C’est au Pigalle Country Club d’HIM Media nous a conviés pour une listening session de Franckensteina Strataemontanus, le prochain album de Carach Angren. Seregor (chant) et Ardek (claviers) sont présents.
Ardek a souhaité nous conter les coulisses de l’album Franckensteina Strataemontanus, dont l’histoire a commencé en 2018. Un rêve qu’il a fait, à propos d’un vieil homme qui jouait du piano dans un château. Quelques mois plus tard, Seregor et lui ont commencé à parler du prochain album, qui parlerait de Frankenstein, la nouvelle écrite par Mary Shelley, et qui fêtait ses 200 ans en 2018. Ardek a lu le livre, et est même allé à une exposition au Boerhaave Museum qui en parlait. Il a contacté une scientifique et artiste, qui lui a parlé de la théorie de Johann Conrad Dippel, un alchimiste, théologien et scientifique du XVIIe siècle ayant vécu au Château Frankenstein. Et il se trouve qu’il ressemblait énormément à l’homme dont Ardek avait rêvé, en plus d’être le modèle de Mary Shelley pour le personnage de Victor Frankenstein.
Puis nous avons écouté l’album. La chronique sera bientôt disponible.
En voici la tracklist:
1 – Here in German Woodland
2 – Scourged Ghoul Undead
3 – Franckensteina Strataemontanus
4 – The Necromancer
5 – Sewn for Solitude
6 – Operation Compass
7 – Monster
8 – Der Vampir von Nürnberg
9 – Skull with a Forked Tongue
10 – Like a Conscious Parasite I Roam
11 – Frederick’s Experiments
Puis j’ai pu parler un moment avec Seregor.
(English version available)
Tout d’abord, merci d’être ici à Paris et de m’accorder un peu de temps. Le style du groupe est décrit comme du “Horror Metal”. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que ça signifie pour toi ?
Seregor : C’est toujours compliqué de mettre une étiquette à de la musique. Tout particulièrement quand il s’agit de Black ou de Death Metal en fait. Depuis le début, on a toujours été un groupe axé sur les claviers, et pas simplement les guitares comme beaucoup d’autres. On voulait recréer ce que l’on peut voir dans les films, donc je pense que “Horror Metal” est devenu un peu plus clair pour labelliser notre musique. Nous ne sommes plus simplement un groupe de Black Metal
C’est pourquoi vous avez autant de scénique ?
Seregor : Oui, je pense que “Horror Metal” était le meilleur compromis. Tu ne peux pas coller un millier d’étiquettes !
Nous venons tout juste d’écouter Franckensteina Strataemontanus, qui est excellent. Pourrais tu nous expliquer ce titre ?
Seregor : En réalité, le titre est le nom utilisé par la personne à l’origine de tout, Johann Conrad Dippel. C’était lui le véritable Dr Frankenstein, et il a utilisé ce nom dans une université pour ses travaux. C’est ce nom là qu’il a inscrit. Apparemment, Mary Shelley a eu l’idée de du nom Frankenstein de Franckensteina. Donc elle l’a… “volé”, et maintenant c’est à notre tour (rires).
L’album est donc un concept album à propos de Frankenstein de Mary Shelley. Comment est-ce que vous avez eu l’idée d’ajouter la touche Carach Angren à l’histoire de Frankenstein ?
Seregor : En fait, ça a commencé avec le rêve d’Ardek, comme il l’a expliqué. Donc nous avons commencé les recherches à propos du Dr Dippel, et ça nous a pris plus de deux ans parce qu’on ne peut pas simplement copier l’histoire. Quand tu penses à tout ça, il faut également penser à l’équipement, les expériences pour ramener quelqu’un à la vie. Je pense que le mot “monstre” était très symbolique pour nous, pour notre propre histoire à propos du Dr Dippel. Nous avons utilisé d’autres histoires autour pour compléter, comme celle du Vampire de Nüremberg (sur le titre Der Vampir von Nüremberg, ndlr), qui est un autre véritable monstre allemand. Je n’aime pas ce concept typique du vampire, comme Dracula avec de grandes dents, ou même le loup-garou… c’est… je ne sais pas, ça fait plus partie d’Halloween peut-être. Donc la manière de décrire cette homme nécrophile, Kuno Hofmann… il a tué deux personnes, il leur a tiré dessus et il a bu le sang d’une de ses victimes. Il a été condamné à passer le reste de sa vie en prison, il est toujours vivant et il a été relâché… pour moi ça c’est un vrai vampire. Un monstre humain. C’était l’histoire parfaite, tout comme le titre bonus, Fredrick’s Experiments ! Ca non plus ça n’a rien à voir avec Frankenstein, mais c’était un empereur romain (Frédéric II, empereur du Saint-Empire, ndlr). Il aimait faire quelques mauvaises expériences, comme mettre des gens dans des barils avec un trou dedans, et attendre jusqu’à ce qu’elles meurent pour voir si leur esprit allait sortir (rires). Une deuxième expérience, il avait donné à des prisonniers un repas. Ensuite, certains étaient partis faire se coucher pendant deux heures, alors que d’autres avaient été envoyés chasser, pour faire de l’exercice. Et après ces deux heures, il les réunissait, ça avait pour but de vérifier les différences entre le sommeil et l’exercice sur le système digestif. Et la dernière chose qu’il a faite, il a pris quelques enfants et il a ordonné qu’on les élèves sans jamais leur parler, il fallait juste s’en occuper et les nourrir, parce qu’il pensait que le langage primaire allait surgir de lui même. Comme si c’était inné. Mais bien évidemment, ils avaient juste de grosses lacunes… Mais tout ça, ça a un rapport avec les expériences de Frankenstein. Il aimait les expériences également, et il était impliqué dedans. Donc c’est pour moi une bonne chose de construire cette histoire, et de les garder aussi intéressantes. C’est le concept principal.
Tu as composé à nouveau avec Ardek et Namtar bien sûr, mais vous avez aussi collaboré avec Nikos Mavridis.
Seregor : Oui, c’est notre violoniste. Pour cet album, nous avons enregistré certaines parties en studio, pour que le violon sonne plus vrai.
Et comment s’est passé tout le processus de composition avec les autres membres ?
Seregor : En fait, ça commence la plupart du temps avec une mélodie, quelque chose qu’Ardek joue déjà. On ajoute aussi une batterie, mais malheureusement pour Namtar, en tant que batteur c’est compliqué de réellement composer. Donc c’est comme ça que ça marche avec nous. Il me l’envoie, puis j’écris la guitare, on ajoute les accords. Mon travail, c’est principalement d’écrire la guitare, et les lignes mélodiques. Ensuite, je lui renvoie, on s’échange les fichiers… Puis viennent les paroles. En fait la batterie de Namtar vient seulement à la fin. Donc c’est quelque chose qui peut changer énormément. Tu peux comparer ça à une statue, tu vois ? On va en répétition, on joue et on voir si ça fonctionne. Je compare toujours ça à une statue parce que tu peux toujours faire quelque chose de plus.
Et à la fin, vous créez quelque chose que vous pensez être superbe.
Seregor : C’est ça, à la fin on est satisfaits.
J’ai remarqué, quand nous avons écouté l’album, qu’il y a beaucoup de changement vocaux, et également de la voix claire. Est-ce que tu t’es entraîné, ou est ce que tu as fais des exercices ?
Seregor : En fait, pas vraiment. Pour le chant, on aime faire toujours faire ça, mais il n’y a jamais eu de chant clair par le passé… ce n’est pas si simple. Nous pensions faire un petit groupe pour avoir un choeur clair, mais nous n’avons pas eu assez de temps sur cet album. On a vraiment pris le temps de le répéter. Donc je l’ai fait seul. C’est le choix le plus évident, et je suis fier de ma voix sur cet album, certaines parties sont très profondes, les aigus sont bons, et c’est pareil pour le chant clair.
Donc ça t’es venu naturellement ?
Seregor : Oui, absolument.
J’ai aussi remarqué que sur certains morceaux, la guitare est un peu moins présente que sur les albums précédents. Il y a plus de place pour les claviers, les orchestrations. Est-ce que tu es d’accord avec ça ?
Seregor : En fait pour cet album nous avons collaboré avec Robert Carranza. Il a fait des albums pour Marilyn Manson (The Pale Emperor en 2015 et Heaven Upside Down en 2017, ndlr), donc nous avons pensé qu’il était parfait pour nous. Et nous avons eu un super retour. Je pense qu’il a fait un excellent travail pour pousser certaines choses… chaque partie qu’il a combiné avec les autres pour cet album… peut-être que les guitares sont un peu plus en retrait, mais ça change pour chaque morceau. Tu peux aussi constater que sur certains morceaux, c’est ma voix qui est plus en retrait. C’est ce que j’aime à propos de Robert, il a vraiment fait ce qu’il y avait de mieux pour cet album, chaque morceau est…
Ils ont leur propre personnalité ?
Seregor : Oui, c’est ça.
Sur les premiers albums, le son était plus orienté Black Metal, Black Metal Symphonique évidemment, mais maintenant il y a diverses influences, est-ce que tu as remarqué des changements ou évolutions dans tes influences ?
Seregor : Oui, on veut faire plus de choses comme le titre Pitch Black Box, maintenant on a le titre Monster. L’idée n’est pas d’aller plus vite. On choisis quelques morceaux à ralentir, et je pense que ça marche très bien. Mais on a quand même des… des titres rapides, tu vois ? Pas avec uniquement du blast beat partout, mais nous avons notre dynamique et c’est mieux de fonctionner ainsi.
C’est aussi ce que je pense, vous avez votre propre signature sonore.
Seregor : Eh bien merci ! Notre musique est faite pour tout le monde. Ce que je veux dire, c’est qu’on a des titres lents pour les personnes lentes… enfin non pas les personnes lentes (rires) tu comprends ce que je veux dire ! On verra où mène l’album suivant ! Mais on ira pas moins vite, rassurez-vous (rires).
Un peu plus tôt nous avons parlé du titre Der Vampir von Nüremberg, qui parle d’un homme appelé Kuno Hofmann. Est-ce que tu aimes les histoires de tueurs en série ?
Seregor : En réalité les histoires de tueurs en série reviennent très souvent, quand j’écris des paroles, même si j’écris à propos de fantômes… de fantômes ou de mauvaises choses comme des meurtres ou autres. Et oui, ça attire mon attention. Les tueurs en série sont les véritables monstres, encore une fois. C’est toujours intéressant de voir ce qu’ils ont fait. Dans ce cas, le Vampire de Nüremberg, il a “seulement” (rires) tué deux personnes, mais il est officiellement catégorisé comme tueur en série à cause de ce qu’il a fait. Quelqu’un est simplement rentré dans une morgue, et a vu un type embrasser un cadavre, et ce type était muet. Son enfance a été tellement difficile pour lui, qu’il ne pouvait simplement plus parler… Donc un gars est rentré dans une morgue, et quelqu’un lui a tiré dessus. C’est ce qu’il (Kuno Hofmann) a fait, avant de tuer deux personnes. Quelqu’un de joyeux (rires).
Aux débuts du groupe, comment as tu eu l’idée de créer une identité visuelle à Carach Angren ? Avec du maquillage, des accessoires…
Seregor : Je pense que c’est quelque chose que j’ai toujours voulu. Tout comme Ardek, il avait son premier groupe à la fin des années 90, début 2000, et moi je faisais mes trucs. Même dans les deux ou trois groupes qu’on a eu avant ça, de mon côté j’ai toujours voulu faire une sorte de corpse paint. Je me souviens d’un groupe, que j’avais quitté quelques temps, puis j’y suis revenu, mais bien sûr je ne pouvais pas imposer la chose, c’était un groupe de Thrash. C’était un bon groupe, mais ça n’a pas duré longtemps. Pour moi, tout le concept, comme le corpse paint, la théâtralisation, la musique… ce serait impossible pour moi de faire un groupe sans un aspect visuel. C’est difficile à imaginer. Voilà pourquoi.
L’un des derniers concerts que vous avez joué était au 70000 Tons of Metal. J’ai regardé quelques vidéos, et Namtar n’y était pas.
Seregor : Non, il avait des choses à faire concernant son travail. Il est ingénieur, c’est le seul d’entre nous à avoir un poste à plein temps. Donc nous ne le voyons pas en permanence. Comme aujourd’hui, mais Ardek et moi sommes là pour gérer la situation. Tout comme pour les autres concerts, s’il ne peut pas les faire, nous avons un autre batteur pour le remplacer. On arrête pas la machine !
(Quelques jours après l’interview, Namtar annonce qu’il quitte Carach Angren. Son dernier show avec le groupe était celui du In Theatrum Denonium, le 7 mars 2020, ndlr)
La dernière fois que vous avez joué en France, c’était au Hellfest, où vous aviez déjà joué en 2015. Quels souvenirs gardes tu du Hellfest ?
Seregor : Le Hellfest est pour moi officiellement le meilleur concert que nous ayons donné. Nous avions tout, c’était notre tournée en tête d’affiche en Europe, et on avait ces élévateurs, qu’on ne peut pas mettre dans des salles normales.
Bien sûr, je me souviens de cette petite scène à Paris !
Seregor : Oui, mais au Hellfest, la scène était énorme, et tout s’est bien passé. Le son était bon, le ressenti aussi… Quand tu montes sur scène, c’est toujours difficile. Tu penses beaucoup, est-ce que les gens vont aimer ? En tant qu’artiste, tu veux simplement donner le meilleur de toi, il faut te battre très dur. Et il n’est pas question d’échouer. A chaque fois que je monte sur scène, je sens que l’énergie est correcte, donc c’est cool… mais au Hellfest, c’était parfait. Tout s’est passé naturellement.
Seregor au Hellfest Open Air 2019
Pendant que l’on évoque la dernière tournée avec Wolfheart, Thy Antichrist et Nevalra, est-ce que tu as des souvenirs qui te viennent à l’esprit et que tu voudrais partager avec nous ?
Seregor : Peut-être quelques soirées arrosées ! Nous n’avons pas fait ça beaucoup de fois, peut-être une ou deux bouteilles de vin par nuit, donc ce n’est pas une consommation excessive. Mais c’était parfois un peu fou avec les autres. Je me souviens que j’avais en permanence ce couteau dans ma chaussure pour le concert. Je coupais une poupée et je buvais son sang.
Oui, je me souviens !
Seregor : Je me rappelle que j’avais ce couteau tout le temps avec moi et j’ai… planté une table ! Une table en bois, et le matin suivant je ne m’en souvenais plus, parce que sur le moment c’était simplement boire et planter, c’était drôle (rires) ! Je n’étais absolument pas agressif avec les autres, on s’amusait tellement ensemble, et en même temps on était un peu effrayés tu vois, c’était vraiment un moment sympa. Et personne n’a été blessé (rires) !
Galerie de la Maroquinerie – Paris
Qu’est ce qui a marqué ton entrée dans le monde des films d’horreur ?
Seregor : Wow… il y a eu pas mal de choses depuis ma jeunesse… Si tu demandes à Ardek ce qu’il aimait quand il était enfant, il était à fond sur Jurassic Park, les monstres… mais moi j’aimais les squelettes depuis ma plus tendre enfance ! J’ai toujours été intéressé par les choses comme les maelstroms, les sables mouvants et les disparitions de personnes ! Donc, ce qui me plaisait c’était… je ne sais pas vraiment comment appeler ça, les choses étranges et bizarres !
Et qu’est ce qui t’a fait entrer dans l’univers du Metal ?
Seregor : En réalité le Metal… où est ce que ça a commencé ? Je pense que c’était avec Rage Against The Machine ou Faith No More… Ce sont les premiers groupes que j’ai découvert. Et ça a été très vite pour moi, j’ai sauté directement à Slayer. Je n’ai jamais vraiment écouté Metallica, j’ai zappé cette partie, puis il y a eu le Death Metal. Je me souviens que Jason Newsteed est venu dans ma ville il y a… quinze ans peut-être. Et je me souviens lui avoir demandé “Eh, tu as déjà rencontré Glen Benton de Deicide ?”. Il m’a dit “Non, je ne sais pas qui c’est”. Et un de mes amis m’a dit “Mais qu’est ce que tu fous mec, c’est Metallica !” (rires). Mais à cette époque, il n’y avait que le Death Metal qui comptait. Donc oui, avant que je me mette aux groupes avec des claviers, j’écoutais aussi des groupes de True Black Metal… je recherchais les musiques extrêmes. Quand tu es jeune, tu cherches à appartenir à un certain groupe de personnes. Certains vont vers le Hardcore, pour moi c’était le Metal, les ténèbres.
Est-ce que tu es collectionneur ? Comme des CDs, des DVDs, des livres ?
Seregor : Non, pas vraiment… J’ai tous mes albums, mais à présent tout se passe en digital… J’ai juste mes propres albums ! Tu peux les tenir dans ta main.
Quelle est la plus grande preuve de dévouement que tu aies reçu d’un fan ?
Seregor : Je pense que… c’était sur la tournée de l’album This is No Farytale… On a reçu quelque chose. Ca parlait d’abus d’enfants, et cet enfant était effrayé. Quand j’écrivais la chanson, j’étais vraiment confiant, je me disais “mec, il faut le faire, c’est génial !”, et ensuite je me disais “merde, c’est vraiment difficile d’en parler…”. Mais nous avons décidé de se donner à fond, parce qu’on le sentait bien. En réalité, il m’est venu plusieurs situations, comme des femmes qui ont été violemment abusées et qui voulaient me remercier pour cet album, parce que c’était lié à elles indirectement. C’était pour moi quelque chose de très positif, parce que j’étais inquiet que quelques personnes commencent à penser que je faisais juste ça pour l’horreur ou choquer… Mais c’était cool, parce pour ces personnes c’était vraiment… difficile pour elles, et bénéfique en même temps.
Donc c’était également spécial pour toi de recevoir ces commentaires ?
Seregor : Oui, je garderai ça en tête pour toujours, toutes ces choses si spéciales.
Dernière question, imagine que tu sois tour manager, et que tu puisses créer une tournée avec Carach Angren et trois autres groupes pour une tournée mondiale. Qui choisirais tu ?
Seregor : Oh putain… Je peux aussi prendre des projets solo ?
Bien sûr, du style que tu veux !
Seregor : Ok, alors disons le projet d’Ardek ! Et ensuite… c’est difficile… j’essaye de trouver quelque chose de fou mais il n’y a rien qui me vient… Nous n’avons jamais joué avec Cradle of Filth ou Dimmu Borgir, donc ce serait un bon line-up ! Donc ouais, je choisirais peut-être ça. Je ne sais pas qui pourrait jouer avec nous…
Pour terminer, est-ce que tu as quelques mots pour tes fans français ?
Seregor : Continuez de venir aux concerts de Carach Angren ! (rires)