Avec une régularité impressionnante, Bròn s’éveille à nouveau.
Projet solo de Krigeist (tous instruments/chant, Barshasketh, Belliciste…), le mot signifie “chagrin” en écossais gaélique. Depuis 2014, ce sont deux démos, trois EPs et six albums que le musicien nous propose, dont le dernier en date, Pred dverima no?i.
Au cours de trois titres extrêmement longs, Bròn nous invite à nous laisser porter par sa musique. Si le Black Metal est évidemment l’élément dominant, on relèvera également des tonalités plus douces et ambiantes, comme l’introduction de Dverima noi, le premier morceau, mais également ces touches de clavier aériennes. Le contraste créé entre ces éléments et les hurlements caractéristiques du Black Metal ainsi qu’un blast effréné est glacial, mais appréciable. On retrouve également des parties plus dissonantes et des riffs perçants, comme sur Usnulu zlobu razbudi. Si le titre est très sombre et majestueux, il est également entêtant, et joue sur ce contraste d’éléments, avec cependant plus de parties saturées que le premier morceau. Les sonorités épiques envahissent en permanence la rythmique, même lors des pauses quasi-religieuses. La deuxième partie du morceau est dominée par ce clavier inquiétant et pourtant captivant, rejoint sur la fin par divers effets sombres. Zastore skrai, le dernier morceau, est beaucoup plus lent, mais le son est également plus pesant. Les hurlements du vocaliste sont terrifiants, et même lorsque la rythmique accélère, le titre est oppressant. Quelques harmoniques perçantes s’invitent dans le mélange, puis le son nous écrase à nouveau, nous entourant de noirceur. A nouveau un passage plus doux et hypnotique est à prévoir, mais le Black Metal revient ajouter cette touche de violence avant le final.
Bien que difficile à appréhender, la musique de Bròn est magique. Pred Dverima Noci est un album envoûtant et planant, qui transportera notre esprit au delà des limites de l’imagination. Il vous suffit de fermer les yeux en l’écoutant.
90/100