Solstafir, rois du Metal Islandais, fêtent leurs 25 ans avec un septième album.
Depuis leurs débuts en 1995 dans un Viking/Black, puis leur abandon progressif de ces racines pour un Post-Metal aux multiples influences, la formation a fait du chemin. Mené par Aðalbjörn Tryggvason (guitare/chant), lui et Svavar Austmann (basse), Sæþór Maríus Sæþórsson (guitare) et Hallgrímur Jón Hallgrímsson (batterie) nous présentent Endless Twilight of Codependent Love.
L’intensité sera à nouveau le maître mot de cet album. On le remarque dès Akkeri, le premier titre. Entre ce chant prenant, ces riffs aériens et viscéraux, cette basse qui souligne à merveille des passages qui empruntent au Black Metal et cette énergie brute, le groupe n’a rien perdu de sa superbe. Les tonalités dissonantes et pesantes de Drýsill prennent la suite, offrant une pause sombre dans cette vague ininterrompue d’harmoniques avant de renouer avec. Le son aérien vole lentement autour de nous, frappant par moments. Rökkur offre également une introduction calme qui pioche dans les tonalités Folk avant de se dévoiler. On se retrouve pris au piège dans les ténèbres, entourés par des sons lancinants et des effets planants jusqu’à un point culminant. Her Fall from Grace, le titre suivant, nous propose également un moment de quiétude avant de parer ses riffs d’un peu de saturation, mais l’ambiance générale reste plutôt douce.
Dionysus se montre agressive dès les premières notes, et révèle rapidement sa nature tranchante. Quelques parties sont plus calmes, mais le groupe conserve ce son grésillant, cette rapidité et ces cris qui prennent aux tripes. La courte Til Moldar renoue avec une douceur bienveillante, des claviers chauds et un chant presque plaintif avant Alda Syndanna. Plus énergique, la composition est également entraînante, mais garde une petite part des émotions que le groupe injecte dans sa musique à chaque instant, en particulier sur le final. On continue avec Or, un titre qui frôle le Jazz par moments, mais qui revient sans mal sur des leads aguisés ou une rythmique planante avant de relâcher la pression en explosant. Deux fois. La féroce Úlfur est la dernière composition, et bien que relativement calme et lancinante, elle n’hésite pas à montrer les crocs grâce à des guitares sanglantes, reléguant au duo basse/batterie ce fond groovy et lourd avant de conclure sur une dernière explosion.
Sans conteste, Solstafir nous offre l’un des albums les plus puissants de l’année. Pas en terme de violence pure, mais en terme d’intensité. Endless Twilight of Codependant Love est un album viscéral, au potentiel infini qui mérite plusieurs écoutes afin d’être apprécié pleinement.
95/100