Review 131 : Skeletonwitch – Devouring Radiant Light

Skeletonwitch - Logo

Parfois, un groupe est amené à changer de style plusieurs fois au cours de sa carrière. Les exemples sont nombreux, et le dernier exemple en date est Skeletonwitch.

Créé en 2003 aux Etats-Unis, le groupe jouait un Black/Thrash violent et direct. Mais quelques années après, des influences Death Mélodique ont commencé à se faire sentir, et c’est avec ce mélange de trois styles rapides et puissants que le groupe composait. En 2013, Skeletonwitch sort Serpents Unleashed, un album d’une rare puissance, bien qu’un peu critiqué. Le groupe était alors composé de Chance Garnette au chant, son frère Nate “N8 Feet Under” Garnette et Scott Hedrick aux guitares, Evan Linger à la basse et Dustin Boltjes à la batterie. Mais en 2015, le groupe décide de renvoyer Chance et tourne avec Andy Horn (Battlemaster, Loud Night, ex-Cannabis Corpse) avant de titulariser Adam Clemans (Shaidar Logoth, Wolvhammer, ex-Veil Of Maya) au chant. Ils composent ensemble un EP qui sort en 2016, puis se penchent sur Devouring Radiant Light, qui sort finalement en 2018, après le départ de Dustin. Le son du groupe est toujours présent, et on sent chacune des influences citées précédemment. Mais ils y ont ajouté quelque chose. Voyez par vous-même.

Skeletonwitch - Devouring Radiant Light

On commence avec Fen Of Shadows, une composition étonnamment longue et qui débute par une introduction mélancolique, qui se transforme en riff rapide et acéré. Le chant d’Adam Clemans arrive avec une guitare lead très mélodique. Le titre comporte également énormément d’influences Prog, mais aussi un passage ambiant avec des riffs caractéristiques du Post-Black pour accompagner le solo… Malgré toutes ces influences, il est aisé de laisser son esprit s’aventurer dans cet univers si particulier. Le second titre, When Paradise Fades, est plus direct. La rythmique laisse plus de place à la basse, tout en revenant sur un aspect plus brut et technique, qui a fait la réputation du groupe il y a quelques années. La voix criarde du chanteur colle parfaitement à cet univers sombre et aux riffs tranchants, alors que la guitare lead se veut plus douce. Temple Of The Sun reste dans ce compromis entre le son impactant du “passé” et ces sonorités nouvelles, qui forment le “Sleketonwitch 2.0”, comme se plaisent à l’appeler le groupe. Mais pour moi, l’incarnation parfaite de cette évolution sonore est le titre éponyme, Devouring Radiant Light. Un mélange réfléchi entre riffs massifs et notes aériennes.
The Luminous Sky part sur une introduction tranchante avec des riffs entrainants, mais les nombreux hurlements amènent finalement à une accélération très typée Thrash Metal, alors que The Vault, beaucoup plus longue, démarre de manière très calme et atmosphérique. Cette composition s’axe sur le nouveau son du groupe, et je dois avouer que même si j’adorais la première incarnation de Skeletonwitch, cet aspect Progressif et planant leur sied à merveille. Les amateurs de violence seront toutefois contents de trouver Carnarium Eternal pour mosher lors des prochaines prestations live du groupe. Sacred Soil, le dernier titre, est une autre composition parfaite pour faire une transition entre l’aspect incisif et l’aspect atmosphérique du son ainsi que pour clore en beauté cet album certes différent mais tout aussi appréciable que les précédents.

Skeletonwitch a changé, c’est un fait. Mais cette évolution musicale est également un signe d’une nouvelle étape pour les américains. Le groupe a su se remettre du départ de leur chanteur emblématique et proposer un regard neuf sur une musique puissante et riche. Pour ma part, le rendez-vous est pris pour leur prochain passage en Europe à la fin de l’année. J’ai hâte de pouvoir entendre ces nouveaux titres en live.

85/100

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