Review 134 : Ignis – Sic Transit Gloria Mundi

Lorsqu’un groupe débute, il est parfois difficile de se faire connaître au sein d’une scène, et donc d’obtenir le soutien nécessaire. De ce fait, les russes d’Ignis ont décidé de remasteriser leur premier album, Sic Transit Gloria Mundi.

Créé en 2011, le groupe se compose de DM (Dmitry de son vrai nom, il est également leader de The True Nihilist) à la basse et au chant, VV (Vasily) à la batterie et EK à la guitare. Le groupe se met très rapidement à la composition et sort en 2013 un album, Sic Transit Gloria Mundi (locution latine qui signifie “Ainsi, la gloire du monde”) ainsi que deux EPs, II et Phaeton. Le groupe ne fait plus parler de lui jusqu’à l’annonce de leur réédition de l’album, contenant également les pistes du premier EP ainsi qu’un titre inédit. Laissez vous porter par le Black Metal des russes.

Ignis - Sic Transit Gloria Mundi

L’album commence avec Primus Inter Pares, une composition qui mêle le son malsain du Black Metal Atmosphérique avec la langueur du Doom Metal. La rythmique s’emballe dès le début, et accueille finalement les hurlements saisissants et plaintifs de DM. S’ils peuvent paraître éloignés des codes du genre au premier abord, ils collent parfaitement aux riffs empreints de haine et de tristesse du groupe. Le break atmosphérique permet une petite pause avant de replonger dans la noirceur. La deuxième composition, Sic Transit Gloria Mundi, développe un univers de terreur sombre pendant plus de douze minutes. Bien plus lente que celle d’avant, cette chanson s’autorise également quelques harmoniques planantes qui donnent une saveur particulière à la musique. Alors qu’on la croit terminée, la rythmique repart grâce à une impulsion de batterie. Plus violente, Wild Hunt permet au chanteur de se déchaîner sous une pluie de blasts qui ne cesse que pour se muer en un passage planant au possible. Mais la déferlante reprendra rapidement et ne s’arrêtera définitivement qu’avec la fin du morceau.
To The Shining Of Black Spheres démarre avec des riffs dissonants au possible qui ne laissent aucun doute sur le son lacérant des harmoniques qui vont suivre. Les parties plus calmes font ressortir le désespoir des hurlements, alors qu’Exultation Of Winds repart sur un aspect plus violent de l’univers du groupe. Très contemplative, cette composition dégage une colère à la fois dans le chant et dans les riffs que je ne percevais pas dans les autres titres. L’album se termine sur la longue Meet the Savior!, qui débute par une guitare très dissonante et une rythmique lente. Même lorsque la batterie accélère pour devenir un blast enragé, cette lenteur persiste. Elle diminuera légèrement sur le milieu de la chanson, mais pour finalement revenir plus forte et se transformer en langueur alors que le titre se termine sur un sample chaotique et angoissant.

Ignis offre avec Sic Transit Gloria Mundi une expérience très enrichissante. Cette plongée dans les ténèbres permet d’entrevoir les différentes émotions dont les riffs du groupe sont imprégnés, et leur transmission est immédiate. La sortie de cet album via le label Depths of Void leur permettra probablement d’acquérir une renommée plus importante, et ainsi s’exporter en dehors de leur pays natal.

80/100


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