Review 341 : Hiidenhauta – Riivin

La Finlande nous offre un autre de ses rejetons, Hiidenhauta.

Créé en 2012 par Tuomas Keskimäki (chant) et Emma Keskimäki (chant), le groupe recrute Henri Hakala (basse), Eetu Ritakorpi (batterie), Otta Hyrvärinen (guitare) et Gastjäle (claviers/flûte) puis commence la composition. Gastjäle quittera finalement la formation, et le groupe est aujourd’hui à la tête de trois albums et deux EPs. Riivin, le dernier album, s’écoute tout de suite. Petite précision, les paroles sont en vieux finnois.

Les ténèbres s’ouvrent avec Riidenlienko, un titre prenant et glacial. Les hurlements viscéraux laissent parfois place à des mélodies tranchantes ou à un chant féminin enchanteur, contrastant avec cette sombre dissonance qui nous hypnotise. Lettorikko prend la suite, entre sonorités épiques et violentes. Les orchestrations permettent au groupe d’entrer dans une nouvelle dimension, et la basse est mise en avant, offrant aux deux vocalistes une base très solide, tout comme sur la lourde Raate. Le titre est magnifique mais oppressant, parfois brut et parfois plus entêtant, mais toujours aussi agréable. Le final violent nous prépare pour Petäjä, un condensé de noirceur viscérale. Les hurlements de peine du chanteur font froid dans le dos, et le chant clair de la chanteuse vient apaiser le tout, alors que la rythmique nous transporte.
Leväkkö ralentit le tempo en empruntant au Doom et au DSBM, permettant à cette rythmique dissonante de nous écraser pendant que le groupe tisse cet univers de noirceur qui nous enveloppe avant Halava. Le titre est plus énergique, plus brut, mais les orchestrations viennent contraster avec ces sonorités tranchantes et intrigantes. Retour de cette froideur imposante avec Yövilkka, un titre rapide et féroce. Le groupe propose des riffs emplis à la fois de rage et de beauté, qui mettent en avant la puissance et la mélodicité de la composition. Le break final est sublime, mais la noirceur refait surface avant Ahonoidanlukko. Le titre démarre lentement en nous écrasant, mais l’intensité s’accroît peu à peu, dévoilant des passages plus perçants et des influences symphoniques. Dernier morceau, Harmio nous offre une véritable vague sonore, entre mélodicité, hurlements agressifs et chant clair apaisant. Le titre pioche également dans des éléments propres aux groupes finlandais afin d’achever cet album en beauté.

Hiidenhauta nous offre avec Riivin un condensé de la froideur finlandaise. Cette touche majestueuse et ambiante rencontre une base brute et viscérale ancrée dans la violence, pour un superbe contraste.

90/100

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