Bastien, chanteur de Horskh, m’a accordé une interview à l’occasion de la sortie de Wire, le deuxième album du groupe.
Bonjour et tout d’abord merci de prendre de votre temps pour mes questions ! Comment présenteriez-vous le concept du groupe à quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de vous ?
Bastien (chant) : Tout dépend si on s’adresse à quelqu’un qui écoute des musiques «underground» ou pas. Donc pour des gens qui ne sont pas trop là dedans on parle d’un mélange entre de l’Electro et du Metal. Pour les plus avisés, on peut dire par exemple que c’est un mélange entre Gesaffelstein, Prodigy, Nine Inch Nails et Nirvana. Ou aussi de l’indus, du hardelectro, etc. En gros il y a plein de définitions possibles !
D’où vient le nom Horskh ?
Bastien : C’est comme un prénom mystérieux qui par sa sonorité annonce le son que l’on fait. A la manière d’une onomatopée.
Wire, votre deuxième album, est sur le point de sortir, vous en êtes fiers ? Qu’est ce qui vous a fait dire “ça y est, il est prêt” ?
Bastien : Il y a eu 4 ans de travail derrière tout ça, puisque j’ai commencé à composer pour cet album avant même que Gate (1er album) ne sorte. Il y a eu beaucoup de recherche sonore et une grande quantité de morceaux composés. Beaucoup n’ont pas été choisis et/ou finis car pas assez forts ou pas assez représentatifs de l’évolution de Horskh. On ressent le travail fini quand il n’y a presque plus rien qui nous «gêne» après plusieurs écoutes. Bien sûr on se dit toujours que ça pourrait être mieux, mais on ne peut pas modifier indéfiniment. Donc oui on est fiers de cet album!
Comment s’est passé le processus de composition de cet album ? Qu’est ce qui vous a inspiré pour sa composition ? Est-ce qu’il y a eu des changements dans le processus de composition par rapport au premier album ?
Bastien : Je commence toujours par composer sur ordinateur avec Ableton Live. Je crée une sorte de matière sonore avec des projets faits de pleins de parties de morceaux. Après toutes sortes de modifications, de recherches etc, le morceau prend une forme «acceptable». On a ensuite passé pas mal de temps à enregistrer des sons de synthés, de boites à rythme, d’instruments, de pédales, de larsens etc… pour faire des arrangements avec Jordan (machines, guitare). On a enregistré aussi quelques vraies batteries contrairement au 1er album. Parallèlement, j’ai enregistré aussi des voix, ce qui amène une autre facette aux morceaux. Après tout ça, il y a la phase de mix qui crée quelques fois une bonne remise en question des morceaux et qui a donc pris un peu de temps. Puis le mastering qu’on a fait chez Thibault Chaumont (Igorrr, Perturbator, Mass Hysteria, etc…). Pour conclure on a beaucoup plus travaillé les textures de sons et les ambiances pour cet album qui est donc plus organique et plus sauvage que le 1er. Et la différence est que Jordan a participé à la composition. Brioux a aussi donné quelques idées.
Côté son, on retrouve un mélange d’EBM, d’Electro, de l’Indus et des tonalités Metal, qu’est ce qui vous a poussé à faire ce mélange ?
Bastien : C’est ce qu’on écoute de manière générale. C’est l’EBM qui est à la base de Horksh, mais le Metal et l’Indus sont des styles qui m’ont influencés depuis que je suis enfant.
En live vous fonctionnez en tant que trio, qu’est ce que l’on peut attendre d’un de vos concerts ?
Bastien : On veut proposer un «spectacle» complet avec un gros travail sur la lumière, le son et les arrangements. On veut maintenir la tension et rendre l’aspect sauvage de notre musique encore plus présent.
Comment vous est venu le goût de la musique ? Avez quel instrument est-ce que tu as commencé à jouer ? Est-ce que tu as fait des “erreurs de débutants” ?
Bastien : J’ai commencé à écouter Nirvana très jeune (8 ans environ) avec mon grand frère (qui a d’ailleurs réalisé notre clip de Trying More). Je me suis mis à la basse car il faisait déjà de la guitare et on voulait jouer de la musique ensemble. J’ai ensuite monté mon 1er groupe à 10 ans en commençant à écouter du Metal. Pas particulièrement d’erreur, plutôt des expériences.
Est-ce que vous avez prévu un événement spécial pour la sortie de l’album ?
Bastien : On aurait aimé faire des concerts et notamment une release party mais ce n’est pas possible à cause de la crise sanitaire. Du coup on a fait une fête entre nous avec les 3 musiciens et les techniciens!
Je sais que la crise du Covid a foutu en l’air pas mal de choses, comment ça s’est passé pour vous en tant que groupe ? Est-ce que les périodes de confinement ont impacté l’album d’une quelconque façon ?
Bastien : L’album était déjà quasi fini au 1er confinement, donc ça ne l’a pas impacté en terme de composition. J’ai pu commencer à composer pour la suite en étant confiné ! Le fait de ne pas pouvoir faire de concerts modifie beaucoup la vie des morceaux et la promotion liée à l’album. Donc on espère que ça ne va pas trop durer!
Comment arrivez-vous à gérer votre vie personnelle, votre emploi et un groupe de musique de niveau pro ? Est-ce que vous remarquez du changement avec le temps ?
Bastien : On est tous intermittent du spectacle. Personnellement je fais aussi de la lumière pour le spectacle à côté de Horksh (théâtre, musique, danse). C’est assez nourrissant pour Horskh d’ailleurs. Jordan fait de la création sonore pour des pubs et du ciné. Brioux est souvent roadie. On a aussi d’autres projets musicaux à côté qui nous permettent de travailler un peu.
Ca fait d’ailleurs quelques années que le groupe est en activité, est ce que vous avez remarqué des changements au sein de la scène française, niveau musiques extrêmes ? Et au niveau international ?
Bastien : Il y a forcément eu des changements au niveau des groupes qui arrêtent et ceux qui se forment mais pas de changement fondamental non.
Quel est ton meilleur et ton pire souvenir en tant que musicien ?
Bastien : Difficile à dire, il y en a beaucoup ! Un des meilleurs, est peut être lorsqu’on a joué au Brutal Assault en République Tchèque. C’est un festival presque exclusivement Metal donc on appréhendait beaucoup les retours du public. On avait peur que les gens trouvent ça trop électro. Mais dès qu’on a lancé l’intro, les gens étaient déjà à fond et on a eu un très bon accueil tout au long du show.
Pour le pire, c’est peut être lors d’un de nos 1ers concerts en 2014. On jouait à Besançon (notre ville) en extérieur. On a fait 1 morceau et demi, les gens pogotaient et faisaient même tomber les barrières devant la scène c’était le feu et là: coupure de courant. L’électricitén’est pas revenue avant 30 min. On a pas pu reprendre le set car d’autres groupes jouaient après ! On était très frustrés.
Quelle serait pour toi la prochaine étape avec Horskh ?
Bastien : Faire plus de dates, plus grosses, avoir plus de fans, etc… En gros, aller plus loin!
A quel plat français pourrait-on comparer la musique d’Horskh ? Pourquoi celui-ci en particulier ?
Bastien : Aucune idée!
Quelles sont tes passions en dehors de la musique ?
Bastien : Il y a des choses que j’apprécie mais la musique est clairement ma passion 1ère !
Si tu devais choisir un métier, hors de la musique, qu’est ce que ce serait ?
Bastien : Je ne peux pas dire éclairagiste pour le spectacle car je le fais déjà et c’est un peu dans la musique ! Sinon, plasticien, metteur en scène, ou quelque chose dans l’Art.
Est-ce que tu as un conseil à donner à un groupe qui voudrait se lancer dans la scène extrême ?
Bastien : Il faut travailler à fond. Etre bienveillant avec les autres. Et aussi créer un maximum de réseau.
Dernière question : je te laisse créer la tournée de tes rêves avec Horskh en ouverture et trois autres groupes
Bastien : Horksh, Youth Code, Nine Inch Nails, Rammstein.
Merci encore pour le temps que tu m’as accordé, je te laisse les mots de la fin !
Bastien : N’hésitez pas à nous suivre et à partager nos contenus. Et même acheter nos albums, on en a besoin en ce moment !