Arrêtez tout ! Cancer, pionniers du Thrash/Death anglais vient de sortir un nouvel album.
Nommé Shadow Gripped, ce sixième album semble bien déterminé à faire vivre le groupe à nouveau. Fondé en 1987 par Ian Buchanan (basse), Carl Stokes (batterie) et John Walker (guitare/chant), les anglais ont connu une longue pause de 1996 à 2003, puis une seconde de 2006 à 2013. Si Ian ne reviendra pas avec le groupe en 2003, il est bel et bien de retour dans le trio (qui a parfois été un quatuor, avec la présence d’un deuxième guitariste) des vétérans. Mais le mieux pour connaître Cancer, c’est encore d’aller les écouter !
Down the Steps débute l’album tout en puissance avec des riffs dignes de la réputation du groupe. On dirait du Thrash, mais pas vraiment, parce que c’est plus sombre. On dirait du Death, mais pas vraiment parce que c’est un peu criard. Et c’est ça qu’on aime chez Cancer, ce juste-milieu avec une intro tranquille, et une rythmique plus puissante. Pourtant, Garotte est un titre beaucoup plus rapide, très Old School et qui ne perd pas une seule seconde de riff pour envoyer comme il se doit, avec une voix imposante mais qui laisse largement la place à l’instrumentale. Déjà bien connu des fans, le titre se termine rapidement pour passer à Ballcutter, avec la présence de Blakkheim (aka Anders Nyström, de Bloodbath et Katatonia), Peter Giles (Pombargia) et Simon Efemey (Absolute Power). Si les choeurs dans le hurlement du refrain vous gênent, concentrez-vous sur les riffs, qui sont Old School à souhait. On se croirait de retour dans les années 90, lorgnant sur le Death Suédois.
Vous en voulez plus ? Organ Snatcher est là pour vous conforter dans l’idée que Cancer est fidèle à ses origines et à ses riffs assassins qui ont fait sa réputation. L’accélération est de mise après le solo pour repartir sur une rythmique sale, mais vous serez surpris par l’introduction de The Infocidal. Si la batterie est mise en avant, le titre reprendra les codes du Thrash/Death Old School comme on l’aime, et il est impossible de ne pas remuer la tête sur ce morceau. Vraiment impossible. Les harmoniques sont d’ailleurs d’une puissance folle, mais on changer de registre pour Half Man Half Beast. Vous aimez les samples planants ? Angoissants ? Alors vous allez être servis, car ce titre joue sur une introduction de ce type pour envoyer le morceau le plus lourd de l’album, ni plus ni moins. Mais avec la présence de Raquel Walker (Liquid Graveyard) sur quelques passages.
On passe aux choses sérieuses ? Une rythmique entraînante pour Crimes So Vile, ainsi qu’un passage presque Slam, de la rapidité pour Thou Shall Kill, suivi d’une partie axée Old School alors que Shadow Gripped repart sur de la violence à l’ancienne, avec ce son que les nouveaux venus pourraient trouver “vieilli” dont je ne me lasserai jamais. Le blast est caractéristique de la scène que j’ai découverte il y a quelques années, même si je ne prétends absolument pas avoir écouté toute cette époque. Le dernier titre, Disposer, commence avec un riff atmosphérique pour finir sur une rythmique que je pourrais qualifier d’héritage si Cancer n’était pas une légende du genre.
Alors que certains voient avec Shadow Gripped le retour d’un vieux groupe, je vois avec cet album le grand retour de Cancer sur la scène internationale. Des programmations sur quelques festivals, une hyper qui n’a de cesse de se tarir… Cancer est revenu, et ils veulent vraiment envoyer. Si la passion est présente, la musique suit, et je suis certain que leur passion est intacte. A quand une date près de chez moi ?
85/100