Tomorrow’s Rain sort de l’ombre et nous dévoile Hollow, son premier album.
Créé en Israël sous le nom de Moonskin, le groupe est actuellement composé de Yishai Sweartz (chant), Raffael Mor (guitare), Yaggel Cohen (basse), Yoni Biton (guitare), Shiraz Weiss (claviers) et Nir Nakav (batterie). Après deux années de shows en première partie de pointures de la scène Metal internationale, le groupe est prêt à faire déferler son Doom/Death aux influences Gothiques grâce à AOP Records.
Pour l’occasion, le groupe a fait appel à “quelques” guests. On retrouve donc Shlomi Bracha (Mashina), Aaron Stainthorpe (My Dying Bride), Greg Mackintosh (Paradise Lost), Sakis Tolis, (Rotting Christ), Kobi Farhi (Orphaned Land), Fernando Ribeiro (Moonspell), Mikko Kotamaki (Swallow the Sun), Jeff Loomis (Nevermore, Arch Enemy), Spiros Antoniou (Septicflesh), Anders Jacobsson (Draconian) et Lisa Cuthbert (The Sisters of Mercy) qui enrichissent encore un peu plus l’univers des israéliens.
On commence avec Trees, un morceau qui commence par des cris d’enfants, puis qui nous amène sur un Doom/Death lourd et lancinant, accompagné par quelques touches mélancoliques. Fear relie le son du groupe à une peine intense, qui se ressent également dans les paroles. Elles nous hantent autant que l’instrumentale nous frappe, les émotions déferlent grâce à la maîtrise du groupe. Alternant passages lourds glaçants avec du son clair prenant, le groupe contrôle notre âme. Les leads perçants de A Year I Would Like To Forget prennent la suite, ajoutant une dimension plaintive à ce postulat de douleur. C’est également ce contraste entre son clair et saturation qui permet aux musiciens de délivrer autant de puissance. In The Corner Of A Dead End Street nous saisit par sa douceur et sa quiétude, qui donne encore plus de force aux passages lourds, permettant aux invités d’ajouter une touche encore plus marquée au morceau.
Misery Rain est un titre plus massif, plus fort et martial que les autres. Certains passages sont plus calmes, mais la lourdeur assommante n’est jamais loin, et captive sans peine. On passe à des touches Black Metal pour l’introduction d’Into the Mouth of Madness, un titre en hommage au regretté Warrel Dane (Nevermore, Sanctuary). Les connaisseurs se rendront rapidement compte de l’influence qu’a eu l’homme sur le groupe, mais également de la puissance de Hollow. Le morceau est le plus écrasant de l’album, et il surprend à la fois par son intensité, mais aussi par sa diversité. Entre chant clair féminin, hurlements dantesques et leads pénétrants, le titre a de quoi plaire. Dernier titre, The Weeping Song mêle à nouveau plusieurs aspects de la musique du groupe, entre ce Gothique glacial, ce Doom Death imposant et cette atmosphère majestueuse, pour un final impressionnant.
Hollow n’est que la traduction pure et simple d’une forme de mélancolie sans âge que Tomorrow’s Rain parvient à nous conter. Pour ma part, j’ai écouté cet album plusieurs fois avant d’en saisir toute l’essence. Je n’ai écrit cette chronique qu’après l’avoir ressenti, à travers une expérience personnelle. Il va sans dire que chaque guest ajoute une touche supplémentaire à cet univers majestueux, imposant et douloureux.
90/100