total de trois albums avant de mettre fin au projet. Depuis 2015, il était accompagné sur scène de Jarno Nurmi (guitare, Nowen, Serpent Ascending, ex-Desecresy, ex-Nerlich), qui joue également sur le dernier album. Je vous laisse découvrir l’univers enchanteur de ce groupe.

Cosmic Church - Täyttymys

L’album démarre avec Aloitus, un titre au riff d’introduction assez planant. Et si ces premières secondes vous séduisent, alors restez jusqu’au bout, car la rythmique glaciale et bourrée d’harmoniques de Cosmic Church vont vous faire rêver. Bien que plutôt court, ce premier titre permet de se familiariser avec les ambiances aériennes du groupe, ainsi que la voix fantomatique de Luxixul Sumering Auter, dont les hurlements font froid dans le dos. Le deuxième titre, Armolahja, est nettement plus violent. Bien qu’intégrant des claviers d’ambiances finlandaises, c’est un Black Metal plus brut et puissant qui accompagne le musicien dans son voyage. A nouveau, les harmoniques ésotériques résonnent entre ces riffs glaciaux, mais elles sont nécessaires au son spécifique du groupe, qui prend le temps de se développer. Alors que l’on sent la fin arriver, la rythmique repart dans quelque chose de plus calme jusqu’à Sinetti. Le blast beat reprend la main sur les sonorités mystiques, et même si la guitare lead nous hypnotise, la tornade nous frappe de plein fouet. A la fois adoucis et renforcés par tous ces sons atmosphériques, les riffs du groupe s’entrelacent dans un mélange presque fantasmatique qui ralentit et accélère à nouveau pour nous faire prendre conscience de toute l’ampleur du génie de son créateur.
L’introduction d’Huuto est marquée par une batterie que je qualifierais de chamanique, puis qui se laisse guider par une guitare lead qui provoque une accélération avant de nous laisser dans le néant, et de reprendre avec Vangittu. Nettement plus longue et nettement plus sombre, la voix du chanteur est toujours aussi fantomatique et lointaine, mais elle nous enveloppe comme une brume, mais le chant clair viendra la dissiper un peu, ajoutant encore une dose de mystique à la composition. Les riffs sombres reviennent bien vite, et avec eux la fin de la composition sur des mélodies propres au pays d’origine du projet. Un nouveau passage par le folklore finlandais avec Alttari, et une ambiance presque rituelle, avant d’entamer Täyttymys, la dernière composition. Le titre éponyme est également le plus long, et la guitare lead que vous entendrez tout au long de ce voyage au coeur même des ténèbres est le fruit de Jarno Nurmi, dont les harmoniques collent parfaitement à l’univers froid de son compère. Bien que rehaussés des claviers atmosphériques, les riffs sont à la fois sanglants et distants, mais ils ne disparaissent jamais totalement, même lorsque l’on sent que l’album se termine. La composition repart pour une dernière chevauchée qui s’éteindra progressivement avec des claviers. Le glas a sonné.

Quel meilleur moyen pour Cosmic Church que de créer un album exceptionnel avant de partir? Quel meilleur moyen pour rester dans la mémoire des fans que de donner toute son âme dans son travail ? Eh bien Täyttymys c’est exactement cela, et bien plus encore. Chaque note a été pensée et retravaillée jusqu’à obtenir une alchimie parfaite entre tous les aspects de la musique du groupe, qui manquera cruellement à la scène Black Metal.

90/100

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