Olivier (guitare/chant clair), Baptiste (claviers) et Vincent C (batterie) d’Opprobre ont pris le temps de répondre à quelques questions à propos de Fragments de Destinées, le nouvel album du groupe.
Chronique de Fragments de Destinées
Bonjour et tout d’abord, merci de prendre de votre temps pour mes questions ! Comment pourriez-vous décrire Opprobre à quelqu’un qui ne connaît pas du tout le projet ?
Olivier (chant clair, guitare) : Bonjour et merci à toi ! Pour présenter un peu l’univers d’Opprobre, je dirais qu’on joue une musique introspective très portée sur la dynamique et les ambiances qui s’inspirent beaucoup de la viscéralité du Black Metal tout en la mêlant à beaucoup d’influences plus contemplatives et mélancoliques tirées des scènes Post-Rock et Progressive Rock/Metal. On s’inspire beaucoup de groupes comme Opeth, Emperor, Fen, Alcest, Lantlos, Harakiri For The Sky, etc…
Baptiste (claviers) : Un groupe qui joue beaucoup sur la dualité dans ses morceaux, puisant ses inspirations dans le Black Metal mais aussi le Progressif, le Post Rock, le Shoegaze…
Vincent C (batterie) : Un groupe aux inspirations multiples proposant une musique sombre et mélancolique mais riche en ambiances. Un mélange entre le Black et le Prog pour simplifier.
D’où vient le nom du groupe ?
Olivier : Le nom du groupe nous est venu lors du processus de composition du premier album Le Naufrage (2015/2016 environ), on s’est laissé guider par l’ambiance générale des titres à l’époque ainsi que les premières esquisses des textes. Ça évoquait à la fois une sensation de hargne, de rage, de désillusion et en même temps une grande mélancolie, une sensation de repli sur soi et d’introspection… En en parlant entre nous, on a assez rapidement fait le lien avec l’expression “jeter l’opprobre sur quelqu’un” qui désigne le fait de déshonorer publiquement un individu en raison de ses actions. Etant donné que les thèmes qu’on aborde gravitent énormément sur l’introspection, les dilemmes internes et le rapport homme/société, instinctivement le nom d’Opprobre s’est imposé à nos yeux.
Fragments de Destinées, votre deuxième album, est sur le point de sortir, vous en êtes satisfaits ? Quelle est l’histoire de cet album ?
Olivier : Je suis extrêmement content du travail qu’on a réalisé sur la composition et les arrangements de Fragments de destinées. Je trouve qu’il marque à la fois une rupture et une continuité vis-à-vis du disque précédent et j’aime beaucoup cette notion de mouvements en termes de sonorités, d’ambiances, de propos. L’album a été composé très rapidement après la sortie du 1er album et on a ensuite vraiment pris le temps pour faire mûrir les compositions. On a commencé à maquetter l’album dans nos home-studios à l’été 2017, à tester des choses, écrire les arrangements orchestraux avec Baptiste, poser des ébauches de textes et réfléchir à des thèmes forts Vincent L. et moi. En 2018, on a peaufiné ces maquettes mais on a pas mal été pris par la préparation des concerts ce qui nous laissait du temps pour prendre du recul sur les morceaux. Les phases d’enregistrements ont été dispatchées entre fin 2018 et début/milieu 2019. On a contacté Brett du Tower Studio (Montpellier) pour organiser les sessions d’enregistrements de batterie, ce qui a été l’occasion de faire sa rencontre et a été l’occasion d’échanges extrêmement intéressants autant sur l’humain que sur la musique. On a commencé le process de mixage à l’été 2019 à 3 avec Clément et Baptiste puis Brett s’est occupé du Mastering à l’automne 2019. Ensuite, les circonstances sanitaires ont provoqué quelques retards au niveau des illustrations et du reste et ça nous amène à aujourd’hui ! C’était un processus finalement assez long haha mais on ne regrette pas d’avoir pris ce temps nécessaire.
Vincent C : Fragments de Destinées est pour moi l’album qui a accompagné mon entrée dans le groupe, je suis très fier de l’implication qu’on y a mis et du rendu final !
Baptiste : Tout comme Vincent, Fragments de Destinées est le premier album d’Opprobre (et le premier album tout court d’ailleurs !) auquel je participe. C’était un très long travail que je ne pensais pas aussi difficile mais, même si on l’a déjà dit, on est tous assez fier du résultat ! Je pense qu’il y a eu un gros gap de progression par rapport au premier album. J’étais surtout présent lors des stages de mixage, qui ont duré une grande partie de l’été 2019. On essayait le plus possible de faire des sessions de mixage à trois (Olivier, Clément et moi), pour apporter chacun notre vision sur la production et des compétences diverses. Je pense que le résultat final n’est pas parfait mais on en est content ! Ça n’a pas été une mince affaire d’enregistrer le clavier sur Fragments de Destinées. Certains passages sont très techniques et il m’a fallu beaucoup les travailler pour pouvoir les rentrer. L’intégralité des pianos de l’album sont joués par moi mais les arrangements orchestraux sont joués par des instruments virtuels, qu’on a réarrangés chez moi avec Olivier pendant plusieurs jours.
Depuis le précédent opus, trois nouveaux membres ont rejoint le groupe, est-ce que le processus de composition a changé ? Comment compose t’on un titre chez Opprobre ?
Olivier : Effectivement depuis notre premier album, on a vécu quelques changements de line up qui ont eu une influence sur les compos studios et d’autant plus sur leurs interprétations live ! Côté studio pour cet album, j’ai globalement posé les bases des compositions au niveau des guitares, de la basse et des esquisses des pianos. Parfois, je m’inspirais de riffs qu’on mettait en commun avec Vincent L, d’autres fois je composais tout intégralement et on se mettait ensuite d’accord ensemble pour affiner les structures. Une fois que les structures générales ont été posées, on en discute avec les autres membres du groupe pour que chacun puisse amener des idées, compléter les structures initiales et y insuffler sa petite pâte. En général, les parties instrumentales viennent avant le texte et les chants. Vincent L. et moi, préférons bien nous imprégner de l’ambiance des titres et voir quels thèmes cela peut nous évoquer avant de commencer à réfléchir dessus.
Baptiste : Je fais partie des membres qui ont rejoint le groupe après le premier album, sur lequel Olivier à composer et arranger l’entièreté des claviers à l’époque. Pour “Fragments de Destinées”, il a à nouveau composé les claviers mais m’a sollicité pour qu’on puisse les arranger ensemble derrière et que je puisse y apporter mes petites retouches. Il y a certains passages qui sont appuyés par des nappes de cordes et d’orchestres ou encore d’orgue ce qui a demandé pas mal de travail d’arrangements. Il faut savoir aussi que l’on aime bien faire différer la musique en concert de la musique en studio en ajoutant ou modifiant certains éléments, jusqu’à parfois un petit peu d’improvisation. Cela ajoute quelque chose en plus au live, je trouve. Aussi, on essaie souvent de faire évoluer notre manière de composer, et je pense qu’on ne s’y prendra pas de la même manière pour un prochain disque !
Vincent C : Quand je suis arrivé dans le groupe, les pré-productions étaient déjà enregistrées. Il existait donc déjà une batterie riche composée par Clément et Olivier, ce qui m’a permis de bien comprendre l’intention de la batterie dans cet album et dans Opprobre et de m’en inspirer pour composer mes propres parties. Pour préparer l’enregistrement j’ai beaucoup joué les morceaux et j’envoyais ce que je faisais à Olivier et Clément pour vérifier que mon adaptation était pertinente par rapport à la composition. Cependant je n’ai pas écrit de partitions précisant ce que je faisais, ce qui a donné à l’enregistrement en studio un côté spontané comme en live.
Qu’est-ce qui vous inspire pour composer musique et/ou paroles ? Avez-vous des sources d’inspiration autres que musicales ?
Olivier : Personnellement, quand je compose, je puise pas mal dans le ressenti émotionnel liés aux souvenirs. Beaucoup de passages instrumentaux dans Opprobre sont directement connectés aux sentiments de nostalgie (qu’elle soit positive ou négative). Les inspirations peuvent autant venir d’événements du vécu ou également d’autres œuvres littéraires (Huxley, Baudelaire, Nietzsche, etc…), de peinture (Friedrich, Turner, etc…), des jeux vidéos (Celeste, The Binding of Isaac, etc…) ou cinématographiques (Filth, Mr. Nobody, etc…). Je fais énormément le lien entre la musique jouée et des “dessins mentaux”. Pendant très longtemps, avant même de faire de la musique, je m’exprimais de cette manière là avec le dessin. Aujourd’hui, ce lien est de plus en plus fort d’ailleurs.
Dans tous vos morceaux, on observe une dualité très complémentaire entre chant clair et hurlements, comment répartissez-vous le “temps de parole” ?
Olivier : Les parties chants sont, généralement, les éléments qui arrivent en dernier lors du processus de compositions de nos morceaux. On aime bien prendre le temps de s’imprégner de l’ambiance des morceaux avant de poser un texte et de commencer à réfléchir à comment l’interpréter. C’est un processus assez long et où on a beaucoup échangé avec Vincent L. On aime bien faire en sorte que l’ambiance s’impose aux textes et ensuite que les textes suggèrent le type de chants. Il n’y pas vraiment de règles au niveau du partage et de l’équilibre entre les deux types de chant, ça dépend vraiment du morceau.
Selon moi, le titre des morceaux est très explicite quand à l’ambiance générale du morceau. Indifférence est très sombre et oppressant, alors que Renouveau et Reddition sont plus doux, voire même assez lumineux. Comment choisissez-vous les titres des morceaux ?
Olivier : Ah bah c’est un super retour merci ! Alors pour le choix des titres en fait c’est venu très rapidement, on s’est principalement basé sur les premières esquisses de paroles ainsi que les citations. Ça nous a servi de sorte de feuille de route vu que les morceaux sont assez longs et assez denses!
Est-ce qu’il y a un titre qui vous parle plus qu’un autre, ou que vous préférez aux autres ?
Olivier : J’aime énormément le morceau d’ouverture Vertige, c’est un morceau qui est très riche dans ses ambiances et “intense” autant d’un point de vue de ses textes que dans son interprétation. Également, le morceau Cendres fait partie de mes préférés, c’est un morceau plus lent, aérien et très lourd dans ses ambiances, en particulier sur sa fin.
Baptiste : Reddition pour ma part est l’un de mes préférés. C’est tout un mélange d’émotions et de couleurs pour un final très cathartique je trouve. Il a un côté très « à fleur de peau” sur le début qui me parle tout particulièrement. Cendres qui fait, selon moi, un parfait final avec également une face très “aigre-douce”.Absence également qui est sûrement le morceau le plus mélodique de l’album.
Vincent C : Le premier morceau qui m’a fait accrocher au groupe et à l’album est Absence, et c’est le premier que j’ai travaillé, j’ai donc un attachement et une familiarité particulière pour ce morceau. Mais je pense que mon morceau préféré est l’Épreuve, j’aime beaucoup son côté sombre et solennel et ses riffs accrocheurs. Sinon j’adore Cendres qui clôture parfaitement l’album et fait écho à un événement de l’histoire qui me passionne et m’horrifie à la fois. Mais en vérité cette question est très difficile car chaque morceau a une ambiance propre et il est difficile de trouver celle que je préfère.
Les thèmes abordés sont plutôt tristes et emplis de désespoir, est-ce que c’est simple pour vous d’écrire et de porter ces émotions négatives jusqu’à la scène ?
Olivier : C’est vrai que nos textes tournent énormément sur les conflits intérieurs, sur la nostalgie et sur comment on vit avec ces blessures ou ces doutes avec les autres. Sur scène, c’est l’occasion pour nous de mettre en valeurs non plus le côté introspectif de notre musique mais plutôt son côté viscéral, fougueux. Pour moi, c’est comme quand on garde énormément de choses en nous sans forcément en parler et qu’au bout d’un moment, tout finit par sortir dans un élan impulsif. Ça raconte autre chose, quelque chose de plus dramatique, de plus éléctrique. Comme disait Baptiste, pour le live on a une approche beaucoup plus organique et on aime bien laisser parler le ressenti individuel des uns et des autres. Que ça soit par des réarrangements, des parties additionnelles, un peu d’improvisation ou encore des types de voix supplémentaires pour ponctuer les moments “forts”. Autant sur CD, l’ambiance qu’on a voulu dépeindre est plutôt introspective et nostalgique, autant en live, on privilégie le côté viscéral et épique.
Pouvez-vous également me parler un peu de l’artwork ? Quelle est sa relation avec votre musique ?
Olivier : Oui, carrément ! L’artwork a été réalisé par Irrwisch qui est un illustrateur autrichien que je suivais déjà depuis quelques années et qui a énormément travaillé avec des groupes comme Hexvessel, Botanist, Anomalie, etc… C’est une personne qui apporte une attention toute particulière à l’esthétique et au lien entre parole, graphisme et musique. Quand on l’a contacté, il nous a demandé de lui faire écouter l’album ainsi que l’intégralité des textes pour voir ce que cela pouvait lui inspirer. Les choses se sont faites de manière extrêmement naturelle avec lui et on sentait bien qu’on avait une vision esthétique très proche. L’illustration qu’on a retenue est volontairement extrêmement figurative et est effectivement en lien très étroit avec les thèmes de l’album : Pour développer un peu, dans Fragments de Destinées, les textes dépeignent une vision désabusée du monde contemporain au travers les yeux de deux personnages. A travers leurs évolutions au cours de différentes situations, l’album questionne ainsi sur leurs doutes, errances, blessures etc. mais aussi leurs espoirs et leurs rêves. Symboliquement, toutes ces expériences, aussi diverses soient-elles, peuvent être ainsi vues comme des sortes de fragments de vies qui, une fois unie, représentent toute la complexité de nos propres histoires et également l’histoire de notre monde. Pour nous, elle colle extrêmement bien aux différentes ambiances tantôt sombres, tantôt plus lumineuses des titres et nous avons énormément apprécié le fait qu’Irrwisch cherche à retranscrire au mieux l’ambivalence et les différents degrés de lectures de nos textes dans son illustration tout en laissant une grande liberté d’interprétation.
Je sais que le Covid-19 a foutu en l’air pas mal de choses l’an passé et même cette année, mais est-ce que vous avez déjà des plans pour l’avenir ?
Olivier : Ouais, la pandémie a pas mal chamboulé nos projets initiaux (release party, tournées, etc…) même si on profite de ces périodes sans concerts pour justement se concentrer sur la conception du prochain album dont l’écriture commence à déjà bien prendre forme. Également, on arrive à trouver des occasions pour répéter et ainsi continuer de préparer le retour sur scène lorsque cela sera possible. On espère que cela pourra reprendre bientôt, on a très hâte de pouvoir défendre nos nouveaux titres sur scène.
Quand j’écoute la musique d’Opprobre , j’imagine sans mal un lieu abandonné et ravagé par le temps. A quel paysage pourriez-vous associer la musique d’Opprobre ?
Olivier : Je suis assez d’accord avec ta remarque et notamment sur le fait que tu fasses un rapprochement avec le Temps. Instinctivement, ça ne serait pas forcément un paysage “réel” mais plus une représentation : Je mettrais en relation la musique d’Opprobre et ses ambiances avec les paysages dépeints par le peintre romantique Caspar Friedrich. Une de ses œuvres qui m’évoque le plus Opprobre c’est sa toile Le voyageur au-dessus de la mer de nuage. Je trouve qu’elle illustre bien les différentes facettes de notre musique et, justement, son ambiguïté vis-à-vis de la question du temps. Comme s’il était suspendu.
Bien que le groupe soit encore assez jeune, quel regard avez-vous sur le Black Metal français ? Et sur la scène internationale ?
Olivier : Je trouve que, depuis une petite quinzaine d’années, il se passe énormément de choses intéressantes au niveau de la scène française (et même constat à l’international). D’un côté, on a eu l’explosion de la vague Post-Black et Blackgaze/revival Shoegaze avec Alcest, Les Discrets, Amesoeurs, etc… Aujourd’hui, ça me paraît difficile de ne pas reconnaître leurs influences dans les inspirations des groupes les plus atmosphériques de la scène. De l’autre, on a eu l’explosion de groupes cherchant des ambiances plus lourdes, oppressantes : The Great Old Ones, Regarde Les Hommes Tomber, Déluge, etc… J’ai l’impression qu’on est sorti aussi de certains carcans thématiques vis-à-vis des thèmes historiques du Black Metal pour s’ouvrir à de nouveaux thèmes et que ça permet aussi d’explorer de nouveaux univers musicaux ce qui est une bonne chose selon moi. J’ai l’impression qu’il y a aussi un pan plus orienté “Black Médiéval” qui semble pas mal se développer ces toutes dernières années (notamment les dernières sorties chez Les Acteurs de l’Ombre) mais, pour être très franc, j’ai moins suivi cette scène.
Au niveau de la petite scène “underground”, il y a énormément de projets super intéressants qui commencent à se développer et à proposer une vision un peu différente du Black Metal. Je pense notamment à Morteminence, Acedia Mundi, Abduction, Etxegiña, Nervengeist, Sviatibor, etc… Je ferai globalement le même constat à l’international. Deafheaven a, à l’époque de Sunbather, foutu un pied de nez monstrueux aux codes esthétiques “classiques” du Black Metal et ça a ouvert une brèche pour plein de groupes pour complètement redéfinir et assumer de se réapproprier l’esthétique et les textes. Je pense notamment à Botanist et à ses textes très porté sur l’écologie, au dernier Show Me A Dinosaur, à Heretoir, etc…
C’est pas nouveau comme tendance mais il y a aussi de plus en plus d’hybridation de styles. Le groupe qui me vient direct en tête c’est White Ward qui propose un mélange entre un Post Black hyper viscéral et un Jazz ambiance film noir années 50. On sent que Blackjazz de Shining est passé par là, le côté épileptique en moins. On sent aussi que Fleurety et tous ces groupes d’avant-garde des années 90 ont eu quelques petites influences dont la démarche revient en force chez les jeunes groupes. Un autre élément me semble important à saluer, c’est l’affirmation de plus en plus marquée de groupes de la scène Black Metal contre les violences et ceux qui s’en servent pour véhiculer des messages haineux ou à caractères oppressifs. Je pense notamment à Wolves in the Throne Room et à Panopticon au niveau de la scène américaine et, en France, à des groupes comme Sordide ou Morteminence.
Y a t’il des artistes ou des groupes avec lesquels vous souhaiteriez collaborer à l’avenir ? Que ce soit sur un titre, ou plus.
Olivier : Si l’occasion se présente, pourquoi pas! J’ai en tête quelques groupes avec lesquels ça pourrait être marrant d’essayer de faire un truc: Abduction, Nervengeist, Alpha du Centaure, Solventis, Morteminence…
Comment avez-vous commencé la musique ? Quel a été votre premier instrument et comment est-ce que ça s’est passé ?
Olivier : A la toute base, j’étais surtout un très gros auditeur. Extrêmement curieux, j’aimais beaucoup fouiller sur les sites spécialisés pour découvrir de nouveaux groupes, de nouveaux styles. Progressivement, mon intérêt pour la musique m’a fait m’acheter une guitare à 18 ans. Guitare acoustique pendant quelques mois puis ensuite je suis passé sur l’électrique. Je me suis très rapidement pris au jeu et j’ai continué à pratiquer, commencé à m’intéresser à la théorie musicale, la MAO et très très vite commencé à composer. Vu que j’ai appris seul, c’était pas facile au début mais la curiosité m’a poussé à m’accrocher et m’a permis de continuer tout en gardant le plaisir de jouer. Au fil des années, je me suis mis également à la basse, au piano et aux chants clairs et saturés. Plus récemment, j’ai appris quelques rudiments de batterie et j’aimerai approfondir cet instrument dans les prochaines années… Si je trouve le temps pour haha.
Baptiste : Je jouais de la musique pour faire rire mes potes au lycée… J’avais téléchargé une application de piano sur mon téléphone et je re-jouais des jingles ou des thèmes connus. Un pote à moi avait un vrai piano chez lui sur lequel je faisais la même chose et sa mère m’a convaincu de m’acheter un clavier pour jouer chez moi. A la suite de ça j’ai fini par apprendre dans mon coin, à découvrir la musique assistée par ordinateur et m’y intéresser pour de vrai !
Vincent C : J’ai commencé la batterie à 6 ans en école de musique. J’ai commencé jeune surtout par le jazz et globalement grâce à l’école de musique je jouais de pleins de styles différents. Fun fact, c’est l’école de musique qui m’a fait découvrir le Metal avec un groupe avec lequel on jouait du Iron Maiden et autres groupes de Heavy. Et j’ai même passé un examen officiel avec ce groupe ! Je me suis donc mis à la double pédale peu après, et j’ai joué principalement du metal en auto didacte et dans des groupes amateurs par la suite tout en essayant d’importer des nuances de jeu apprises dans les autres styles.
Quels sont vos hobbies en dehors de la musique ? Je pense connaître la réponse, mais est-ce que vous réussissez à vivre de votre musique ?
Olivier : A part la musique, selon les périodes, je passe aussi beaucoup de temps à dessiner. C’est une activité que je pratique depuis que j’ai 5-6 ans environ. J’aime beaucoup lire, que ce soit des livres, des BDs ou des mangas. J’apprécie également beaucoup les jeux vidéos. En particulier la scène indépendante où ces dernières années, on a eu pas mal de jeux proposant des mécaniques, concepts et types de narrations plutôt originaux et extrêmement intéressants (que ce soit dans les rogue-lite, les platformers, les jeux de stratégies ou encore les RPGs). Comme beaucoup de groupes, pour l’instant, personne dans le groupe n’en vit et chacun exerce une activité annexe.
Baptiste : Je suis un grand fan de jeux vidéo également, tellement que j’en ai fait mon métier. Je partage avec Olivier cette fascination pour la scène indépendante également. Je ne sais pas encore si on peut appeler ça un hobby pour le moment, mais je me suis essayé au montage vidéo dernièrement et il faut croire que ça me plaît beaucoup. Ça doit faire 10 ans que je dis que je veux me remettre à lire mais c’est pas encore arrivé haha.
Vincent C : Depuis assez récemment je me suis remis à lire. Sinon je regarde beaucoup YouTube avec entre autres pas mal de vidéos d’histoire notamment Nota Bene et Mamytwink avec Histoires de Guerre. Je regarde quelques séries et pas mal de films aussi. Et pour les jeux vidéos pour l’instant j’ai un PC nul mais je regarde Twitch pour compenser. Et je fais un peu de sport aussi, avant je faisais beaucoup de kayak mais j’arrive plus à en faire, ça prend trop de temps.
A quel plat typiquement français identifieriez-vous la musique d’Opprobre ? Pourquoi ce choix ?
Olivier : Je dirais la tartiflette ! Parce que c’est un plat où il y a différentes couches qui se mêlent ensemble pour donner un résultat plein de saveurs. Les différentes couches me font penser aux différents instruments utilisés dans notre musique et les saveurs me font penser aux ambiances différentes qu’on développe dans notre musique haha !
Dernière question : je vous laisse créer la tournée de vos rêves avec Opprobre en ouverture et trois autres groupes français ! Même question avec trois groupes internationaux.
Olivier : Alcest, Lost in Kiev et Year of No Light pour les groupes français. Holy Fawn, The Ocean et Lantlos pour les groupes internationaux.
Baptiste : Alcest, Birds In Row, Hypno5e pour les français. Deafheaven, Caspian et Holy Fawn pour l’international !
Vincent C : Avec Klone, Alcest et Gojira pour les français et Leprous, The Ocean et Pain of Salvation pour les internationaux.
Merci encore pour le temps que vous avez accordé à mes questions, je vous laisse les mots de la fin !
Olivier : Merci à toi ! En ces moments compliqués continuer à créer et à partager avec les autres c’est quelque chose qui a d’autant plus de sens et on espère vraiment pouvoir bientôt revenir et défendre les titres sur scène !
Vincent C : Merci pour ces questions ! On est très fiers de cet album et on espère qu’il vous plaira autant qu’il nous a plu à concevoir !
Baptiste : Merci pour l’interview ! On espère bientôt pouvoir vous croiser à un concert et j’espère que l’album vous plaira 🙂