Avenger est mort, vive Bohemyst !
Depuis 1992, le groupe tchèque joue un Black/Death solide. Après vingt-cinq ans sous ce nom, Honza Kapák (batterie, The Stone, Dark Angels, ex-Maniac Butcher, ex-Master’s Hammer, ex-Nargaroth), Petr Rámus Mecák (guitare, ex-Master’s Hammer), Jirka Kocián (guitare, ex-Inner Hate), Infernits (basse, Desire for Sorrow) et Radek Popel (chant, After Rain, Dark Angels) décident d’en changer. Cern a smrt, leur premier album, sort en 2021.
Après une courte et inquiétante introduction, Cern a smrt nous dévoile un Black/Death aussi majestueux que solide. Les hurlements bruts en tchèque du vocaliste sont parfois rejoints par des leads perçants ou des claviers mystiques avant de laisser place à des explosions de violence. Le titre se termine sur une partie plus martiale, puis Krvehlas, le titre suivant, nous envoûte avec des orchestrations avant de placer sa rythmique. Entre noirceur et un certain groove, le groupe nous accroche avec des riffs assez Old School, qui finissent par accélérer avant l’arrivée de Na umrlcich prknech et sa pesante lourdeur. Des harmoniques dissonantes s’intègrent parfaitement au mélange sombre et lancinant, puis des plaintes fantomatiques les rejoignent avant Pani lesa, un titre plus énergique. A nouveau, le groupe recouvre des patterns Old School d’un son majestueux pesant, de mélodies dissonantes voir d’influences Folk, puis l’intrigante Kosti démarre, accompagnée de tonalités entêtantes et enjouées. Le groupe en profite pour placer des riffs malsains sous cette ambiance entraînante, alors que Co nelze zapomenout met l’accent sur la vitesse des riffs. Le morceau conservera son agressivité avec des hurlements perçants et une rythmique tranchante, mais quelques tonalités plus lourdes ne sont pas à exclure avant Nekromantika, une composition plus lancinante. A nouveau, la dissonance côtoie des orchestrations imposantes, et quelques paroles en chant clair s’intègrent au panel vocal, puis Do chrtanu smrti accélère à nouveau. Les riffs se parent de ces sonorités guerrières épiques tout en restant impies, et le chant alterne une fois de plus entre growl et scream possédé, et l’album se referme avec la groovy Zvracenosti zvedavosti et ses claviers entrainants. Le morceau deviendra rapidement plus martial, mais les mélodies ne sont jamais en reste, et elles nous accompagneront jusqu’à ce final enjoué.
Le changement de Bohemyst leur permet de continuer dans ce style qu’ils cultivaient depuis 25 ans tout en continuant d’étoffer leur son. Cern a smrt propose à la fois des sonorités lourdes et martiales, tout comme des orchestrations plus majestueuses pour nous happer dans son univers.
85/100