Aara est toujours aussi régulier.
Depuis leur formation en 2018 en Suisse par Berg (instruments) et Fluss (paroles/chant), le groupe nous offre un album par an. Triade I: Eos, le troisième, vient de sortir.
Accompagnés par J. à la batterie, le groupe reste fidèle à sa base musicale : un Black Metal Atmosphérique glacial et saisissant. Six titres pour trois quarts d’heure de son aussi planant et mélodieux qu’agressif et fantomatique, peuplé de hurlements viscéraux et d’une profondeur abyssale. Les riffs semblent puiser directement leur énergie dans le néant, offrant des mélodies déchirantes pendant que les claviers nous enveloppent dans ce voile qui semble surréaliste, mêlant les tonalités majestueuses avec une douloureuse oppression. On notera cependant des éléments qui donnent une identité propre aux morceaux, comme cette pause au son clair dans Fathum, nous permettant de respirer à nouveau avant de replonger dans ce lac de ténèbres, les tonalités lancinantes hypnotiques de Tantalusqal et l’accélération brutale sur Naufragus avant la fin du morceau. Les leads deviennent de plus en plus agressifs, comme en témoigne la mystique Nimmermehr, dont les hurlements terrifiants rivalisent avec la mort elle-même, puis le groupe invoque la damnation la plus sombre sur Das Wunder et ses riffs effrénés. Même lorsque les chœurs prennent plus d’ampleur, la noirceur demeure. L’apocalypse semble proche avec les accents tragiques de Effugium, le dernier morceau, qui creuse encore plus loin dans cette base douloureuse et entêtante afin d’être sûr que personne ne sortira indemne de cette expérience. Attention à la fin du break.
Comme toujours, Aara nous propose un album noir et apocalyptique. Triade I: Eos semble être le début d’une épopée dans la déchéance, la haine et la violence, qui s’effectuera dans un paysage désolé et sans aucune trace d’espoir.
95/100
