Interview : Mental Cruelty

A Hill to Die Upon, le troisième album de Mental Cruelty, est sur le point d’écraser le monde. Marvin Kessler, guitariste, compositeur et fondateur du groupe, a répondu à mes questions concernant cette sortie.

Chronique de A Hill to Die Upon

English version?

Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le groupe Mental Cruelty et toi, pour quelqu’un qui ne vous connaîtrait pas ?
Marvin Kessler (guitare) : Hay, merci de me recevoir ! Je suis Marvin Kessler, 25 ans, membre fondateur, guitariste lead et compositeur de Mental Cruelty. Mental Cruelty est un groupe de Blackened Deathcore du sud de l’Allemagne fondé en 2016. Nous jouons un mélange de Slam, Deathcore et Black Metal combiné avec un orchestre et des chœurs.

D’où vient le nom Mental Cruelty ?
Marvin : En réalité, c’était le nom du premier groupe de Lucca qui n’était plus actif à cette époque. Nous avons tous deux aimé le nom, alors on a simplement décidé de le garder pour notre nouveau projet.

Le groupe est sur le point de sortir A Hill to Die Upon, son troisième album. Êtes-vous satisfaits de ce que vous avez fait dessus ?
Marvin : Ouais, je suis vraiment fier de ce qu’on a fait sur l’album. C’est à 100% le son que je cherchais depuis un long moment. Nous avons déjà pas mal de retours, et les ils sont extraordinaires, les gens semblent adorer la nouvelle direction que prend Mental Cruelty.

Quelle est l’histoire derrière cet album ? Comment s’est passé le processus de composition ?
Marvin : C’est vraiment difficile à décrire. La plupart des titres sont juste arrivés comme ça. Nahuel (Nahuel Lozano, guitariste, ndlr) et moi sommes allés en Norvège pour cinq jours avec notre matériel de studio, donc on a pu travailler et écrire de nouvelles choses. On a loué un petit chalet au milieu des bois près d’une cascade pour avoir toute l’inspiration et les vibrations qu’ont les groupes de Black Metal norvégiens. Ecrire les titres était plus ou moins comme une distraction de la réalité foireuse causée par quelques problèmes d’ordre privé et bien évidemment de la pandémie du corona. Nous avons passé près de la moitié de l’année à écrire non stop pour cet album, et ça sonnait comme une thérapie pour nous.

Pour cette nouvelle sortie, le groupe a également changé de logo, pourquoi avoir fait ce choix ?
Marvin : Tu sais, après 4 ans avec le même logo, en plus venant d’une autre époque, l’époque Slam de Mental Cruelty, nous avons finalement senti que c’était le moment d’adopter un nouveau logo qui collerait un peu mieux à notre nouvelle direction musicale.

Sur cette album, on sent que votre Blackened Deathcore a atteint une sorte de paroxysme, entre un son résolument écrasant et des tonalités impies. D’où vous vient votre inspiration pour écrire de la musique ? Est-ce que c’était différent de vos précédents albums ?
Marvin : Beaucoup d’inspiration nous vient de notre vie privée, l’année dernière était assez déprimante pour nous tous. Je suppose que c’est pourquoi l’album sonne plus émotionnel, honnête et mature. Nous avons également été influencés par des groupes comme Behemoth, Dimmu Borgir, Lorna Shore et Fleshgod Apocalypse.

Concernant les paroles, j’y trouve plus de références occultes et sataniques, qu’est-ce qui vous inspire pour écrire les paroles ? Qu’est-ce qui vous a menés dans cet univers à l’époque ? Est-ce que vous ressentez une évolution depuis le début du groupe ?
Marvin : Écrire les paroles est principalement le travail de notre vocaliste Lucca. J’ai fait quelques trucs ici et là, mais globalement j’aide juste à apposer les paroles dans le bon courant et le phrasé. Lucca est énormément dans les choses occultes, la mythologie et l’histoire satanique. De ce que je sais, il prend beaucoup d’idées et d’inspirations des nombreux livres et textes qu’il lit.

Est-ce que tu as un morceau préféré sur cet album ? Ou un qui est plus important pour toi ?
Marvin : Ouh, c’est une question difficile, c’est assez compliqué pour moi d’en choisir un car l’album est un concept album et il faut l’écouter du début à la fin. Chaque morceau est tellement différent mais il te guide parfaitement dans cette aventure. Si je devais en choisir un, je dirais Ultima Hypocrita ou The Left Hand Path.

Sur cet album, vous accueillez Yo Onityan en tant que guitariste invité sur le titre Ultima Hypocrita. Comment s’est passée cette collaboration ?
Marvin : Yo Onityan est l’un des guitaristes les plus incroyables que j’ai vu sur scène. Heureusement, il a remplacé Lucas Mann au pied levé pour la tournée de Rings Of Saturn sur laquelle on a joué en support en 2019. On partageait un transport de nuit, on a visité toutes les grosses villes européennes et on a passé de bons moments en tournée ensemble. Une amitié est née donc nous avons pensé que si quelqu’un devait renforcer ce titre, c’était forcément Yo Onityan et ses doigts magiques, et il a fait un excellent travail !

Cet album est également le premier depuis que le groupe a changé de guitariste et de batteur, est-ce que c’est simple d’accueillir de nouveaux membres dans un groupe ?
Marvin : Changer de membres est toujours un peu difficile parce que tu ne sais pas comment ça va fonctionner au final. Heureusement, nous venons d’avoir deux des meilleurs musiciens que je connais dans ce genre de musique donc ça a beaucoup aidé dans le développement de notre nouveau son. J’ai aussi eu deux nouveaux amis dans ce changement et j’ai hâte de tourner avec mes gars pour la première fois après que cette pandémie soit terminée !

Malheureusement, le Covid-19 a foutu en l’air pas mal de choses cette année, comment avez-vous fait face à la situation en tant que groupe ? Est-ce que ça a changé quelque chose à l’album ?
Marvin : Eh bien, toute la situation est pas mal foutue. J’aimerais tellement jouer en live devant des grandes foules, tout particulièrement avec ce nouvel album qui arrive cette année. La seule chose que l’on peut faire c’est répéter chez nous pour être prêts à jouer à nouveau quand tout réouvrira. D’un autre côté, la situation était tellement déprimante pour notre second guitariste Nahuel et moi, que ces sentiments ont été droits dans nos nouveaux titres. Donc, d’un certain côté, je dirais que la situation nous a aidés à développer notre nouveau son, qui nous semble plus naturel.

Le groupe a déjà sept ans, est-ce que vous pensiez durer aussi longtemps ?
Marvin : En réalité, le groupe a été créé en 2016. Donc on est plus sur cinq ans, ce qui n’est pas si long que ça pour un groupe selon moi.

Te souviens-tu de la première fois que tu as joué d’un instrument ? Comment et quand est-ce que c’était ?
Marvin : Uh, c’était il y a un long moment et je ne m’en souviens pas très clairement. Mon père jouait de beaucoup d’instruments, et je pense que j’ai du m’asseoir sur ses genoux et jouer du piano avec lui, je devais avoir vers 4 ou 5 ans, ou quelque chose comme ça, et depuis je suis devenu accro à la pratique et au fait d’essayer des instruments, et maintenant je suis un amoureux de la guitare.

Quels sont tes hobbies, musique mise à part bien sûr ? Est-ce que tu as toujours un travail à côté de ta carrière dans la musique ?
Marvin : J’ai beaucoup de hobbies, comme voyager autour du monde et visiter tous les endroits merveilleux autour de cette planète. Je suis aussi un grand amateur de parcs d’attractions et j’ai construit mes propres montagnes russes, tout comme d’autres choses avec des Lego. J’ai une énorme collection de Lego dans mon studio. A côté de mon travail de musicien, je travaille pour une entreprise de développement de produits en biotechnologie.

Vous venez d’Allemagne, comment est la scène Metal là bas ? Et la scène Deathcore en particulier ?
Marvin : Je pense que l’allemagne a une scène assez forte en terme de Metal et de Metal extrême. Les concerts sont toujours très fréquentés et les gens dans cette scène soutiennent énormément. Vendre du merch et des CDs, parler aux gens et faire la fête avec les fans pendant les aftershows, ce n’est pas du tout un problème !

Est-ce que vous connaissez la scène française ? Vous écoutez des groupes français ?
Marvin : On a joué quelques concerts en France et on adore ça, l’énergie lors des concerts en France est folle. Un des groupes français que j’écoute beaucoup est Gojira, on les aime tous dans le groupe.

Quels sont vos meilleurs et vos pires souvenirs de live en tant que musiciens ?
Marvin : Chaque jour de tournée est toujours un rêve éveillé pour moi alors je dirais que tous ces souvenirs sont mes favoris. Le seul mauvais souvenir que j’ai d’une tournée c’est ce jour à Prague, quand tout le monde dans le bus s’est chopé une intoxication alimentaire.

Est-ce qu’il y a d’autres musiciens que vous voudriez voir apparaître en tant qu’invités dans les prochaines sorties du groupe ?
Marvin : En ce moment nous sommes vraiment heureux de notre manière de faire sur A Hill To Die Upon. Nous avons décidé de ne pas inclure de guest au chant sur cet album car nous souhaitions nous concentrer sur notre propre écriture sans influence extérieure. Nous ne voulions pas donner le contrôle à quelqu’un d’autre à propos de la technique vocale, du flow ou du phrasé. Pas que nous n’avons pas aimé les précédents invités, nous aimons ça et on a eu quelques apparitions comme Infant Annihilator, Vulvodynia, Ingested etc.. sur nos précédents albums mais nous ne le sentions pas sur A Hill To Die Upon

A quel plat ou boisson pourrais-tu comparer Mental Cruelty ? Pourquoi ?
Marvin : Je dirais de la bière… on vient d’Allemagne tu sais, alors qu’est-ce que je pourrais choisir d’autre ?

Avec quels groupes rêveriez-vous de tourner ? Je vous laisse créer une tournée avec Mental Cruelty en tant que groupe d’ouverture, et trois autres groupes.
Marvin : Je dirais Behemoth, Dimmu Borgir avec l’orchestre complet et les chœurs, et Lorna Shore.

C’était ma dernière question, une fois encore merci de m’avoir accordé de ton temps ! Je te laisse les mots de la fin !
Marvin : Merci pour cette super interview, et merci encore de m’avoir reçu !

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