La complainte de Suicide Forest n’est pas terminée.
Créé en 2016 aux Etats-Unis en tant que one man band par Austin Kruger (Azerine, Chronovorus, Tmpl, ex-Infernal Awakening), le groupe sort Reluctantly, son deuxième album.
Bien qu’entouré de musiciens en live, l’homme compose et enregistre seul sa musique qui mêle DSBM et Black Metal Atmosphérique. L’album débute avec Reluctantly, un titre à la fois prenant et oppressant, en particulier grâce à ces claviers pesants qui entourent le morceau, mais aussi à cette rythmique lancinante sur laquelle des hurlements viscéraux viennent se greffer. Le morceau est long mais captivant, tout comme la dissonante et aérienne As The Light Fades Part 1. Si le titre est légèrement plus rapide, il n’en est pas moins sombre et agressif, profitant de quelques leads perçants qui se mêlent à la base rythmique épaisse. La rage commence à se mêler aux riffs rapides, créant un contraste encore plus grand avec ce clavier enchanteur.
Remorse vient calmer le tempo avec un passage instrumental dissonant et mélancolique assez entêtant, qui nous semble durer à peine quelques secondes, puis Trembling In Emptiness prend la suite avec des tonalités majestueuses. La rythmique prend de plus en plus d’intensité, puis le chant rejoint finalement le mélange après une explosion de noirceur et de haine. Le morceau explore des tonalités plus aériennes, planantes, terrifiantes et fantomatiques, tout comme As The Light Fades Part 2, le plus long morceau de l’album. Si l’introduction nous propose des accents doux et planants, la rythmique s’embrase soudainement dans un accès de violence, puis se pare de sonorités plus lancinantes et entêtantes, empruntant au Post-Black, sans jamais oublier les racines profondément tristes qui animent son univers.
Suicide Forest étend ses influences musicales. Si Reluctantly peut vous sembler un peu difficile d’approche, il faut prendre le temps de laisser ce son Old School pénétrer notre esprit, puis la tristesse et la mélancolie feront leur œuvre.
90/100