Après quelques années d’absence, Diskord revient.
Formé en 1999 en Norvège par Hans Jørgen Ersvik (batterie/chant, Brainshock, ex-Grind Crusher), le line-up est complété par Eyvind Wærsted Axelsen (basse/chant, Defect Designer, ex-Grind Crusher) et plus récemment Dmitry Soukhinin (guitare/chant, Defect Designer, Wyverna). Préparez-vous pour Degenerations, le troisième album du groupe.
Je ne savais pas à quoi m’attendre avec cet album. L’artwork de Sindre Foss Skancke ne laissait rien prévoir, mais la présence de Colin Marston (Gorguts, Krallice, Behold the Arctopus, ex-Withered…) au mix/mastering m’a mis sur la voie. Le Death Metal dissonant du groupe démarre avec Loitering in the Portal, un titre très étrange qui autorise toutes les folies instrumentales. Blast, patterns surprenants et une technicité impressionnante qui part dans tous les sens, tout comme sur l’intrigante Bionic Tomb Eternal, une composition assez sombre. Le son est entraînant, comptant sur le groove de la basse, puis ce sont des leads déchirants qui sévissent sur Abnegations et son énergie malsaine. On note également quelques passages aériens, puis The Endless Spiral nous fait revenir dans l’inattendu avec un travail surprenant. Le groupe propose des tonalités plus lourdes avec Dirigiste Radio, une composition qui se révèle être très oppressante et qui propose des parties vocales étranges avant Lone Survivor, une courte interlude macabre. Le groupe reprend la violence avec Dragged for Coronation, une composition explosive qui place la brutalité et la complexité au même niveau avant de repartir dans des sonorités planantes pour Clawing at the Fabric of Space, un titre qui semble moderne mais qui propose des accents Old School très évidents, ainsi qu’une viscéralité énergique. Atmos Decay continue de mêler énergie brute et des leads inspirés, puis Raging Berzerker in the Universe Rigid fait cohabiter lourdeur et des influences Prog très douces. L’album touche à sa fin avec la brutale Gnashing, puis c’est avec Beyond the Grime que le groupe referme ce chapitre, tout en créant un énorme contraste entre le blast et les riffs ambiants.
La musique de Diskord est basée sur un contraste permanent. Bien que dirigé par la technicité, la dissonance et la folie, Degenerations place habilement des sonorités brutes, entêtantes et étranges dans un carcan de noirceur.
75/100