Lasse Pyykkö, membre fondateur ainsi que guitariste et bassiste du groupe Hooded Menace, a répondu à mes questions à propos de la sortie de The Tritonus Bell, le sixième album du groupe.
Chronique de The Tritonus Bell
Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps. Pourrais-tu vous présenter le groupe Hooded Menace et toi, s’il te plaît ?
Lasse Pyykkö (guitare/basse) : Je suis Lasse, guitariste dans Hooded Menace, un groupe de Death/Doom Metal finlandais formé en 2007. Nous avons sorti des albums chez Doomentia, Profound Lore, Relapse, Season of Mist, et tourné aux Etats-Unis et en Europe, et joué dans les principaux festivals comme le Hellfest, le Maryland Deathfest, le Tuska, le Party San Open Air, le Roadburn…
Comment avez-vous choisi le nom Hooded Menace à l’époque ?
Lasse : Il y a quelques options qui font références aux films Blind Dead, et Hooded Menace sonnait le mieux. En réalité, ce n’est pas du tout un très bon nom si tu ne reconnais pas la référence.
The Tritonus Bell, votre sixième album, est sur le point de sortir, comment vous sentez-vous par rapport à ça ? Comment s’est passé le processus de composition ?
Lasse : Nous avons vraiment hâte. Il sonne vraiment bien. Le processus de composition doit être un peu plus difficile album après album, mais les titres de The Tritonus Bell sont venus ensemble sans trop d’effort après tout. Nous avons élargi un peu notre son, et les nouvelles influences ont boosté l’inspiration, je suppose – nous avons une source plus profonde dans laquelle piocher, pour ainsi dire.
D’où vient le nom de l’album ? Et l’artwork ? Comment avez-vous travaillé avec l’artiste et quel est le lien avec votre musique ?
Lasse : La pochette est apparue avec le titre de l’album. Nous préférons ne pas trop expliquer les titres de nos albums ou nos paroles, mais plutôt laisser les gens trouver leurs propres interprétations. Moins nous expliquons, plus il y a d’explications, et nous aimons ça. Tout le monde peut avoir sa propre “vérité”. Nous voulions travailler avec Wes Benscoter, et il se trouve qu’il avait la même envie que nous. Ce qu’il a fait avec Autopsy est génial, pour ne seulement nommer qu’un des nombreux groupes avec lesquels il a travaillé. Il a également fait des artworks pour des sorties de films d’horreur, et ce fait n’a fait que renforcer notre intérêt à travailler avec lui. Nous ne pouvions être plus heureux du résultat.
Le premier titre que vous avez révélé est Blood Ornaments, pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Lasse : Nous avons choisi celui-ci comme premier single car il introduit peut-être un peu mieux les nouvelles influences que les autres titres ne le feraient, et puis c’est l’un de mes favoris du nouvel album.
Dans vos titres, je remarque toujours une rythmique lourde et accrocheuse combinée avec des leads épiques et perçants. Comment atteignez-vous un mélange sonore aussi efficace ?
Lasse : Très difficile à dire. Le processus d’écriture est un mélange d’expérience, d’inspiration et d’intuition.
Pour moi, le titre Those Who Absorb The Night est l’un des titres les plus inquiétants. Comment avez-vous pensé l’ambiance du morceau ?
Lasse : Those Who Absorb the Night a une atmosphère assez mélancolique, mais là encore il y a des parties très headbangables pour compléter les sections les plus atmosphériques. En réalité, je trouve que c’est le morceau le plus accessible de l’album.
Le titre de bonus est une reprise d’un morceau de WASP appelé The Torture Never Stops, qu’est ce qui vous a conduits à choisir celui-ci ?
Lasse : Je suppose que nous voulions souligner les influences Heavy Metal des années 80 de l’album en reprenant un groupe de Metal des années 80. WASP est une référence commune dans le camp Hooded Menace, donc nous n’avons pas vraiment eu à débattre à ce sujet. Le premier album de WASP est l’un de mes premiers albums de Heavy Metal, si ce n’est le premier, donc pour moi personnellement, reprendre un de leurs titres était un bon moyen de leur rendre hommage, pour ainsi dire. Le chant de base n’est pas trop mélodieux et ce titre a des riffs de tueurs, donc le titre s’est assez bien transposé, je pense.
En tant que musicien (je suis bassiste), je suis vraiment curieux de savoir quel matériel vous avez utilisé pour enregistrer l’album. Était-il différent des précédents albums ?
Lasse : Pour les guitares et les amplis/cabinets, c’était un peu différent de la dernière fois. Cette fois, tout comme la dernière fois en fait, j’ai utilisé ma guitare Charvel Model 2 chargée avec des humbuckers DiMarzio Super Distortion et Teemu a joué sa Gibson SG chargée avec des Bare Kunckle. Les deux guitares sont passées par un Marshall JVM avec les cabinets custom d’Andy LaRocque de 1987, et des 4×12 Celestial Vintage 30’s. Pour les pistes de basse j’ai utilisé la Fender Precision de Teemu. Je ne me souviens plus de l’installation. Pekka a joué sur son vieux kit de batterie Pearl, avec des peaux Evans. C’est tout ce que je peux te dire.
Le Covid-19 a foutu en l’air pas mal de choses depuis l’an dernier, comment avez-vous géré la situation en tant que groupe ? Est-ce que la crise a eu un impact sur The Tritonus Bell ?
Lasse : Bien sûr, nous avons vu notre tournée européenne et d’autres concerts jetés aux toilettes, mais autrement la pandémie n’a pas eu d’impact sur notre musique en tant que groupe. Ça a assurément diminué notre motivation à voyager en Suède pour le mix. Mais là encore, on y serait allés s’il y avait un gros problème ou quelque chose. C’est comme ça qu’on a fonctionné pour notre album précédent aussi.
Même si le futur est rempli de doutes, est-ce que vous avez des plans pour le futur du groupe que tu pourrais nous révéler ?
Lasse : Non.
Que peux-tu nous dire sur votre collaboration avec Season of Mist ?
Lasse : Ca se passe bien. Je ne pense pas qu’il existe de label parfait, mais les choses se passent sereinement avec Season of Mist. C’est en réalité notre dernier album du contrat, alors ce sera intéressant de voir ce que le futur va nous apporter.
Je sais que la Finlande, votre pays, est une terre de Metal, mais que peux-tu nous dire sur la scène de ton point de vue ? Des gros groupes jusqu’aux plus underground.
Lasse : Je ne suis pas tant que ça la scène, mais ouais, il y a énormément de groupes de Metal en Finlande, c’est fou ! Je me fiche un peu des “gros” groupes, mais dans la scène underground il y a des trésors comme Morbific.
Quel a été ton premier album de Metal ? Que tu l’aies acheté ou qu’il t’ait été offert. Qu’est-ce qui t’a mené dans l’univers du Death Metal ?
Lasse : Le premier était le premier album de WASP, ou Destroyer et Dressed to Kill de Kiss. Je me souviens que j’ai eu ces deux albums de Kiss en même temps. La transition du Heavy Metal au Death Metal a été une histoire classique : dans les années 80 je m’intéressais au Heavy Metal, avec des groupes comme Accept, Ozzy, Maiden, etc… et ensuite j’ai découvert des trucs plus violents comme Metallica et Slayer, ce qui m’a naturellement mené au Death Metal comme Death et Morbid Angel, et les trucs dans le genre.
Qu’est-ce que tu aimes dans ta musique que tu ne retrouves pas dans la musique d’autres groupes ?
Lasse : Ce sera très difficile de répondre à ça sans avoir l’air d’un connard (rires) ! Eh bien, j’aime l’équilibre entre le Doom et le Death Metal dans notre musique, et maintenant avec les vibes du Heavy Metal des années 80 qu’on a ajoutées la musique est assez intéressante dans sa globalité. J’aime aussi le fait que nous ne jouons jamais vraiment vite, vite comme Slayer tu vois, sans mentionner le blast beat… La plupart des groupes de Death/Doom ont tendance à faire ça alors que nous avons toujours fait en sorte de rester en dehors de ça depuis le premier jour.
Est-ce que tu as des hobbies en dehors de la musique ? Est-ce que vous avez également un métier, ou est-ce que vos revenus musicaux vous permettent de vivre ?
Lasse : Je préfère ne pas parler de nos vies personnelles. Dans un monde parfait, nous pourrions vivre de notre musique (rires), mais comme tout le monde le sait, ce monde est loin d’être parfait.
Quelle est ta meilleure et ta pire expérience en tant que musicien ?
Lasse : La meilleure : faire en sorte que The Tritonus Bell soit prêt à sortir. Oui, je suis enthousiaste à ce point pour cet album, vraiment ! Le pire : certains concerts.
Est-ce que tu as déjà entendu parler de la scène Française ? Quels groupes français connais-tu ?
Lasse : Trust! Bien évidemment je connais Gojira, mais ce n’est pas mon truc du tout. Sortilège est bien cependant ! Qu’est-ce que je connais d’autre, uumm… Loudblast, Agressor, Monarch, Deathspell Omega, et Alcest me viennent à l’esprit.
Et si je te demandais de comparer la musique de Hooded Menace avec un plat finlandais ? Lequel choisirais tu et pourquoi ?
Lasse : Du mämmi. Ca ressemble à de la merde, mais si tu y ajoutes un peu de crême, ça peut te surprendre.
Dernière question : avec quels groupes rêverais-tu de jouer ? Je te laisse créer une tournée avec Hooded Menace et trois autres groupes !
Lasse : Aucun (rires) ! Ça ne m’intéresse plus de jouer en live, mais il ne faut jamais dire jamais. Peut-être que si tu fais revenir Ozzy Osbourne avec Jake E Lee sur leur tournée Bark at the Moon on pourra reconsidérer la question. Et ajoutons Iron Maiden et Judas Priest à leur apogée des années 80 également. Ça me ferait penser, mais qu’est ce qu’on fout là ?! Mais vu que tu as demandé…
C’était ma dernière question, je te remercie de m’avoir accordé de ton temps, je te laisse les mots de la fin !
Lasse : Merci pour l’interview ! Restez à l’affût de The Tritonus Bell qui sortira chez Season of Mist en août !