Le premier album de Cult of Lilith arrive, et vous n’êtes clairement pas prêts pour ça.
Créé en Islande en 2015 par Daniel Thor Hannesson (guitare) et Jón Haukur Pétursson (chant, ex-Divine Defilement), le groupe sort un premier EP en 2016, accompagnés par d’autres musiciens de leur pays. Mais le groupe évolue, et ils sont rejoints par Samúel Örn Böðvarsson (basse, Aeterna), Kjartan Harðarson (batterie, Kaleikr, ex-Draugsól) et Kristján Jóhann Júlíusson (guitare, Grave Superior, Zakaz, ex-Khamûl). En 2018, le vocaliste est remplacé par Mario Infantes (chant, Jotnar, ex-Denia) et développe à nouveau son style si particulier que l’on retrouve sur Mara, leur premier album.
Avant toute chose, il faut savoir que le Death Metal de Cult of Lilith n’est pas comme les autres. Frénétique, ravageur, et rempli d’influences aussi diverses que le Metal Symphonique, le Mathcore ou encore la technicité pure. Premier contact, Cosmic Maelstrom. L’introduction baroque ne vous laisse pas penser une seule seconde qu’une tornade est sur le point de s’abattre sur nous, n’est-ce pas ? Et pourtant, elle est bien là, elle déferle sur nous de manière aussi soudaine que violente. Entre hurlements, chant clair étrange mais prenant… le groupe surprend et captive. Il en sera de même pour Purple Tide, un titre à la fois riche, puissant et très contrasté, entre passages Prog, Death Metal viscéral et ambiances étranges… Des hurlements de terreur introduisent Enter the Mancubus, un titre à la fois dissonant et très solide, avec une rythmique qui sert à merveille les nombreux cris du vocaliste. Mais les autres musiciens ne sont pas en reste, et nous feront part de la maîtrise de leur instrument. Le titre est plus énigmatique, tout comme Atlas, un titre à la fois atmosphérique et sombre. L’atmosphère changeante est oppressante, et on se retrouve matraqué de toutes parts.
On repart sur de la violence pure avec les saccades de Comatose, un titre qui mêle littéralement folie et puissance. Ce break schizophrénique rappelle une fois encore que le Death Metal du groupe est infusé d’influences variées. Et en parlant d’influences variées… Rien ne pouvait prédire que Profeto Paloma, un titre extrêmement efficace et captivant serait brisé par un peu de flamenco. Personne. Et le groupe repart comme si de rien était sur un Death teinté de Hardcore avant de nous lâcher Zangano. Une composition lourde, pleine de technicitée et temporisée par quelques hurlements caverneux, breaks ravageurs et harmoniques piquantes. Dernier titre, Le Soupir du Fantôme nous place au coeur d’une introduction qui aurait pu être un tiré d’un opéra. Et si une guitare acoustique nous accompagne, la saturation n’est jamais bien loin, dans les instruments ou dans la voix. Le groupe au grand complet fond à nouveau sur son public et lacère inlassablement quiconque écoute cette magistrale symphonie intense.
Cult of Lilith est l’un des groupes les plus innovants et surprenants de ces dernières années. Ancrés dans le Death Metal, ils n’hésitent pas à garnir les composition de Mara avec des influences riches, prenantes et hypnotiques, ce qui rend l’album indispensable à l’écoute.
90/100