Néfastes vient cracher sa haine.
Le groupe naît en 2020, année maudite pour la scène, de la collaboration entre Julien Truchan (chant, Benighted), Liem N’Guyen (guitare, ex-Benighted) et Olivier Gabriel (basse, ex-Benighted). Le groupe sort Scumanity, son premier album, avec Source Atone Records.
On démarre en trombe avec Progéniture Décadente, un titre aux riffs ultra-rapides et à la haine débordante. Tout dans ce morceau fait monter en nous la rage, que ce soit les paroles hurlées, la violence pure ou l’ambiance, puis on passe à Fuck With The Bull, You Get The Horn, qui est visiblement construit sur le même modèle de fureur et de froideur. A nouveau, le groupe entier est déterminé à nous offrir un son cinglant, surtout au niveau du chant, mais les riffs ne sont pas en reste avec ces parties plus Old School et pesantes, alors que Make Apocalypse Great Again propose un moment d’accalmie avant de relâcher le chaos sous une forme oppressante et glaciale qui pioche dans les racines du style. Les balancements d’une corde nous annoncent l’arrivée de Supplice, un titre étouffant et tranchant qui nous vomit des riffs dissonants et des hurlements possédés.
La foule scande sa rage pour l’arrivée de Scumanity, une composition plus aérienne qui ne cache cependant pas son attrait pour la violence et les parties énervées avant de revenir sur une ambiance plus sombre pour accueillir Charognards, un titre instrumental mélancolique et lugubre. Si c’est un clavier qui débute le morceau, guitare, basse et batterie rejoindront également cette bande-son de l’apocalypse et du néant qui déferle sur le monde. Le crépitement du feu donne naissance à Ashes Return et sa violence viscérale. Mais cette énergie impie sera contrastée par des riffs plus aériens et dissonants, avant de s’embraser à nouveau pour venir mourir sur Carved Into The Flesh, le dernier titre. Les riffs sont plus mélodieux, offrant une énergie mystique à cette violence infinie qui ne prendra fin qu’avec les dernières secondes de ce titre impie.
Néfastes pioche dans les racines enfouies de la noirceur pour forger son propre son. En à peine trente minutes, Scumanity nous vomit sa rage et sa beauté glaciale en pleine face avant de nous laisser nous noyer dedans. Un futur classique.
95/100