Shamael revient terrifier le monde.
Créé en 2020 en Italie par Raffaele Galasso (tous instruments/chant, Gardenjia, Nightcrush), le one-man band de Funeral Doom sort Melancholie Der Engel, son premier album.
A travers quatre longues compositions, Shamael va nous présenter des paysages désolés, une froideur majestueuse et une lenteur assommante, doublée d’une douleur inégalable. Le musicien nous expose avec précision son univers fait de langueur, des mélodies touchantes et de rage écrasante, que l’ambiance planante met au service de ces textes hurlés. Que le son soit épais et empli d’une dissonante saturation ou clair et inquiétant, le vocaliste nous transmet sa peine et sa détresse, en commençant par Leaf, le plus court des quatre morceaux. La composition nous offre des volutes brumeuses qui accompagnent les cris sur une rythmique lourde, puis Crown Shyness se montre plus discrète et plus envoûtante. Les claviers nous enveloppent alors que les harmoniques nous transportent avant de nous enfoncer dans ce son si épais et sombre, puis Way of Woe joue sur un contraste saisissant entre calme et oppression étouffante. Ces mêmes claviers nous accompagnent tout au long de ce voyage onirique, qui se renforce imperceptiblement avant de nous laisser sur Moonsoon, un titre qui nous offre un orage avant une pluie d’émotions pesantes qui se transforme en beauté lugubre et entêtante pour finalement nous étouffer.
L’univers de Shamael est fait de souffrance et de peine. Melancholie Der Engel nous présente avec une écrasante langueur des riffs d’une sombre beauté, décuplés par une ambiance glaciale et majestueuse.
90/100