C’est une fois de plus au Klub que Suden Promotions nous a donné rendez-vous pour une affiche où la violence règne en maître : Cognitive, World End Man et Asilent, accompagnés des locaux d’Anaptosis. Le Klub va-t-il résister ? En tout cas, les quatre formations sont déterminées et terminent les derniers réglages lorsque nous descendons dans la cave.
Ayant relevé le défi de remplacer 01101111011101100110111001101001 au pied levé, les franciliens d’Anaptosis sont les premiers à monter sur scène. Et dès le coup d’envoi, le public semble avoir envie de remuer sur la rythmique Slam Death du groupe. Au chant, Théo, qui n’a que peu de place sur scène, prend le temps de parler au public entre deux morceaux, alors que ses camarades se concentrent sur leurs instruments. Les frappes rapides de Martin (batterie) permettent à Rudy (basse), Josselin et Benoît (guitares) de caser des riffs à la fois lourds et puissant qui font trembler les murs du Klub. “Bon ça va ? On va enchaîner” lance le chanteur avant de démarrer un nouveau titre. En effet, leur set est court, mais ni ce temps de jeu rapide ni la fosse cruellement vide ne va les arrêter, bien au contraire. La jeune formation donne tout ce qu’elle a sur scène, et les spectateurs le leur rendent bien, en réagissant à chaque sollicitation du frontman, alors que les musiciens headbanguent derrière lui. Alors que leur demi-heure touche à sa fin, le combo tente une petite reprise, et c’est le Groove de Sepultura qui clôturera cette première prestation avec un Roots Bloody Roots énergique et qui fera headbanguer toute la salle.
Setlist : Sacrifice – Endless Nightare – Insecticide Ingestion – Earth – Roots Bloody Roots (Sepultura cover)
C’est au tour d’Asilent de s’installer. Venu de Singapour, le trio s’installe très vite. Après un rapide “ça va ?” les trois hommes démarrent une rythmique d’une puissance considérable et la foule n’attend pas un instant de plus pour bouger. Un petit souci technique viendra perturber le début du concert, mais sera très rapidement réglé. Headbanguant derrière leurs micros, Fleshgrinder (chant/basse) et Nizam (guitare/chant) sont très peu mobiles, mais bénéficient d’un son plutôt bon, qui leur permet d’enchaîner les riffs sans aucune difficulté. Pour accompagner ce Brutal Death massif et guttural, Alvin se déchaîne derrière son kit, et son jeu donne parfois un aspect un peu Groove à la rythmique, tout en revenant par moments sur des parties plus massives où le headbang est de mise. Très communicatif, le bassiste nous apprendra qu’il est heureux de jouer ici “it’s not my first time in Paris because I have family here so I come here all the time” dit-il avec un grand sourire, quelques secondes avant de reprendre sur des riffs d’une violence extrême. Flirtant parfois avec le Grindcore, certaines compositions sont plus rapides que les autres, mais ces éruptions de violence font bouger la foule, très réactive à la musique des singapouriens. Le frontman prend le temps d’introduire les titres avec une petite intervention, et le contraste entre sa gentillesse et la puissance de sa musique est saisissante. Parfois aidé par le guitariste au chant, les hurlements nous ont tenu en haleine pendant toute la durée de leur temps de jeu. Leur demi-heure de set a été brève, mais intense !
Le tour du monde continue avec les japonais de World End Man qui s’apprêtent à lancer l’assaut. Le groupe se sent un peu à l’étroit sur scène, mais cela ne les empêchera pas de nous mettre une claque dès les premiers riffs après un “What’s up Paris? We are World End Man!”. Leur son très brut se prête parfaitement au mix du Klub, et les hurlements de Kiyo”no-kon” Nishihara (chant) contribuent également à ce côté Old School. Alors que Shigeki “Umebo” Nakazato (batterie) nous arrose littéralement de double pédale, pendant que Yoichi Kohara (basse), Kosuke Hashida (guitare) et son compère guitariste jouent des riffs à la fois inquiétants et martiaux. Alors que le chanteur ne tient pas en place, le bassiste profite des moments de blast intenses pour se baisser et headbanguer frénétiquement, alors que devant eux la foule est littéralement en délire. “Keep doing this Paris! We’re having a good time!” hurle le chanteur pour motiver la foule avant de partir sur un autre de leurs morceaux tout aussi violent. Les cris du bassiste se joignent parfois à ceux de Kiyo pour augmenter encore d’un cran la puissance de cette tornade. La foule moshe de plus en plus, certains tentent même un slam avant de se raviser, et le chanteur s’appuie littéralement sur les premiers rangs pour se mettre au plus près de son public. Malheureusement, cette déferlante a une fin, et les japonais sont chaleureusement remerciés pour leur excellente prestation.
C’est à Cognitive que revient le privilège d’achever le public parisien avec leur Technical Death Metal. Alors que le groupe monte sur scène pour entamer sa performance, les spectateurs se massent devant eux. Shane Jost (chant) se place au plus près de la foule pour laisser de la place à Ian Bainbridge (basse), Harry Lannon et Rob Wharton (guitares) qui headbanguent en alignant leurs riffs démentiels. La fosse repart instantanément alors qu’Armen Koroghlian (batterie) massacre littéralement son instrument. Les cordes des musiciens sont également violentées sur ces rythmiques torturées qui témoignent des nombreuses années de pratique de leur propriétaire, et ces riffs incitent le public parisien à se rentrer dedans sans aucune forme de délicatesse. “Merci Paris!” hurle le chanteur. “We are Cognitive and I want every motherfucker in this room to bang your head with me!” Il n’en fallait pas plus pour qu’une armée de headbangers se mettent à secouer la tête alors que les américains se concentrent sur les parties plus techniques. Limité dans ses déplacements, le chanteur ne pourra pas arpenter la scène, mais s’applique tout de même à déambuler sur le petit espace qui lui est attribué sur le devant afin de pousser des growls tous plus profonds les uns que les autres. Shane prend le temps de remercier un peu le public entre les titres et de nous hurler le nom des morceaux, mais encore une fois, l’avalanche est de courte durée, puisque leur set ne dure à peine trois quarts d’heure, mais la fosse n’a jamais faibli pendant tout ce temps.
La chaleur retombe, et tous se dirigent vers la sortie. Passage obligatoire par le stand de merchandising, où les membres des groupes sont contents d’échanger un peu avec leurs fans. Le Klub a survécu, malgré l’excellente entrée en matière d’Anaptosis (dont c’était l’un des premiers concerts), l’éviscération de masse d’Asilent, le rouleau compresseur de World End Man et le dépeçage minutieux de Cognitive. Merci encore à Suden Promotions pour cette affiche pleine de poésie délicatement nommée Sickened Torture Night III, et à très vite pour de nouvelles mandales !