Les membres du groupe Përl, Aline (chant/guitare/machines), Bastien (basse) et Thibault (batterie/percussions) m’ont laissé leur poser quelques questions à l’occasion de la sortie de leur troisième album, Les Maîtres du Silence.

Chronique de Les Maîtres du Silence

Crédits photo : Elise Diederich Photographie

Bonjour et merci de m’accorder de votre temps ! Comment présenteriez-vous le groupe Përl à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ?
Bastien (basse): Un trio de musiciens, avec un amour commun de la musique violente, mais dont les influences sont beaucoup trop nombreuses pour proposer une musique qui se classerait facilement, avec de multiples facettes, souvent agencées dans le même morceau… Une invitation au voyage, à la catharsis, au lâcher prise, aux émotions, servie par des textes en français.
Plus précisément, pour ceux qui aiment les étiquettes, Post-Black, Doomgaze, Metal Prog, avec des éclaircies Post-Rock ou Rock Indé. Mais on attend avec impatience les nouvelles dénominations qui tomberont des chroniques du nouvel album ! 

D’où vient le nom Përl et que signifie-t-il pour vous ?
Aline (chant/guitares/machines): C’est une histoire assez drôle et simple. A l’époque, nous étions jeunes et sans trop d’idées. Nous sommes tombés sur le mot Perle et nous avons trouvé ça cool. C’était court, facile à retenir et, au niveau du sens, il y avait une connotation de beauté rare donc nous avons validé. Après, pour éviter des soucis de droits et, aussi d’esthétique, nous avons juste décidé de retirer le dernier e et d’intégrer un umlaut. Përl est né.

Përl est sur le point de sortir Les Maîtres du Silence, le troisième album du groupe.
Comment vous sentez-vous par rapport à cet album ? Est-ce que vous êtes fiers de ce que vous avez accompli ? 
Thibault (batterie/percussions): On a souvent tendance à dire que le troisième album est celui de la maturité. Je ne sais pas si c’est le cas pour nous étant donné que l’on a souvent tendance à vouloir un peu se remettre en question et se réinventer dans nos compositions, mais je crois que c’est celui où nous avons été le plus confiant musicalement et techniquement. On a tenté pas mal de nouvelles choses sur cet album et c’est assez libérateur de casser parfois ses propres barrières pour tenter de s’aventurer sur d’autres terrains. Je suis très heureux de voir que l’on arrive toujours à conserver cet esprit de liberté artistique très présent dans notre manière de composer la musique et je crois que cela s’en ressent sur l’album. Après presque 13 ans à jouer ensemble, je pense qu’on peut être fiers d’avoir réussi à franchir le cap de la décennie et de trouver encore des choses à faire et expérimenter dans notre univers musical.
Aline : Pour ma part, je sens que cet album nous a fait passer un certain « pallier » et, comme le dit Thibault, il nous a fait poser beaucoup de questions mais, je pense, des bonnes questions. Il a fallu passer par beaucoup d’incertitudes pour finalement réussir à faire sonner ce 3e opus à notre image. Si cet album est celui de la maturité, pour reprendre l’expression, j’espère que le prochain ira encore bien au-delà…

Est-ce que vous pouvez m’en dire un peu plus sur cet album ? Que ce soit sa signification, sa création, comment vous l’avez composé…
Bastien: La composition a été particulière, car j’ai passé les 3 dernières années aux Pays-Bas. On compose habituellement tout en jammant, en répétition, il a donc fallu apprendre à travailler un peu à distance et à condenser les moments de jam sur des résidences un peu plus longues. On a donc mis pas mal de temps à l’écrire, d’autant qu’il contient cette fois-ci 8 morceaux pour 53 minutes. La thématique principale est apparue petit à petit, au fur et à mesure des instrumentations et des textes: la relation de l’homme au vivant ainsi qu’une certaine mise en avant du monde animal. Les petits êtres.

Vous avez collaboré à nouveau avec Etienne Sarthou pour l’enregistrement et le mix, puis avec Magnus Lindberg pour le mastering et enfin avec Raphaelle Monvoisin pour l’artwork. Comment se sont passées ces collaborations ? Pourquoi avoir choisi ces artistes précisément ?
Aline: Pour l’enregistrement, nous avions déjà travaillé avec Etienne Sarthou et Magnus Lindberg. Ils s’étaient occupés de Luminance, notre album précédent. Nous étions vraiment satisfaits du travail effectué donc nous sommes repartis pour un nouvel opus avec eux. Etienne a toujours su bien percevoir notre univers qui mélange puissance, rage mais aussi poésie et sensibilité. Une fois de plus, sur Les Maîtres du Silence, il nous a aidés à donner le meilleur de nous même, à aller plus loin, tout en respectant notre musique. Magnus, quant à lui, donne à nos productions toujours plus de grandeur, de grain et d’espace et… quand on parle du Sauvage… ça sonne comme une évidence !
En ce qui concerne Raphaëlle Monvoisin, le choix s’est fait simplement après avoir observé longuement son travail. C’est la réalisatrice de notre clip, Je parle au Sauvage, qui nous l’a fait découvrir. On a trouvé ses dessins à l’aquarelle vraiment beaux et intéressants aussi en termes de texture. Nous avons donc choisi de faire un test avec elle et ça a super bien fonctionné. Comme pour Etienne et Magnus, elle a très vite compris et capté les émotions de notre disque et dessiné des éléments parfaitement adéquates.

Je vous ai personnellement découverts avec le clip Je parle au sauvage, et son superbe clip. Comment avez-vous eu les idées qui ont mené à sa réalisation ? 
Thibault: Nous nous sommes portés sur le choix de ce titre car il nous semblait être une bonne synthèse des nombreuses influences de l’album tout en ayant une approche particulière avec quasiment pour la première fois dans notre musique un « vrai » refrain haha. La thématique sur cette question de la réappropriation de l’être sauvage en nous est je pense assez universelle surtout dans une époque très néo-libérale où les aliénations sur les êtres sont nombreuses. Retrouver cette part de sauvage et de nature en nous, je pense que beaucoup de gens aspirent à retrouver ça d’une manière ou d’une autre, c’est un souhait, un fantasme peut-être. Par ailleurs tu vois ce sujet on peut le retrouver d’une certaine manière dans le dernier roman d’Alain Damasio, Les Furtifs. Concernant le clip nous avions travaillé auparavant sur le titre Séléné avec Anaïs Novembre sur l’album Luminance. Elle avait réalisé en collaboration avec Claire Parizel un magnifique travail. Il nous semblait évident de retravailler avec Anaïs, cette fois-ci en lui proposant de nous intégrer à l’image en tant que musiciens, histoire d’avoir un rendu plus live. De là elle connaissait la thématique de la chanson et nous a proposé de travailler avec Ysambre, artiste plasticienne et performeuse qui fait des autoportraits d’elle nue en forêt avec une approche presque fantastique et hors du temps, un peu à l’image de l’artiste Miru Kim avec sa série Naked City Spleen. Ysambre incarne parfaitement cette approche du sauvage. Et le lieu de tournage dans les Alpes pour ces prises de vue était l’endroit idéal ! Nous sommes très très fiers du résultat, une fois de plus c’était bien au-delà de nos attentes. Nous sommes très heureux de pouvoir travailler avec une personne comme Anaïs qui sait parfaitement mettre en image notre univers. 

 

J’ai depuis creusé un peu votre discographie, et bien qu’on sente une sorte de “fil rouge” au niveau sonore, j’ai la nette impression que cet album est plus abouti, que ce soit dans le message, dans la dualité sonore… est-ce que vous avez également eu cette impression ?
Thibault: Le fait de travailler avec Etienne Sarthou nous a fait progresser en tant que musiciens et la tournée avec nos amis de Laster en 2020 a été je pense assez bénéfique pour nous obliger à déployer encore plus d’énergie et être plus « carrés » dans notre travail de groupe. Je pense en fait tout simplement que l’on a gagné en confiance en nous, on hésite moins à nous exprimer comme on le souhaite, y compris dans la composition. Je pense également que le fait de travailler sur une thématique globale nous aide pas mal pour structurer l’ensemble. C’était déjà un peu le cas pour Luminance et on a accentué cet aspect quand Aline nous a proposé le concept poétique des paroles pour Les Maîtres du Silence. Quoiqu’il en soit, on va continuer à développer notre univers clair-obscur !

En parlant de “dualité sonore”, votre univers est composé d’éléments très bruts comme le chant, mais également de parties plus douces, comme ces rythmiques envoûtantes. Comment arrivez-vous à lier les deux aspects de votre mélange de styles si particulier ?
Bastien: On a toujours été très fan de cette idée de clair-obscur. Se faire se succéder des passages très violents, très noirs, et des respirations plus calmes et lumineuses. Le plus dur dans ces cas là est de soigner les transitions… Depuis Luminance, notre précédent mini-album, on se permet en plus de sortir de certains schémas qui nous permettent de mélanger encore plus intimement ces deux aspects. En particulier, un passage très calme n’appelle plus forcément un chant clair, mais peut très bien se marier avec un chant très hurlé, un peu lointain. Et inversement, la grosse rythmique Metal peut être d’un coup éclairée par une ligne de chant mélodique.
Thibault : Il y a aussi le fait que l’on a pas forcément les mêmes attentes ni forcément toujours les mêmes envies au même moment, ça permet de ce fait de confronter des visions et de créer une certaine esthétique des contraires. On n’écoute pas toujours les mêmes choses de notre côté, donc ça va accentuer diverses influences. 

Qu’est-ce qui vous inspire de manière générale, autant pour les paroles ou la rythmique? Que ce soit de la musique, de l’art en général, ou autre chose. 
Thibault : Je pense que la première influence vient souvent des musiques que l’on écoute individuellement. Mais là je vais parler pour moi sur mes parties de batterie, étrangement pour cet album j’avoue ne pas avoir été très inspiré par les artistes de la scène Metal. Lors de notre semaine de composition pour l’album j’étais à fond sur l’album La fête est finie d’Orelsan et l’album Brol d’Angèle ainsi que les musiques de Pomme. Au moment de la composition je n’avais pas vraiment envie de jouer du metal et je crois que ça a été bénéfique car ça m’a poussé à être plus créatif sur mes parties. D’ailleurs tu vois j’ai même utilisé un petit truc qui vient du morceau Le Lac de Julien Doré que j’ai placé sur Je parle au Sauvage, c’est très discret mais à vous de trouver ce que j’ai fait ! Pour la batterie, j’ai plusieurs musiciens qui sont de grandes influences pour moi chez Përl, Mario Duplantier de Gojira bien évidemment, mais également la batteuse de Warpaint, Stella Mozgawa. Après je traîne beaucoup (beaucoup trop même…) sur Instagram et je découvre d’excellents batteurs et batteuses et ça me donne envie d’aller plus loin. Allez un exemple, Kami Akhamie Kies, elle est extraordinaire ! Elle mélange la batterie et les percussions en sortant des grooves complètement incroyables. Dernièrement je m’intéresse de plus en plus aussi au travail du maître de l’afrobeat, Tony Allen. Après tu vois je peux aussi des fois trouver l’inspiration ailleurs, chez des artistes picturaux ou vidéo. J’adore Bill Viola comme artiste contemporain, typiquement son art est très inspirant pour moi. C’est très intéressant d’imaginer une mise en musique avec son instrument d’une œuvre plastique. J’aime explorer à la batterie et sortir un peu des carcans Metal et la musique de Përl permet de pouvoir explorer ce genre de créativité. 
Bastien: Pour le coup, nous étions avec Aline dans une phase bien plus metal pour cet album. On pourrait citer en grosses influences des groupes comme Cult of Luna, Hypno5e, Alcest, Der Weg Einer Freiheit, The Ocean, Conjurer, Amenra. 
Aline: En effet, nous sommes dans quelque chose de beaucoup plus « Post » avec Bastien : Post Black, Post Metal, Post Rock, etc. Les groupes qu’ils citent sont clairement des influences. Pour ma part, je m’intéresse aussi de plus en plus à la scène Electro et je pense que pour certains morceaux de l’album ça a eu un impact dans la manière de concevoir les choses mais aussi en studio quand on a travaillé sur les sons, le mix, etc. Après, je suis quelqu’un qui se nourrit d’énormément de choses différentes en musique, dessin, photo mais aussi en littérature. Je lis énormément et ça m’apporte beaucoup de réflexions, d’idées, d’inspirations. Je trouve que les livres sont des ressources inépuisables. Les Maîtres du Silence, dans le thème des textes, renvoie à plusieurs artistes: une photographe, deux écrivains , peut-être même trois… saurez-vous les trouver ? 😉

Côté paroles justement, on remarque une plume assez crue, mais pourtant très métaphorique, presque mystique, comment avez-vous développé cet aspect de l’univers du groupe ?
Aline: Dans la mesure où j’écris les textes, je vais essayer de répondre à cette question… et ce n’est pas simple car je suis quelqu’un qui écrit aussi bien des paroles, que de la musique, de manière assez intuitive. Il est rare que j’ai des process auto-définis. Je vais plus avoir un « sentiment » ou une « intuition » et, si ça m’inspire, je vais creuser dans ce sens là et tourner autour. Parfois, je peux développer toute une série d’idées autour de quelque chose et au final me dire, non, je change tout. Par exemple, pour l’anecdote, Les Maîtres du Silence , au tout début, aurait dû être un album qui parle plus de mythologie mais, non, j’ai complètement pris un autre virage en pleine période d’écriture et c’est devenu plus un album sur notre rapport à la nature et au vivant.
Sinon, je suis quelqu’un qui lit beaucoup et mes lectures peuvent aussi parfois me toucher et donner naissance à des textes ou des concepts. Après, évidemment, quand je propose des thèmes ou des sujets, je fais en sorte que les gars soient partants et que ça leur parle aussi. Sinon, comment interpréter de manière juste et qui fait sens? 

Comment vivez-vous la crise du Covid-19 en tant que groupe depuis plus d’un an ? Est-ce que les différentes périodes de confinement et les mesures gouvernementales ont eu un quelconque impact sur l’album ?
Aline: Comme beaucoup de monde, et surtout d’artistes ou personnes du milieu culturel, ce n’est pas une période facile. Tout est fermé, il faut réorganiser en permanence la moindre activité programmée en fonction de l’évolution des annonces (ton agenda devient ton livre de chevet) et , tout ça, sans vraiment savoir quand ça va s’arrêter. Mais, je trouve que nous avons malgré tout réussi à bien gérer cette période: nous avons réussi à enregistrer ce 3eme album, nous avons pu tourner notre clip juste avant le 3e confinement et là nous venons de réussir à faire une résidence après des semaines de discussions et de mise en place de contrats. Mais, ça a pu se faire… et avec les gestes barrière svp ! Je pense que ça a été important de réussir ça pour le moral des troupes. Ça motive à continuer de travailler et de créer, même quand la ligne d’horizon te paraît encore très loin.
Bastien: Je dirais même, sur ce qui était prévu, hormis des pistes de concerts et des répétitions, on a tout réussi à caler. Tournée européenne en janvier/février 2020, enregistrement en juillet/août, photos promos fin décembre, tournage du clip fin février, captation live il y a quelques semaines… Nous sommes hyper chanceux.
Thibault : Après on va pas le cacher, c’était un peu beaucoup la mission pour tourner par exemple les séquences du clip en mars dernier…Un peu stressant comme situation, mais ouf on a réussi ! 

Comment est-ce que la pandémie vous a affectés en tant qu’individus ? 
Thibault : La question je pense est assez personnelle alors je vais parler en mon nom, mais en ce qui me concerne oui…Le moral, la motivation, aussi bien à faire de la musique que d’autres choses, ont été considérablement mis à mal pour moi. On a tourné deux morceaux en live il y a peu de temps, j’avais peur de pas retrouver mes réflexes, que la cohésion de groupe ne se fasse pas, de me retrouver perdu aux balances…J’imagine que je dois pas être le seul dans ce cas. Puis alors ne parlons pas de la vie sociale…Mais bon là j’apprends rien à personne, les ami(e)s manquent, tu vas sur des sites ou applis de rencontres tu peux rencontrer personne, voir ou faire des concerts c’est mort, les restaurants ou une bonne pinte entre potes dans un chouette bar c’est pas possible…Bref, pour le coup j’ai pas connu comme certain(e)s cette « fulgurance de créativité » liée au confinement ni cet épanouissement soudain. Par contre ça fait quand même réfléchir sur ce que l’on est, ce que l’on produit, le travail, notre place dans la société…Un des points positifs du confinement a été de se recentrer sur l’essentiel, certains intellectuels sur les questions du travail, de l’écologie et de la place de l’humain dans la société se sont bien plus fait entendre par la situation sanitaire, ils ont obtenu une portée plus forte, c’est une très bonne chose. 

Bien que tout soit encore assez incertain, est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ? Que ce soit au niveau de la sortie de l’album, ou plus loin encore.e
Bastien: La sortie se fera le 14 mai, malheureusement sans concert de sortie immédiat. On espère pouvoir faire un concert parisien à l’automne pour jouer ce nouvel album en intégralité.. On vient de tourner deux vidéos live que l’on rendra disponible durant ces prochaines semaines, pour donner une idée du potentiel de Përl en live ! Sinon, on réfléchit d’abord à une tournée française, puis lorsque la situation se sera bien arrangée, repartir sur les routes européennes en 2022, comme nous avons eu la chance de le faire en janvier/février 2020. Et messages aux organisateurs de festivals : pensez à nous!!

Quel regard avez-vous sur la scène française concernant les musiques extrêmes ? 
Thibault : Artistiquement c’est super ! Il y a d’excellents groupes dans plein de domaines des musiques extrêmes et ça s’en ressent d’ailleurs de plus en plus au niveau des programmations internationales sur les festivals. Regarde le succès à l’étranger d’Alcest, Hangman’s Chair, Perturbator ou Igorrr, c’est quand même génial tout ça ! Le seul bémol pour moi serait plus lié aux financements dans notre musique, là c’est très très très compliqué pour pouvoir en vivre, même à mi-temps. Et ça il va falloir que ça change. 
Bastien: Je rajouterai même que la musique extrême chantée en français s’exporte plutôt bien, contrairement aux stéréotypes sur la question (chantez en anglais pour fonctionner à l’international).

Comment avez-vous débuté la musique ? Quel a été votre premier instrument et comment est-ce que ça s’est passé ?
Bastien: Thibault a toujours été batteur. Il a découvert le metal avec Rhapsody, y’a eu du chemin de parcouru ! J’ai commencé la guitare classique à 12 ans (« mon fils, choisit, guitare ou piano, parce qu’il est hors de question que tu te mettes à la trompette ou au violon !! « ), puis guitare électrique à 16 ans et basse dans la foulée. Aline a commencé avec la guitare électrique, et s’est faite traquenarder au début du groupe lorsque nous manquions d’un chanteur, en déclarant qu’elle avait fait des chœurs dans un groupe précédent… Elle est maintenant guitariste et chanteuse sur les enregistrements, et a laissé la guitare à Chris, notre gratteux live pour les concerts.
Thibault : Plus précisément, j’ai démarré vers l’âge de 10 ans avec les percussions du monde, djembé, claves, congas…Mais ce qui m’a donné vraiment l’envie de me mettre aux instruments de percussions, c’est quand j’ai vu Manu Katché jouer de la batterie sur le live Secret World de 1994 de Peter Gabriel, j’avais 7 ou 8 ans quand j’ai vu ce concert en VHS et je me suis dit : « Wouah ça a l’air trop cool la batterie ! » 

La sortie de l’album se fait avec Terre Ferme Records, comment se passe la collaboration avec eux ?
Aline: Pour l’instant, nous sommes vraiment très contents. Ce sont des personnes très investies et qui font vraiment tout pour nous porter. Ça fait plaisir d’avoir des gens comme ça à nos côtés, qui se battent pour notre projet… et, en plus, dans un cadre sympa et de confiance ! Bon, après, ça reste des Bretons… mais ça, ce n’est pas de leur faute… Je sens venir un appel ou un message de Marien après lecture de ce passage. Blague à part, Terre Ferme Records et Foudrage (éditeur) font du super boulot !

Y a t’il des artistes ou des groupes avec lesquels vous souhaiteriez collaborer à l’avenir? Que ce soit sur un titre, ou plus. 
Thibault : A titre personnel j’ai plein d’envies, mais aller…J’avoue qu’un petit duo avec Manuel Gagneux de Zeal and Ardor, je suis certain que ce serait super. Sinon il y a l’artiste/musicienne/performeuse italienne Lili Refrain que j’aime beaucoup avec qui je pense que la fusion de son univers et du nôtre fonctionnerait à merveille. J’espère d’ailleurs si on joue en Italie un jour qu’on pourra partager la scène avec elle. Et dans les rêves, une pochette d’album illustrée par Enki Bilal ? Un clip réalisé par Bill Viola, Guillermo del Toro ou Michel Gondry ? Une collaboration avec Alain Damasio ou Virginie Despentes ? Rêvons 😉 
Aline: Il y en a tellement ! Rien que dans le métal, la liste est longue. Sinon, pour sortir du genre, un duo avec un rappeur / une rappeuse serait une bonne expérience. Je pense à des personnes comme VII, Euphonik, Roots Manuva ou Helas. Dans le monde Electro, je tenterai bien des choses avec des projets comme Mode Selektor, Apparat, Arms and Sleepers ou un gars comme Florian Meindl. En plus grandiose, un petit feat avec Tricky… ou Brian Molko (comment ça je n’ ai pas le droit de le dire ?). Sinon, oui, un projet avec Damasio serait très riche aussi, et je sais que tout le monde dans Përl aime Alain !

Quels sont vos hobbies en dehors de la musique ? Je pense connaître la réponse, mais est-ce que vous réussissez à vivre de votre musique ?
Bastien: On a tous un taf à côté, et on est bien loin d’en vivre… Thibault est prof de musique dans un collège privé et donne des cours de batterie, Aline bosse à l’Education Nationale et je suis chercheur au CNRS. On essaye pour l’instant de ne pas perdre trop d’argent avec la musique . Répéter et enregistrer coûte cher… Sinon, du temps pour quelques activités, pêle mêle, escalade, surf, jeux vidéos, pas mal de lectures.

A quel plat typiquement français identifieriez-vous la musique de Përl ? Pourquoi ce choix ?
Aline: Si je m’attendais à une telle question… Je dirais quelque chose de végétarien, d’écolo, du terroir, pas un plat tout prêt bourré de trucs ajoutés. Après quel plat exactement… Une jardinière de légumes ? XD C’est peut-être trop doux… Un gratin de courgettes ? Mais ce n’est pas , je crois, typiquement français… Sinon, un bon bout de pain et du fromage, ça marche toujours !
Bastien: Un combo choucroute de la mer, croziflette et soufflé aux fromages.
Thibault : La quiche lorraine bien sûr ! Parce que d’après mes amis je suis le King of the Quiche !

Dernière question : Avec quels groupes rêveriez-vous de jouer ? Je vous laisse créer une tournée avec Përl en ouverture et trois autres groupes français ! Même question avec trois groupes internationaux.
Aline: Oh mais c’est trop dur ça aussi comme question ! Je dirais pour une tournée avec des groupes français: Përl + Hypno5e, Gojira et Year of No Light ! Pour une tournée avec des groupes internationaux: Përl + Ulver + Cult of Luna + Der Weg Einer Freiheit
Bastien: Përl + Cult of Luna + Solstafir + Mono
Thibault : Pour une tournée avec des groupes internationaux…hum quelque chose d’assez éclectique aux croisements de plein de styles, comme : Zeal and Ardor + Orphaned Land + Solstafir + Përl. Et pour une affiche française : Gojira + Rïcïnn + Acyl + Përl. 

Merci encore pour le temps que vous avez accordé à mes questions, je vous laisse les mots de la fin !
Bastien: Merci énormément à vous pour ce temps passé à mettre en avant les groupes émergents. Nous avons plus que besoin de tels passionnés, c’est donc nous qui vous remercions très fort!
Aline: Merci beaucoup pour cette interview assez originale, je dois avouer !
Thibault : Un immense merci à toi, nous sommes passés avant avec Aline par la case webzines et on sait quel investissement ça demande et c’est grâce à vous aussi que l’on peut exister !