Review 160 : Wormwitch – Heaven That Dwells Within

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Les plus belles surprises viennent parfois d’horizons totalement inattendus, et Wormwitch en est la dernière preuve.

Créé en 2015 au Canada, il ne reste plus que deux des trois membres fondateurs dans la formation : Robin Harris (basse/chant) et Colby Hink (guitare, Old Graves). Le batteur Israel Langlais (Atavistia, Unbeheld) les rejoints de manière permanente en 2018 suite au départ de leur précédent cogneur, et c’est Kyle Tavares (guitare, Seer) qui tient le poste de second guitariste sur scène. Côté discographie, le groupe vient de sortir Heaven That Dwells Within, son second album, deux années seulement après le premier.

C’est sur une partie de batterie motivante que débute Disciple Of The Serpent Star, le premier titre de cet album. Le son, parfaitement mixé, est un savant mélange entre une batterie Crust et des riffs Black Metal sales et crasseux à souhait. Le chant, bien que hurlé, retranscrit une certaine quiétude, qui contraste avec la rage évidente du trio canadien. Et cette atmosphère perdure à travers les harmoniques mélodieuses jusqu’à Vernal Womb. Plus axé sur une rythmique assommante, la composition est entêtante, et il est difficile de ne pas succomber à l’univers sombre du groupe. Quelques chœurs rejoignent un blast ravageur, et c’est sur cette diversité que Wormwitch joue, tout comme sur Two Wolves, un morceau aux sonorités épiques. La progression au sein du morceau est prenante, et on se retrouve rapidement fasciné par les riffs, qui avancent à leur rythme.
Spirit Braid prend la suite, avec un son beaucoup plus axé sur un Black Metal assez mélodique, mais sans oublier ce côté sale et malsain que le style impose d’emblée. L’accélération menée par la batterie relance la machine, mais le titre est court. Nettement plus long, mais aussi plus rapide, Benighted Blade est pour moi le titre qui représente le mieux le groupe : un savant mélange de puissance, de sublimes harmoniques, une violence omniprésente et surtout un chant qui est capable de transmettre n’importe quelle sensation à travers des cris saisissants. Autre aspect de cet album, Midnight Sun est un morceau beaucoup plus lent, mais qui laisse une place importante à la basse. La langueur s’installe, et je me retrouve à hocher la tête en rythme sans même m’en rendre compte. La rythmique accélère, ralentit, repart… Et ce jusqu’à Dancing In The Ashes. Une ambiance mystique s’instaure alors, rapidement rejointe par une voix claire surprenante mais qui donne ce côté glacial au morceau avant de repartir sur quelque chose de plus cohérent avec ce que nous avons écouté jusqu’ici.
On repart sur de la fureur pure et dure avec Lord Of Chains et un riff aussi viscéral que violent qui sévit sans aucune forme de pitié. Le groupe joue avec les harmoniques pour transporter notre esprit alors qu’un torrent de puissance s’abat sur nous jusqu’à Iron Woman. La guitare lead ne cache pas ses influences pour se superposer sur une rythmique intrigante qui passe par plusieurs phases avant de reprendre sa course effrénée, sous des chœurs à la limite du Punk. Nous arrivons déjà au dernier titre de cet album, et c’est la douce Alone Before The Doors Of The Silent House qui s’occupe de clore cette aventure. On retrouve à la fois la sombre douceur, les mélodies emplies de tristesse mais également cette énergie qui s’éteint peu à peu, pour nous laisser seuls dans le silence.

Avec cet univers extrêmement riche qui est le leur, Wormwitch offre une plongée dans les ténèbres à son auditeur. Si les titres de Heaven That Dwells Within se suivent, ils ne se ressemblent absolument pas, mais restent très cohérents entre eux, et c’est un vrai plaisir que de suivre ce cheminement. Avec très peu de shows à leur actif, le groupe a néanmoins la volonté de jouer en live, et j’espère qu’une de leurs prochaines excursions inclura l’Europe.

95/100


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