Live Report : Mennecy Metal Fest 2019 – Day 2

Mennecy Cover

Retour au Parc de Villeroy après une bonne nuit de sommeil pour le deuxième et dernier jour du Mennecy Metal Fest.

On attaque beaucoup plus tôt, et uniquement avec des groupes français cette fois-ci, bien que certains jouissent d’une réputation qui dépasse nos frontières !

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Et les premiers à entrer en scène sont Lynn. Encapuchonné, Guillaume (guitare) observe la fosse, attendant le coup d’envoi. Et c’est une rythmique froide qui frappe une fosse éparse, qui apprécie cependant le groove ajouté à ces riffs torturés par Ray (basse) et Dimitri (batterie). Arrivant d’un pas décidé sur scène, Anna (chant) nous fait profiter de sa douce voix qu’elle change parfois en hurlements. Ceux qui étaient présents hier ont pu apprécier l’étendue de son talent dans Blóð, et on constate que c’est toujours une aura de noirceur musicale qui entoure la demoiselle. Son entrain fait plaisir à voir, et c’est à coups de “Allez Mennecy !” qu’elle parviendra à réveiller doucement les plus aguerris. Difficile de décrire la musique de Lynn, puisque les accents Post-Metal rejoignent des passages Metalcore Groovy avant de repartir sur des tonalités plus sombres, mais tout le monde s’accorde à dire que le talent est présent. “Je vais vous raconter une petite histoire sur une nourriture bien humaine…” lâche la chanteuse pour introduire Cannibal, tout en s’approchant de la fin de la setlist. Une bien belle découverte, saluée à sa juste valeur par les présents.
Setlist: Auror – Saint – Flesh – Nothingness – Cannibal – Lithian – Eroll

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Nom bien connu de la scène parisienne, c’est l’univers directement inspiré de la mythologie aztèque que Chabtan nous propose sur fond d’un Death Mélodique entraînant. Et côté visuel, les peintures de guerre sont également de sortie ! Les harmoniques de Jean-Philippe Porteux et Dimitri Merly (guitares) rencontrent une rythmique solide assénée par Paul Mora (batterie) et Laurent Gasperetti (batterie), sur laquelle Cris Red (chant) hurle comme un forcené avant de se débarrasser de sa veste. Rejoint par des choeurs sur certains passages, le groupe nous transporte sans mal dans leur univers à la fois violent, mélodique et ethnique. Un petit souci de sample assez vite oublié, et le combo repart pour un nouveau titre, avec ses notes dissonantes, ses riffs saccadés apportant un petit côté Metalcore motivant et ses différentes voix qui se complètent à la perfection. “On s’appelle Chabtan, on va la faire tous ensemble !” annonce le chanteur, motivant une foule qui relève plus de quelques curieux enjoués que de véritables fans des franciliens, à quelques exceptions près. Le show passe cependant en un éclair, et c’est avec plaisir que je retournerai voir le groupe sur scène !
Setlist: The Last Maya King – Never Ending Pain – The Fall of Nojpeten – Cult of Blood (sur bande) – The Kiss of Coatlicue – Born of Vucub Caquix – Escaping Seven-Death – Eleven (sur bande)

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Changement total d’univers pour Black Horizon et son Heavy/Progressive Metal à l’ancienne. Très motivé et totalement impliqué dans son chant, Alex Puiseux déambule sur scène en souriant, tout en remuant la tête sur la rythmique bourrée d’harmoniques de Sébastien Crispino (guitare), Fifi (batterie) et Dominique Crispino (basse). Ce dernier est d’ailleurs très mobile, n’hésitant pas à arpenter tout l’espace de jeu, rejoindre les autres musiciens, haranguer la fosse ou se placer à côté de la batterie jusqu’à cette petite avarie technique qui le privera de son. “On a un petit souci de basse mais on va régler ça !” annonce le frontman. “Ça vous plait Black Horizon ? Cool, vous aussi vous nous plaisez !” plaisante-t-il avant de reprendre avec le titre suivant. Malgré une fosse qui peine à se remplir, le groupe remporte l’appréciation du public, notamment grâce à une énergie communicative et qui durera tout au long de leur performance.
Setlist: The Hunter – Obsession – I Wanna Stop – Freedom – Howling Like a Wolf – Watching (camera #9) – Ace of Spades (Mötörhead cover)

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On repart dans un style plus violent avec l’arrivée de Dathura, dont les riffs sont aussi lourds que mélodiques. Haranguant la fosse entre deux hurlements, Max (guitare/chant) n’hésite pas à se reculer pour mieux headbanguer pendant qu’Alex (guitare), Vincent (basse) et lui développent une rythmique riche et rapide sous un rouleau de double pédale incessante. Les compositions témoignent d’un véritable talent, et le public se laisse happer malgré un petit souci de son qui sera rapidement réparé, nous permettant d’apprécier pleinement la technique des musiciens. Alternant chant clair et hurlements, le groupe couvre un large panel d’influences, qui conquiert peu à peu la fosse. “J’espère que vous allez bien on est super contents d’être ici faites du bruit !” ordonne le frontman avant de reprendre avec la même énergie qu’aux premiers instants. C’est d’ailleurs ce moment qu’a choisi la fosse pour commencer à remuer sous les riffs incisifs et massifs des français, et le headbang est de mise au premier rang. “Cette chanson est en hommage à vous, le public ! Est-ce que vous êtes prêts ?” demande le chanteur, assénant une nouvelle de Death Mélodique groovy dans le théâtre, nous précipitant malheureusement vers la fin de leur temps de jeu, et des applaudissements mérités.
Setlist: Nemesis – Ashes – Tumble – Unearth – Recover – Genesis – Contraction

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Restons dans cette veine de violence musicale avec Arcania. Si les lumières réduisent souvent les musiciens à l’état d’ombres mouvantes, leur musique est plutôt entraînante, mêlant sans peine Thrash et Death Metal. Très martiale, la batterie d’Olivier Chéné offre une base parfaite à Niko Bellec (guitare), Guillaume Rossard (basse) et Cyril Peglion (chant/guitare) pour des riffs rapides, saccadés et quelques harmoniques dissonantes du plus bel effet. “Salut Mennecy, on s’appelle Arcania… j’vous entend pas ! On est contents de revenir ici !” lance le chanteur, qui motive rapidement la foule à se rentrer dedans au rythme de leurs compositions. Quelques passages plus techniques se greffent également à leur rythmique, offrant aux plus mélomanes une occasion d’admirer la maîtrise des angevins. Le show en lui-même est plutôt carré, et les capacités des musiciens n’est absolument pas en cause, mais quelques petits souci de son viendront cependant entacher leur performance, sans que cela n’empêche les membres de venir jouer avec un pied sur le retour, au plus près d’une fosse qui les remerciera chaudement d’être venus.
Setlist: Sweet Angel Dust – Watch Us Dying – Face in the Mirror – Tombeau de Boue – No End – Scar in Our Mind

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Premier concert du jour sur la scène extérieure, NzgL (à prononcer “Nazgûl”) nous offre un petit moment Black Metal. Les riffs effrénés parleront d’emblée aux connaisseurs du style, ainsi que les quelques orchestrations qui tranchent avec les hurlements masculins et féminins qui les accompagnent. De nombreux passages qui mêlent les harmoniques de Gaël Liger, Nicolas Alberny (guitares) et Guillaume Rossard (basse) au blast de Loris Larosa (batterie), les dissonances aux cris viscéraux, proférés par Max (Dathura) et Jessy (chant) au timbre impressionnant, et les curieux se laissent rapidement prendre au jeu. Mais le set est court, et la grande scène s’apprête déjà à reprendre.

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Retour donc dans le théâtre où Smash Hit Combo vient de monter sur scène pour un set placé sous le signe de la culture Geek. Entre gros riffs aux harmoniques Djent/Deathcore signés Charly Wick, Baptiste Ory (guitares) et Matthieu « Bulldozer » Willer (basse), double pédale féroce de Brice « James » Hincker (batterie) ainsi que les chants conjoints de Paul « HP » Henry et Florent « Mr.Void » Curatola (chant), le public a de quoi remuer ! L’alternance entre rap et hurlements puissants fait littéralement exploser la fosse qui répond très positivement dès les premiers riffs. “Hey ça va ? On y retourne !” lance l’un des chanteurs alors que la lumière s’éteint à nouveau pour le morceau suivant. Les musiciens se rejoignent pour jouer en headbanguant devant la batterie alors que les chanteurs haranguent sans cesse la fosse, multipliant également les références geeks dans leurs textes. “Y en a qui connaissent GTA ? Alors go !”. Et c’est en effet sur ces mots que la fosse repart de plus belle sous les ordres des deux meneurs, qui tiennent le public au creux de leur main. Sur scène, le chaos est le même que dans la fosse, sous des lumières vives et explosives, et la furie s’intensifie des deux côtés. “Putain c’que ça fait du bien ! Ça va vous ?” souffle l’un des vocalistes. “Celle la elle est pour tous ceux qui ont joué à Dark Souls ! Cette chanson s’appelle Dying Ritual!” enchaîne-t-il alors que le riff frappe déjà l’assemblée. Impossible de ne pas accrocher à une telle déferlante d’énergie, récompensée par des applaudissements.

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Petite leçon de Death Metal Technique avec l’entrée fracassante de Gorod, avec à sa tête un Julien “Nutz” Deyres (chant) très en forme vocalement qui remue déjà comme un lion en cage. Côté charisme, on peut également compter sur le souriant Benoit Claus (basse) pour assurer une ligne de basse d’une extrême technicité avec un sourire permanent, pendant que Mathieu Pascal et Nicolas Alberny (guitares) violentent littéralement leurs cordes de plusieurs manières différentes pour des harmoniques techniques sous une mitrailleuse lourde nommée Karol Diers (batterie). “On vient de Bordeaux, merci à vous d’être là !” lance Nutz en reprenant son souffle pour enchaîner sur le titre suivant, tout en lourdeur et en riffs massifs. Les passages leads sont perçants, les hurlements donnent envie de mettre quelques beignes à son voisin, et la fosse ne se fait pas prier pour remuer, sous les incitations des membres. “Celle là elle est pour vous, si vous aimez zouker !” ironise le frontman alors qu’un morceau aux accents groovy démarre. La fosse headbangue en rythme, et le chanteur mène la danse, très droit au centre de la scène tout en hurlant. “Ca vous dit un peu de poésie ?” enchaîne-t-il pour annoncer un morceau du dernier album. Plus ambiant mais sans perdre de vue les passages violents, le groupe prouve qu’ils savent jouer sur tous les tableaux, et c’est un set très carré du début à la fin que nous pouvons savourer comme il se doit.

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Retour sur la scène extérieure pour Seasons, annoncé comme “un ciné-concert” par Ego (chant), accompagné d’un rétroprojecteur. Et une fois le trame expliquée par un sample, lui et Alex (guitariste de Daturha) nous emportent dans leur univers mêlant histoire fantastique, Power Metal et Metal Progressif pour une demi-heure de show qui ne seront troublés que par un spectateur aviné (le même que la veille, pour les plus curieux). Très calmes, les musiciens l’ignorent et continuent de nous conter leur histoire, sur fond de poses épiques et d’une guitare lead inspirée. Un excellent moment, qui aurait mérité un peu d’obscurité pour nous fasciner totalement. 

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La scène a totalement changé. Les Tambours du Bronx sont prêts à investir la scène, et ils sont une dizaine à s’installer sous les acclamations du public. Deux guitaristes se placent au plus près des premiers rangs, un bassiste monte sur une plate-forme proche de la batterie de Franky Costanza (batterie, Blazing War Machine, ex-Dagoba), qui martèle déjà ses fûts en compagnie des cogneurs de Tambours. Et c’est principalement Reuno (Lofofora) qui hurlera sur les titres originaux de la version Metal du collectif avec son énergie démentielle et son regard transperçant, mais également son compère Renato Di Folco (Trepalium) qui motivera la foule, en attendant l’arrivée tardive de Stef Buriez (Loudblast). Et les compositions de Weapons Of Mass Percussion ne sont pas les seules à être jouées, puisque des reprises de Sepultura, The Prodigy et Rob Zombie sont prévues sur la setlist pour faire slammer, remuer, déclencher des circle pits, wall of death et faire mosher la fosse dans tous les sens, qui semble regagner de l’énergie au son des martèlement des frappeurs français ! Comme galvanisés, les musiciens donnent le meilleur d’eux-mêmes pendant plus d’une heure, multipliant les interventions entre les morceaux tous plus remuants et prenants les uns que les autres, qui satisferont sans nul doute une foule venue pour s’amuser.
Setlist: Mirage Éternel – Never Dead – Delirium Demain – Refuse/Resist / Roots Bloody Roots (Sepultura cover) – L’un des Nôtres – Noir – Pray – Jour de Colère – Jungle jazz – The Day Is My Enemy (The Prodigy cover) – Le Mal – Tainted with Anger – Divine Disease – New Day – Le festin – Not Requiem – Dragula (Rob Zombie cover)

Dernier passage sur la scène extérieure, où le tirage au sort de la tombola est effectué en remerciant les bénévoles de cette édition 2019 du Mennecy Metal Fest.

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Place aux cinq fous furieux d’Acedia Mundi qui vont littéralement retourner la scène avec leur énergie sortie d’on ne sait où. Sous les blasts ininterrompus d’A. (batterie), W. (basse), T. et G. (guitares) sont déchaînés, tournoyant dans tous les sens en jouant. Au chant, V. est plus calme, mais sa rage est communicative, et la fosse ne tarde pas à être secouée par quelques headbangs. Mais ça, c’est avant que T. ne se mette à profiter de son système wireless pour faire un aller retour jusqu’au bar, mettant l’assemblée sans dessus-dessous, rapidement suivi par W.… Très court, mais très intense, ce set placé sous le signe du Black Metal teinté de Grindcore a largement convaincu !

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On touche à la fin du festival avec l’arrivée sur scène du Bal des Enragés, composé de multiples figures de la scène française. C’est donc un par un que Stef Buriez, Poun (Black Bomb A), Niko Jones (Tagada Jones), Reuno (Lofofora), Klodia Sparkling et Vincent Vx (Punish Yourself) ainsi que Kemar (No One Is Innocent) défilent pour prendre la parole sur des titres revendicatifs et très axés Rock/Punk avec de deux à quatre guitaristes, un bassiste et deux batteurs en alternance dont des membres du gratin de la scène française qui jouent entre eux, courent sur scène et se succèdent pour offrir au public encore présent un condensé de morceaux tous plus remuants les uns que les autres. Des cris, du chant clair, des riffs saccadés, des breaks accrocheurs, des rythmiques motivées, mais toujours de la bonne humeur, c’est ce qui attendait la fosse pendant deux heures de show, rythmées par les interventions de Klodia, qui arrive tour à tour avec sa plaque en acier et sa meuleuse pour faire des étincelles, une combinaison lumineuse, des braseros, une veste avec plaques reflétant la lumière… tout est prévu pour que le concert soit aussi vivant sur scène que visuel ! “Allez Mennecy, séparez-moi cette putain de salle !” hurlent les vocalistes avant de reprendre. Une reprise de Sepultura verra également le retour de deux cogneurs, alors que l’ambiance s’apaise avec la reprise de Hurt, titre phare de Nine Inch Nails, pour reprendre sur All My Friends Are Dead de Turbonegro. Poun finira comme à son habitude dans la fosse, avant de remonter en hurlant “Balance le son de la colère !” au reste du groupe, qui nous enverra une rythmique furieuse. “C’est presque un marathon, on est près de vingt ! Alors on peut tenir très longtemps !” lâche Niko Jones. “Ce soir on joue beaucoup de morceaux internationaux, et des français aussi, et celui la il est pas très connu ! Ça s’appelle La Révolution des Frères Misère !” hurle t il. Car en effet, les titres s’enchaînent, toujours très engagés et emplis de rage, mais c’est également l’occasion pour les musiciens de faire passer un message qui leur tient à coeur. Malheureusement, l’heure avance et la foule se désépaissit peu à peu, malgré les demandes des musiciens. “On se sépare ! Vous voulez du Rock n Roll ?” demandent-ils aux présents, qui leur répondent par la positive. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est leur set qui s’achève dans la bonne humeur et la sueur.

 

La diversité était le maître mot de la journée avec une multitude de styles qui se sont plutôt bien enchaînés, permettant à chaque spectateur d’y trouver son compte. Plusieurs musiciens ont officié dans deux formations sur les deux jours, parfois même dans la même journée, mais tous ont assuré une (ou plusieurs !) prestation(s) de qualité, et c’est avec le sourire aux lèvres que nous quittons le Mennecy Metal Fest 2019, avec l’assurance d’avoir passé un excellent moment. Pour la prochaine édition, il est peut-être un peu tôt pour en parler, mais ce qui est sûr c’est que je ne suis pas le seul à l’avoir apprécié !
Je remercie Thomas Schneider, Directeur des Affaires Culturelles de la ville de Mennecy pour l’accréditation !

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