Il n’est pas rare que la créativité d’un musicien s’exprime seule, comme c’est le cas pour Inherits the Void.
Créé par [A] (tous instruments/chant) à l’hiver 2019, l’homme commence immédiatement à composer et enregistrer ce qui s’intitule à présent Mémoires, son premier EP.
Illusions, le premier morceau, nous fait immédiatement plonger dans ce mélange de Post-Black aux influences Atmosphériques glaciales. Le son est brut, mais on sent que la composition se base sur ces hurlements viscéraux et ces harmoniques déchirantes. Paysages Polaires, le morceau suivant, pioche également dans ces sonorités aériennes violentes pour illustrer les Poèmes Barbares du poète Charles Leconte de Lisle. Le mariage entre poèmes français et instrumentale dissonante intense est parfait, tout comme la rythmique sombre et perçante de Noirceurs. Entêtante et sublime, la composition fait voyager notre esprit tout en proposant des riffs qui nous entourent progressivement pour nous capturer, avant de devenir plus lourds.
Mémoires, le titre éponyme, est plus oppressant. Bien que le musicien utilise la même recette que précédemment, on sent que la composition est plus lourde, plus imposante, et l’accélération qui suit l’introduction nous le confirme amplement. Les mélodies se fraient un chemin jusqu’à notre esprit, alors que la rythmique nous assomme. Entre agression et douceur, la partie finale laisse place à Ascension, le titre le plus court. Un son clair renforcé par de douces ambiances nous permet de respirer tout en profitant des harmoniques éthérées, mais Le Dernier Visage est déjà là. Avec cet ultime morceau, le musicien nous inonde immédiatement d’une vague de fureur, de mélodies prenantes et d’une base rythmique rapide, comme pour marquer les esprits une dernière fois avant de nous laisser.
Il n’est pas simple de composer seul, mais Inherits the Void remporte le défi haut la main. Mémoires est un premier EP à la fois très intense et très personnel, qui mêle Post-Black et Post-Hardcore avec des influences Atmosphériques/Mélodiques d’une beauté glaciale. Faire l’impasse serait une erreur.
90/100
