Live Report : Gorgasm + Grind-O-Matic + Inseminate Degeneracy + Nevropsy – Paris (75)

Gorgasm + Grind-O-Matic + Inseminate Degeneracy + Nevropsy

C’est à nouveau au Klub que Suden Promotion vient étaler une nouvelle couche de graisse auditive avec la venue en France de Gorgasm. Accompagnés de Grind-O-Matic, Inseminate Degeneracy et Nevropsy, les américains sont venus distribuer des mandales dans la petite cave parisienne. Petit détail amusant : un concert de hardcore se déroule dans la salle juste au dessus…

 

Alors que la salle est encore loin d’être pleine, Nevropsy termine de s’installer. A l’heure prévue, leur set commence avec un son bien gras et qui promet pour le reste de la soirée. A la basse, Pierre reste impassible et alignant ses riffs pendant que Romain (guitare) headbangue tout en jouant. Les rythmiques qui alternent entre Death Technique et Brutal Death des parisiens sont agrémentées des hurlements de Léo (chant) qui reste immobile en plein centre de la scène. “On est Nevropsy, merci d’être venus !” lance-t-il alors à la fosse, qui commence à se remplir. Introduisant chaque titre avec un growl caverneux, les musiciens relancent immédiatement l’assaut, suivant les blasts ravageurs de Vincent (batterie). Mais je sens que le public parisien est plutôt calme ce soir. Ce n’est qu’au dernier titre que le Klub bougera enfin, grâce à un tapping énergique à la guitare, alors que cette horrible lumière rouge inonde la salle. Jugeant d’ailleurs le set un peu court, la fosse demandera un titre supplémentaire à la jeune formation. “On en a pas d’autre, mais on va en refaire un quand même !” hurle le chanteur à une fosse qui moshe joyeusement sur ce morceau final, qui signe la fin d’un set réellement très appréciable et que l’on a hâte de voir s’étendre et s’enrichir de nouvelles compositions à l’avenir !

Setlist : Corrosive Mentality – Shadow Of Evil – Agony Of Madness – Butcher Of Midnight – Corrosive Mentality

 

 

Le matériel rangé, le duo rennais Inseminate Degeneracy prend position sur la scène du Klub. Après un petit sample introductif, les deux gaillards démarrent leur première composition, qui fait immédiatement remuer les têtes dans la fosse. A la batterie, Félix n’hésite pas à lancer quelques samples de basse pour appuyer les parties les plus lourdes de la rythmique de Geoffrey (guitare/chant), pendant que celui-ci vomit littéralement dans son micro un growl puissant et lourd qui colle parfaitement avec les harmoniques sanglantes de sa guitare. Les riffs lourds du combo font venir le public, qui se prend immédiatement au jeu, et c’est rapidement une petite dizaine de personnes qui se rentre dedans pendant que les musiciens jouent. Bien qu’il soit la plupart du temps campé derrière son micro à hurler ou à motiver la fosse à grands coups de “Je veux voir du monde bouger !”, le chanteur s’en écarte parfois afin de placer ses harmoniques les plus aigües. “C’est la dernière, si vous voulez vous éclater c’est le moment” lâche finalement Geoffrey avant de remettre le couvert une dernière fois avec des riffs tout aussi sales et violents que lourds.

Changement d’ambiance avec les parisiens de Grind-O-Matic qui s’installent sur la petite scène, puisque c’est avec des riffs calmes et dissonants que Grind-O-Manu (guitare) et Léo-Matic (basse) construisent au fur et à mesure, mais d’un coup Ro-Matic (batterie) et Grind-O-Lenny (chant) se joignent au mélange, transformant ce son Progressif en un Grindcore violent et sans pitié. Pendant que Lenny déambule sur scène en hurlant, Léo se courbe en jouant avec sa basse, la posant parfois au sol pour placer une rythmique dévastatrice. Le changement d’univers frappe également le public, qui bouge finalement assez peu, se contentant d’essayer de suivre les riffs du groupe, puis se rentre finalement dedans sous les ordres du frontman. Il remercie le public et les incite à bouger encore plus, alors que le guitariste comble ces moments de relâche entre les titres par des larsens qui amènent rapidement la rythmique suivante. Les moments planants permettent aux musiciens de se laisser posséder par leurs notes presque psychédéliques avant de relancer une nouvelle tranche de violence, qui surprend à nouveau la foule à cause du contraste immense entre les deux aspects du son du groupe. Le concert touche à sa fin, et les musiciens quittent la scène sous des applaudissements mérités.

Le matériel est changé rapidement pour que Gorgasm puisse terminer de ravager la salle parisienne, et les américains ne vont pas se faire prier. Le Klub entre en éruption dès les premières notes, et les spectateur mettent leurs dernières forces pour être à la hauteur des riffs destructeurs que les musiciens alignent devant nous. Installés en ligne, Anthony Voigt (basse/chant) et Sasha Chrosciewicz (guitare/chant) épaulent Damian “Tom” Leski (guitare/chant) pour un trio de hurlements puissants, alors que Matt Kilner (batterie) envoie une poignée de blasts avec une facilité déconcertante. Toutes aussi rapides et violentes les unes que les autres, les compositions de Gorgasm sont de véritables hymnes au headbang. “Thank you very much to be here on a sunday night! Merci!” lance Damian. “Now I want to see you moving your ass motherfuckerfs!”. Et le chaos repart, sous cette lumière rouge vif qui n’a pas bougé d’un poil, malgré les morceaux toujours plus travaillés que les américains exécutent en headbanguant un peu. La fosse est pleine, mais la fatigue se fait ressentir alors que le groupe ne faiblit pas et enchaîne les titres. Ces sursauts de violence sont entrecoupés d’interventions des membres. “We’re happy to be here in France! We have never been here before, make some fucking noise! We love you!” déclarent-ils sous les hurlements. Très carré du début à la fin, le set des américains se verra même gratifier d’un petit circle pit avant la fin. Trop court ? Oui, mais intense.

Encore une fois, le Klub a survécu. Il a été mis à feu et à sang grâce aux assauts répétés de Nevropsy, éviscéré avec les riffs d’Inseminate Degeneracy, laminé par la violence surprenante de Grind-O-Matic puis annihilé par la puissance pachydermique de Gorgasm. Mais il a résisté. Pour le public, c’est moins sûr, mais en tout cas la soirée est une réussite ! Merci à Suden Promotions pour cette nouvelle dose de violence, on reviendra !

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